Comme le veut la coutume, nous revenons ce mois-ci via notre news BTG* sur un fait marquant d'il y a dix ans dans le monde du jeu vidéo. Et pour l'occasion, nous ne pouvions pas faire l'impasse sur la sortie de Kingdom Hearts 2, survenue le 22 décembre 2005 au Japon et annonciatrice de l'avenir doré de la franchise.
Il faut en effet garder à l'esprit que c'est véritablement avec cet opus que la saga Kingdom Hearts a commencé à prendre une envergure que l'on ne soupçonnait pas au début, pour finalement devenir la fanchise tentaculaire que l'on connaît aujourd'hui. Car si le premier Kingdom Hearts avait laissé son lot de joueurs sceptiques, notamment à cause d'un gameplay largement perfectible et d'un scénario encore embryonnaire, sa suite a révélé comme une évidence le potentiel latent phénoménal qu'elle renfermait et qui ne demandait qu'à s'exprimer.
En Europe, il nous aura tout de même fallu patienter jusqu'au 29 septembre 2006 pour découvrir cette petite merveille qui fut acclamée unanimement par les joueurs, même si personne encore ne pouvait imaginer que, dix ans plus tard, la franchise compterait pas moins de 17 jeux (spin-off, portages et "final mix" inclus) et toujours pas de Kingdom Hearts III. Mais ça c'est une autre histoire... Entre-temps, la GameBoy Advance avait même eu droit à son Chain of Memories qui laissait déjà entrevoir la richesse narrative du background de la série, beaucoup plus complexe que la simple histoire gentillette contée dans le premier volet.
Jusqu'où la série va-t-elle nous entraîner ?
Car, faut-il le rappeler, l'histoire de la série Kingdom Hearts forme un ensemble qui ne révèle toute sa pertinence que lorsqu'on met bout à bout chacune des révélations obtenues dans les différents volets de la série. C'est d'ailleurs, paradoxalement, l'un des principaux éléments pointés du doigt par ses détracteurs qui lui reprochent, d'une part, la multiplicité des supports concernés obligeant à posséder un grand nombre de consoles pour s'y adonner, et, d'autre part, la difficulté à établir un ordre logique entre tous ces jeux pour suivre la chronologie narrative de la saga.
Si Kingdom Hearts 2 possède un nombre non négligeable de qualités, le caractère poussif de son début de partie n'en fait pas vraiment partie. Les quatre premières heures passées à vivre le quotidien de Roxas dans la Cité du Crépuscule mettent en effet notre patience à rude épreuve. Un quotidien fait de mini-jeux, de glaces à l'eau de mer et de compétitions de Struggle qui pourrait presque donner envie de jeter la manette avant même que l'aventure n'ait réellement commencé.
Une entrée en matière pourtant indispensable si l'on veut comprendre toutes les ramifications de l'intrigue. Heureusement, le soft prend ensuite des proportions beaucoup plus sombres et bascule rapidement vers une formule parfaitement maîtrisée, dès lors que Sora prend le relais.
La tension monte
Soulignons déjà que l'OST de Kingdom Hearts 2 compte parmi les plus inspirées de la série, la compositrice Yôko Shimomura s'étant surpassée pour nous offrir des thèmes vraiment marquants, et notamment le fameux "Tension Rising" qui rythme certains des affrontements les plus dantesques du jeu. Il faut dire que les duels contre les boss de Kingdom Hearts 2 comptent parmi les principaux temps forts de cet épisode, puisqu'on y trouve pour la première fois la notion de "commandes réaction", sortes de QTE pouvant intervenir à tout moment durant les combats pour leur donner plus d'imprévisibilité, de dynamisme et de force. On se souviendra tout particulièrement de l'affrontement à dos de Pégase face à l'hydre, sans oublier les inévitables face-à-face avec les membres encapuchonnés de l'Organisation XIII.
Le combat contre l'hydre
Fuuu...sion !
Ce deuxième volet introduisait également deux autres notions nouvelles dans le gameplay. Les formes de fusion permettaient de métamorphoser Sora à l'aide d'un allié pour accéder à toute une panoplie de nouvelles compétences. Chaque fusion se traduisait ainsi par un changement de tenue entraînant des contrôles bien spécifiques.
Quant aux coopérations, il s'agissait de techniques combinées réalisables avec les "guests" des différents mondes visités.
Forme Maîtrise et coopération avec Donald et Dingo
Pour le reste, on retrouvait bien entendu les diverses invocations, l'accent étant mis cette fois sur le fun et l'originalité.
Disney + Final Fantasy, pour le meilleur !
Et de l'originalité, il y en avait aussi dans la conception des nouveaux mondes Disney explorés, avec une mention toute particulière pour le noir et blanc de Steamboat Willie (avec le son mono !) et le rendu réaliste de Port Royal inspiré du film Pirates des Caraïbes. Tout ça dans un même jeu !
D'autres se souviendront également de l'hommage rendu à Tron via le monde de Space Paranoïds, et des clins d'oeil envers Mulan, Yen Sid, Simba et bien d'autres figures emblématiques issues des univers Disney, sans parler de l'orientation "comédie musicale" du monde de la Petite Sirène.
Survol des mondes de Kingdom Hearts 2
Quant aux références à Final Fantasy, elles s'exprimaient à travers la présence d'un certain nombre de héros triés sur le volet, et pas des moindres. Dans Kingdom Hearts 2, Cloud, Léon (Squall) et Auron jouent un rôle tout particulier, aux côtés d'autres protagonistes légèrement relookés pour l'occasion (Bibi, Setzer, Seifer, Aerith, Cid, Tifa, ou encore le trio des petites fées YuRiPa !).
Séquence culte pour les fans de Final Fantasy
A l'évocation de Kingdom Hearts II, il y a encore bien des souvenirs qui rejaillisent mais nous allons nous arrêter là pour cette fois, en vous rappelant que le dossier que nous avions consacré à la série il y a quelque temps vous en raconte un peu plus sur le sujet.
* L'expression BTG est l'acronyme de "Bien ta grotte" qui exprime l'idée du retard en faisant comprendre à quelqu'un qu'il a manqué une information, importante ou non, connue du plus grand nombre.