La Game Developers Conference est un sommet de l'année pour les professionnels du jeu vidéo. Réunissant à la fois les studios de développement, des pôles techniques aux créatifs, mais aussi les constructeurs venus écouter les speakers lors de conférences initiant de nouveaux modèles de gameplay à suivre, de nouveaux formats de jeux, et les tendances sur l'année en cours (technologiques ou accessoirement associées au game design des softs à venir). Certains acteurs de la grande distribution digitale comme la plateforme Steam ou encore les boutiques ultra célèbres de la distribution physique sur le sol américain sont aussi présents à San Francisco lors de l'événement. Un récent sondage dont fait mention Venturebeat de chiffres analysables à la lumière de l'actualité en cours ou à venir rend compte de changements significatifs au niveau de l'industrie.

Une des tendances de l'année 2016, c'est bien sûr la Réalité virtuelle. Elle est au cœur d'une politique industrielle commune, preuve s'il en est de son pouvoir d'attraction et de la mise en œuvre d'un projet global pour de nombreux constructeurs. Lorsque nous parlons de pouvoir d'attraction, ce n'est pas tant au niveau du public technophile ou même profane, mais plutôt au niveau de cette vision que les acteurs du secteur partagent. L'Oculus Rift et le géant derrière son rachat, une des entreprises les plus florissantes du net : Facebook, ont désormais de nombreux concurrents.

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Mais s'agit-il d'une véritable concurrence ou d'un levier promotionnel macroscopique de ces nouveaux périphériques dédiés à la réalité virtuelle qui servent des intérêts divers et variés dont cette politique globale est le garant logique ? Que ce soit sur le segment du gaming (celui qui nous intéresse) mais aussi de la recherche, de son utilisation au sein de l'univers professionnel (allant de pôles médicaux ou des start-up ou entreprises liées à la création « artistique » comme celle du dessin industriel entre autres), l'outil est protéiforme mais seul son acceptation par le grand public générera une nouvelle économie de marché.

La réalité virtuelle est peut être bien réelle en 2016

Selon le sondage réalisé par la GDC, ce sont désormais près de 16% des développeurs qui assisteront à l'événement annuel qui affirment travailler sur l’ustensile. En entrant sur le secteur, Google montre que la tendance est suivie avec son CardBoard VR. Sony, HTC, Samsung et même Microsoft avec son emploi exotique de cette mise en forme du virtuel via son Hololens, sont tous montés au créneau comme pour accompagner une sorte d'effort de guerre mutuel. Veut-on nous imposer la réalité virtuelle ?

Pour 16% des 2000 développeurs interrogés par UBM Game Network l'entreprise qui administre la GDC et est accessoirement détentrice du site Gamasutra, cela n'a rien d'anecdotique pour Simon Carless, le vice président d'UBM Tech. L'analyste senior constate que le pourcentage des développeurs intéressés augmente d'années en années. L'année dernière, ce pourcentage s'établissait aux alentours des 6%, la nature du marché ayant nettement évolué grâce au soutien des constructeurs et industriels en 2015 a permis d'accroître cet intérêt grandissant de 10 points.

La GDC et ses professionnels

Au niveau des consoles de jeux, avec une PlayStation 4 caracolant en tête des charts 27% de développeurs affirment travailler sur la machine de Sony contre 23% sur Xbox One. Un écart qui peut être du au parc de développeurs first et third party de Sony et un catalogue de jeu à venir assez important pour 2016. Sachant aussi que la GDC hébergera l'Independant Games Festival, il y a aussi fort à parier que ces chiffres comprennent aussi les jeux indépendants annoncés lors de l'E3 2015 sur la machine. Le pourcentage de développeurs a dans tous les cas augmenté et ce quelle que soit la plateforme. En 2015 les chiffres penchaient déjà en faveur de la PS4 avec 26% tandis que sur Xbox One la Firme de Redmond gagnait un point cette année, avec 22% l'année passée. Il faudrait aussi ajouter à cette petite analyse, les 100 jeux que Sony a annoncé développer pour la Réalité Virtuelle lors du CES de Las Vegas en 2016. Un volume considérable dont vous pouvez retrouver la liste dans notre dossier en lien ci-dessous.

Sony, La Ps4 et la Réalité virtuelle : 100 jeux détaillés en liste dans notre dossier

Au niveau des baisses d'une année sur l'autre, le PC, les jeux nomades et Nintendo sont au creux de la vague. Si la baisse du développement n'a rien de significatif pour la santé du marché puisqu'avec respectivement 52% et 44% (56% et 50% en 2015), les deux plate-formes (PC et mobile) bénéficient toujours d'une force et d'une vigueur que le secteur du digital et les productions originales (jeux indépendants ou jeux dédiés aux appareils mobiles) sur ces machines permettent de mettre en valeur.

Par contre, pour Nintendo c'est un peu plus compliqué. 5% des développeurs affirment travailler sur Wii U, entérinant un peu plus cette vision d'une console misant sur ses jeux first party, alors qu'en 2013 le défunt Satoru Iwata alors président de Nintendo avait une vision transverse pour sa console. La Wii U a définitivement manqué la cible des jeux third party et cette baisse d'un point par rapport à 2015 le confirme.

Objectif NX à l'E3 2016 ?

Avec cette situation pour le moins difficile pour la console de salon de Nintendo, pas tant pour les joueurs - et c'est bien là le plus important puisque cette dernière dispose de titres salués mondialement pour leurs qualités vidéoludiques - mais plutôt pour l'industriel n'arrivant pas à imposer sa machine comme la Wii lors de la génération précédente, la solution toute trouvée pour Big N est de lancer assez rapidement la communication sur sa nouvelle machine au nom de code désormais connu de tous : la NX . Cette annonce pourrait permettre à Nintendo de mutualiser ses productions et ses différents pipelines de diffusion, puisque la firme débarquera sur un segment bien plus flexible au niveau de sa visibilité : le marché du mobile.

A lire notre édito : Le jeu mobile, des baleines à Nintendo

La VR est donc plus populaire chez les développeurs que la console de Nintendo, complètement à l'abandon en terme de propositions de projets. Un constat de la tendance de 2016 et de sa hype ou de la future bulle du marché de la VR qui peut en émerger. Seul le public décidera au final de la validité des choix des uns et des autres. Imaginons que Facebook arrive à démocratiser la Réalité Virtuelle, via un jeu de type Second Life, et le virtuel pourrait rejoindre totalement le réel en créant une expérience sociale connectée et immersive, où chacun gèrerait son espace virtuel avec son identité réelle.