Qui es-tu Dogmeat, chien fidèle ? Notons déjà que son nom français est Canigou, une bonne traduction de « viande pour chien », mais nous préférerons ici continuer avec le nom Dogmeat pour éviter un procès inutile avec une marque de nourriture pour chien, on ne sait jamais, de nos jours… Dogmeat, donc, existait dans Fallout en tant que compagnon du héros du Vault 13. Celui-ci l’adoptait au cours de son aventure si le joueur le souhaitait, pourvu que son personnage fût équipé d’un peu de viande, ou d’une veste de cuir comme celle vue sur le dos de Mel Gibson dans Mad Max 2.

Un chien sinon rien

Car Dogmeat est inspiré du chien de Mad Max, qui n’a d’ailleurs pas de nom si ce n’est « Dog ». Un film dont était fan le directeur créatif de Fallout, Leonard Boyarski (qui travaille actuellement chez Blizzard Entertainment) et ce dernier souhaitait avoir un chien du même acabit dans son jeu. Plus concrètement, Dogmeat a été implémenté par le développeur Jesse Heinig. Un autre designer, Scott Bennie, le nomme d’après une nouvelle de science-fiction d’un auteur américain nommée A Boy and His Dog. Dogmeat est donc né de trois papas et son histoire a été plus mouvementée que prévue.

Il voit des Dogmeat partout

En effet, dans l’histoire officielle de Fallout, Dogmeat est censé mourir vers la fin de Fallout 1. Pourtant on le retrouve dans Fallout 2, toujours jouable, au Café des Illusions Perdues, un lieu spécial et comique qui regroupe les personnages non joueurs de Fallout 1 qui n’ont pas été retenus pour Fallout 2. Ensuite, comme la distance de la côte Ouest à la côte Est et le passage du temps empêchent de voir Dogmeat à nouveau dans Fallout 3, Bethesda lui invente un descendant portant le même nom. Et sans faillir, il sera dans Fallout 4 comme on a pu le voir dans la présentation de l’E3 2015. Il n’y a guère que dans Fallout : New Vegas où sa présence est remplacée par celle de Rex le chien cyborg : cela aurait été un peu trop illogique que Dogmeat se trouve aussi dans le désert du Nevada ! Et le coup du descendant, c’était déjà un peu gros la première fois…

Maître Chien

Cela dit, personne ne s’est plaint de ce gros raccourci scénaristique, car Dogmeat réapparait dans les jeux Fallout pour la bonne raison qu’une grande partie des joueurs l’adore. D’abord, c’est un chien. Les gens aiment les chiens. On en a un à la maison qui « fait partie de la famille » ou « on en voudrait un, mais on ne peut pas, alors un chien virtuel, c’est bien aussi…» Dogmeat est le meilleur ami du héros : il est fidèle et honnête, dans un monde où ces deux qualités sont aussi rares que les sources d’eau fraîche à moins de 1 Sievert avec double effet goulifiant. Il ne juge pas, n’a pas son propre agenda... Dogmeat est très bon combattant, avec de bons dégâts dans ses mâchoires. Dans Fallout 3, c’est aussi un excellent stockage pour tout votre bazar.

Du Vault 101 au régiment 101

Dogmeat s’intègre parfaitement dans l’univers de Fallout. La nouvelle A Boy and his dog ou le film Mad Max 2 montraient que ce genre duo fonctionne bien avec le post apocalypse. Mais Fallout propose cette ambiance à la fois « SF » et « années 50 américaines » très particulière. Or, les années 50 voient aussi la naissance et le succès de Rintintin, le fameux berger allemand qui détecte un enfant tombé dans un puit à 5km à la ronde. Bien entendu, ce n’est pas la référence principale, mais c’est amusant de voir comment elle s’adapte parfaitement. Dommage qu’il n’y ait aucun easter egg concernant Rintintin dans les jeux…

Le meilleur ami du rôliste

Pour finir, Dogmeat ne parle pas, n’a pas d’histoire. C’est un personnage neutre qui, en plus de son utilité toute relative (on peut toujours lui coller une bastos dans la truffe sans un soupçon de remord), représente une extension « roleplay » du héros. Le joueur peut projeter plus facilement une partie de sa propre vision de Fallout sur Dogmeat, en plus de son avatar. Comme c’est un élément optionnel, il devient indispensable pour certains, ce qui n’est pas une sinécure car Dogmeat peut mourir. Dans Fallout, il n’est pas vraiment censé survivre jusqu’au bout, mais des joueurs se sont acharnés pour le garder en vie. Cette difficulté renforce encore, dans l’épreuve, le lien entre l’homme et son compagnon animal. C’est psychologique, que voulez-vous, ça fonctionne même avec un cube décoré d’un petit cœur.

Z’avez pas vu Dogmeat ?

Alors que penser de l’immortalité du nouveau Dogmeat ? Déjà, est-il vraiment nouveau ou non ? Est-ce le Dogmeat que l’on voit aux côtés du héros « Vagabond » lors de la cinématique de fin de Fallout 3 ? Les deux titres se déroulent à peu près au même moment : Fallout 3 débute en août 2277. Si l’Abri 111 de Fallout 4 s’ouvre exactement 200 ans après sa fermeture, cela se passe en octobre 2277. Le Vagabond de F3 a largement le temps d’avoir fini son boulot. Boston est bien à 700 bornes de Washington. A pied, c’est un peu loin, mais en Vertibird c’est faisable. Mais dans ce cas, pourquoi n’est-il plus avec le Vagabond ? Donc cela pourrait, comme cela ne pourrait pas être le même Dogmeat. Il semblerait plus logique qu’il le soit, sinon c’est un troisième Dogmeat et Bethesda va devoir nous fournir une explication encore plus tordue !

Son sourire dans sa queue

A vrai dire, il est possible que même les fans se moquent pas mal de savoir si c’est le même ou pas. Et si on ne galère plus pour le garder en vie, ce n’est pas bien grave : Dogmeat a déjà gagné ses galons de meilleur ami de l’homme tout au long de la licence Fallout. Il est devenu immortel dès Fallout. C’est un héritage de la série. Un héritage pratique d’ailleurs, puisqu’il permet à Bethesda de parler du système de compagnon de Fallout 4 en ne montrant que le plus connu, le plus évident.

Donc n’oubliez pas de préparer une bonne brochette d’iguane pour votre rencontre avec Dogmeat dans Fallout 4, pour le remercier de sa fidélité. Et peut-être vivrez-vous une incroyable aventure à nouveau ensemble. Bon, si vous préférez les chats, c’est un autre problème…

Fallout 4 - 9 minutes de gameplay pour un premier tour d'horizon : E3 2015

Cet article a été rédigé par Fvmble, journaliste IGN France