Konami est une entreprise développant et éditant des jeux vidéo depuis maintenant plus de trente ans. Après avoir œuvré dans le milieu des salles d'arcades avec des bornes très appréciées, la société nippone s'est logiquement tournée vers les consoles en créant des franchises cultes telles que Castlevania, Contra, Silent Hill ou encore Metal Gear Solid. Mais la petite société d'Osaka sera vite devenue un acteur majeur du jeu vidéo et comme cela peut arriver dans les grandes entreprises, les conditions de travail sont aujourd'hui pointées du doigt.
Il y a une dizaine de jours, le très sérieux journal Nikkei publiait un article dévoilant des pratiques hautement contestables au sein des locaux tokyoïtes de Konami. Entre rétrogradation assurée pour les employés jugés "pas assez utiles" et surveillance permanente des faits et gestes, le tableau dépeint par le quotidien financier faisait froid dans le dos. Mais le site Kotaku qui s'était fait l'écho de cette information a depuis reçu de nombreux témoignages de salariés de chez Konami et il semblerait que les points évoqués par Nikkei ne représentaient que la partie émergée de l'iceberg.
Le Big Brother made-in Konami
Selon les employés ayant contactés Kotaku, une section baptisée "Internal Audit Office" (Audit interne des locaux) remplirait un rôle de police local. Ce Big Brother maison analyserait les communications internes, les mails ou encore les enregistrements des caméras du bâtiment. Si jamais vous quittiez l'entreprise, ce service n'hésiterait pas à appeler votre futur employeur afin de lui rapporter vos mauvaises habitudes.
Pour avoir accès à internet ou ramener un ordinateur à la maison, les salariés doivent faire une demande auprès du département informatique qui leur installera de quoi les surveiller. Selon un ancien employé, des captures d'écran seraient alors prises de manière aléatoire et des punitions seraient appliquées en fonction de la teneur de l'image.
Lorsque les salariés quittent les locaux, ils doivent montrer leur carte à la sécurité et expliquer où ils vont, que ce soit pour aller acheter à manger dans un supermarché ou prendre une pause cigarette. Bien sûr, toutes ces sorties sont alors compilées et les personnes quittant trop souvent le bâtiment sont réprimandées.
Enfin, selon d'anciens et de nouveaux employés, des membres de la direction tiennent un meeting chaque lundi. Celui-ci est diffusé en direct pour les salariés qui sont obligés de le regarder, sous peine de voir leur nom cité dans tout le bâtiment. Ces nouveaux éléments vont dans le sens de ce qu'avait évoqué Nikkei et il semblerait donc qu'il y ait quelque chose de malsain dans les locaux de Konami qui n'a toujours pas réagi à ces publications. Comme nous l'avions déjà évoqué précédemment, même si la culture du travail est bien différente au Japon, de nombreuses choses citées ci-dessus sont très certainement illégales au Pays du Soleil Levant et pourraient bien coûter cher à la compagnie qui sortira très bientôt le cinquième opus de Metal Gear Solid...