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News débat et opinion Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Profil de Epyon,  Jeuxvideo.com
Epyon - Journaliste jeuxvideo.com

C'est une critique, un troll même, que l'on peut lire assez régulièrement depuis quelque temps, un peu partout sur le Web. Réseaux sociaux, forums, commentaires d'articles, peu de lieux de conversations virtuelles y échappent. Nintendo est-il le Apple du jeu vidéo ? Une comparaison supposée insultante pour ceux qui l'emploient, puisque comme chacun sait, la marque à la pomme n'a pas que des fidèles... Tout comme Nintendo, en 2015. Il y a quelques années, j'avais moi-même "osé" le dire, devant une assemblée médusée. Alors aujourd'hui, je vous propose d'aborder le sujet en détail, et tenterai de démontrer en quoi cette assertion est à la fois plutôt pertinente, mais également un gros troll bien gluant. Oui, la vie n'est pas blanche ou noire...

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Avant-propos

J'en ai conscience, le seul titre de cet article devrait me valoir de nombreuses preuves d'amabilité et peut-être même des colis piégés (ma boîte aux lettres est trop petite, économisez votre anthrax les gars), c'est pourquoi avant de démarrer, je souhaiterais mettre les choses au clair. Je ne me considère pas comme un "hater" de Nintendo, bien au contraire. Si le terme N-Sex n'existait pas à l'époque, dans les années 90 et jusqu'au milieu des années 2000 il m'aurait parfaitement convenu. Si je possédais toutes les autres machines, c'est principalement les jeux de Nintendo qui me faisaient vibrer ; et si je devais établir un top 10 de mes jeux vidéo préférés de tous les temps, il est probable que le top 5 serait squatté par des productions Nintendo. En revanche, j'admets ne plus me retrouver dans ce qu'ils proposent depuis quelques années aux gamers, même si je reconnais sans peine qu'ils continuent de sortir, régulièrement, de très bons titres.

Dernière chose, je ne mets pas dans le même sac tous les joueurs / fans de Nintendo, bien entendu. Comme il y a des possesseurs d'iPhone très contents de leur smartphone, il y a de nombreux joueurs possédant des Wii U et / ou des 3DS qui ne sont pas des fanboys complètement aveugles. A ce titre, je crois que mon collègue et ami Anagund est un bon exemple. Je vous laisse le soin de faire la part des choses !

Ceci étant posé, commençons.

Nous sommes donc en avril 2015 et cela fait maintenant un peu moins de deux ans et demi que la Wii U est sortie. Si ses chiffres de ventes sont honorables, il est important de comprendre que Big N ne boxe pas dans la même cour que Sony et Microsoft, et cela de manière tout à fait volontaire. Rappelez-vous, la sortie de leur console de 8ème génération s'était accompagnée d'un discours rassurant, à base de « on a peut-être fait des erreurs avec la Wii, cette fois on ne va pas oublier les hardcore gamers » ; mais force est de constater que le public de la Wii U est assez différent de ceux jouant sur Xbox One et PlayStation 4...

Des joueurs un peu à part

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Combat de style, ou de génération ?

Je ne cherche même pas à dire que les joueurs Wii U sont moins "hardcore" que les joueurs PS4 / One (voire même PC), mais disons qu'ils sont... à part. A part, parce qu'en optant pour une Wii U (et si tant est qu'elle est leur principale plate-forme de jeu), c'est un véritable choix qu'ils font. On le lit souvent ici et là, les "joueurs Nintendo" (certains d'entre eux en tout cas) s’enorgueillissent énormément de ne pas être des moutons et de jouer à de vrais jeux, avec un vrai univers, un vrai gameplay... et qu'eux esquivent tels des ninjas les jeux très grand public, comme Call of Duty, Assassin's Creed et consort. Les jeux faciles, formatés, « pour les Kevin ». Eux seraient imperméables au marketing forcené des grands éditeurs et appartiennent à l'ancienne école, l'école du gameplay, capables d'apprécier un jeu autrement que pour ses graphismes ou ses scènes de pan-pan-boum-boum.

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Mass Effect 3, dans sa version Wii U, n'aura pas laissé un grand souvenir aux joueurs... Dommage.

Ce qu'il faut noter ici c'est que, souvent, en opérant ce choix, ces joueurs (s'ils ne possèdent pas de PC de jeu) se coupent d'une énorme partie des productions actuelles. Nintendo propose une machine originale, certes, mais qu'énormément d'éditeurs-tiers fuient, pour diverses raisons. Les exclusivités, c'est bien, c'est clair, surtout quand elles sont signées Nintendo. Mais cela a un prix : louper la plupart des bons jeux multi-plates-formes. Lorsque la Wii U est sortie, certains éditeurs ont tenté le coup (Ubisoft avec Assassin's Creed 3, Electronic Arts avec Mass Effect 3...) mais on ne peut pas vraiment dire qu'ils aient essayé longtemps. Et puis, avec la sortie de la PS4 et de la Xbox One, porter des jeux sur Wii U devint rapidement impossible, au mieux un sujet de plaisanterie. J'admets me marrer à chaque fois qu'on me rappelle que, oui, Project CARS est toujours prévu pour la console de Nintendo...

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Qu'on l'aime ou pas, Bayonetta 2 est une oeuvre magistrale à plus d'un titre.

Ce choix, en définitive, marginalise les joueurs Nintendo, qui se retrouvent donc ignorés d'une grande partie des éditeurs ; de fait, ils tournent en circuit fermé sur des jeux Nintendo, et les éventuels jeux tiers obtenus ici et là par le géant japonais (et qui ne manquent pas d'intérêt, cf. Bayonetta 2 pour ne citer que lui). C'est "eux contre le reste  du monde", en somme. Un état de fait d'autant plus vrai que lors de la sortie de la console, la presse ne s'est pas vraiment bousculée pour défendre la console de Big N, au contraire. Le lancement de leur machine a été particulièrement laborieux, avec un line-up peu intéressant et des jeux qui ont mis beaucoup de temps à arriver. La console était donc la victime de nombreuses moqueries ou traits d'esprit plus ou moins amusants ; des critiques souvent légitimes à mon sens (et pour la plupart des personnes un tant soit peu objectives, en fait), mais pas forcément du goût des fans de la marque. À titre d'exemple, la rédaction de Jeuxvideo.com est souvent accusée d'être « anti-Nintendo » par une partie de notre lectorat. Parce que l'on a critiqué la console de Nintendo, parce que l'on ne traiterait pas avec autant d'ardeur l'actu Nintendo, Sony, et Microsoft et que certains jeux n'ont pas reçu la note attendue par les fans (Donkey Kong Country Tropical Freeze, pour ne citer que lui). Tout cela serait le fruit d'un vaste complot, en somme. Ces mêmes personnes seraient bien surprises de savoir qu'en fait, des trois constructeurs, Nintendo est sans doute celui qui fait le plus l'unanimité au sein de la rédac'. Simplement parce que pour la plupart d'entre nous, nous avons grandi avec des NES ou des Super NES à la maison. Mais passons.

Nintendo, spécialistes de la marginalisation depuis 20 ans

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Pour obtenir ce petit label, il fallait passer à la caisse. Ce qui n'était pas du goût de tout le monde.

On l'oublie souvent et avec beaucoup de facilité, mais cela fait maintenant presque 20 ans que Nintendo souffre d'une position peu agréable pour un constructeur, éditeur et développeur de jeu vidéo. Si la Wii et sa petite sœur font aujourd'hui figures de "outsiders", à cause de leur hardware et de la politique de Nintendo, il faut se rappeler que le processus n'est pas récent, au contraire. Au moment de sortir sa N64, et alors que Sony commençait déjà à imposer sa PlayStation, Nintendo s'était retrouvé dans un sacré pétrin : sa console, surpuissante à l'époque, posait un véritable problème aux développeurs (un problème que rencontrera plus tard Sony avec la PS3), tandis que le support cartouche (et qu'on retrouvait sur la bête) était voué à disparaître. Les CD de la PlayStation étaient notamment beaucoup moins chers à produire... Et dans le même temps, Big N commençait à payer 10 ans de politique éditoriale tyrannique. Jusque récemment, les développeurs créant des jeux pour consoles Nintendo devaient reverser des royalties assez abusives (20 % par cartouche vendue) ; mais voilà, la NES et la SNES étaient tout à fait incontournables, et l'on se pliait bon gré mal gré à cette contrainte. L'ordre en place a été bouleversé avec l'arrivée de la PlayStation, et de nombreux éditeurs et développeurs ont commencé à se détourner de Nintendo : ils pouvaient développer plus facilement sur une console qui montait et en passe de devenir LA console des années 2000, s'ouvrant ainsi à un public particulièrement large.

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Encore aujourd'hui, il est difficile de comprendre pourquoi Nintendo a choisi ce format de DVD.

Avec son support cartouche, Nintendo s'était donc mis dans une position inconfortable  (notez que le lecteur CD de la Saturn ne l'a pas sauvé pour autant, mais tout de même). On pouvait imaginer qu'avec sa console de 6ème génération, la firme de Kyoto ne répéterait pas l'erreur... Bande de naïfs! Lors de sa présentation, la Dolphin (nom de code de la GameCube)(oui, LA GameCube, j'insiste) arborait avec fierté un lecteur MiniDVD. De fait, et malgré la puissance de sa console qui jouissait généralement de jeux plus beaux que ceux de la PlayStation 2, ces petits disques ont causé bien des soucis aux éditeurs et développeurs. Limités en termes de stockage, les disques NGC ont parfois imposé quelques... limites, notamment sur certains titres multi-plates-formes : les cinématiques, comme la bande-son, étaient plus compressées, et il est même arrivé que certains modes de jeu subissent un (très) léger régime. Des différences souvent imperceptibles pour les joueurs, mais un véritable casse-tête pour les développeurs. Et cela explique en partie la fuite des jeux-tiers et l'échec de la GameCube, qui était pourtant une machine tout à fait formidable.

Metroid Prime est probablement l'un des meilleurs jeux sortis au cours des années 2000.

Aujourd'hui, Nintendo continue dans cette logique, faisant son business dans son coin, mais cela n'a plus les conséquences d'autrefois. Heureusement pour eux.

Oui mais Apple dans tout ça ?

J'y viens, tas d'impatients. De part cette marginalisation, et en réaction à l'apparent (et supposé) désamour des constructeurs et de la presse pour leur machine fétiche, les fans de Nintendo se sont radicalisés. Qu'entends-je par là ? Eh bien je pense pouvoir dire sans trop me tromper qu'aujourd'hui les fans de Nintendo sont sans doute encore plus fans de la marque qu'un N-Sex des années 90. La marque brille moins par le passé et l'on pourrait donc s'attendre à ce que les fans désertent, quittent le bateau, mais non, absolument pas. C'est même l'inverse : ils l'aiment d'autant plus. « Vous n'aimez pas notre console ? On l'aimera pour vous, pas de problème ! » Esprit de contradiction, anti-conformisme ? Peu importe : aujourd'hui, tout ce que Nintendo touche se transforme en or (sauf Wii Music, faut pas déconner) (mais c'était il y a longtemps maintenant). Il suffit de voir le succès des amiibo pour s'en convaincre. Ces petites figurines, pas particulièrement belles qui plus est, s'arrachent, pour la simple et bonne raison qu'elles représentent des personnages de Nintendo. Il est d'ailleurs assez intéressant de remarquer que les figurines les plus recherchées sont celles de personnages qui jusqu'à présent, n'avaient jamais/rarement eu droit à une apparition sous forme de goodies. Des statuettes, des figurines, des peluches de Mario, Link, Pikachu, vous en trouverez autant que vous voulez. Mais Ness ? La princesse Harmonie ? Little Mac ? Je pourrais en citer d'autres (Marth, Wii Fit Trainer, Captain Falcon...), ils ont tous le même point commun : en terme de goodies, ils étaient jusque là assez peu représentés. Les "N-sex" (navré d'utiliser ce terme particulièrement laid, je suis en manque de périphrases) aiment tout ce qui touche à Nintendo, sans limites ni frontières. Et d'une certaine manière c'est assez admirable.

Mais la conséquence de tout cela, c'est qu'on se retrouve avec un quasi-marché parallèle dans lequel des figurines de plastique, à l'origine prévues (mais Nintendo n'y avait-il déjà pas pensé avant ? On peut se le demander) et pensées pour l'utilisation de leur puce NFC intégrée, se vendent jusqu'à 10 fois leur prix d'origine... Et le pire, c'est qu'il y a des acheteurs ! Et l'amiibo-mania n'est pas prêt de s'arrêter, puisque Nintendo a déjà présenté les collections à venir jusqu'en septembre 2015. J'espère que vous n'en êtes pas lassés.

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Pokémon Shuffle, c'est ça. Un 3-match puzzle avec un skin Pokémon. Et ça marche fort.

Dans le même ordre d'idées, on pourrait citer les fans de Pokémon, fiers porte-étendards de la firme de Kyoto, qui se jettent les yeux fermés sur n'importe quel produit estampillé Pokémon (et donc Nintendo), de l'animé à la peluche en passant par des t-shirts, les cartes à jouer... Des goodies collectés par des joueurs souvent bien plus âgés que l'on ne pourrait penser. Bel exemple de cette passion, à la fois récent et particulièrement explicite : Pokémon Shuffle, un bête match-3 puzzle comme il en existe des tonnes sur smartphones (ou même sur DS/3DS). Sorti il y a quelques mois sur 3DS, disponible gratuitement sur l'eShop, le jeu a connu un sacré succès. Un succès qui, soit dit en passant, ne devrait pas décourager Nintendo dans son entreprise d'adapter ses licences au jeu mobile et donc de nous assommer de free-to-play médiocres gavés de micro-transactions, grmblmbgrm... Hum, je m'égare un peu, pardon. Quoi qu'il en soit, Shuffle, comme les amiibo, sont de bons exemples de cette radicalisation, un "fanboyisme" exacerbé qui n'est pas sans rappeler... celui des Apple addicts, oui.

Parenthèse nécessaire

Je tiens à préciser une chose au passage, concernant le "fanboyisme". S'il me paraît effectivement très marqué chez les fans de Nintendo (Nintendo ayant des techniques de marketing assez particulières), les fans Xbox et PlayStation ne sont pas en reste non plus. Le lancement désastreux de la Xbox One aura valu à bien des journalistes d'être traités de "pro-Sony" (et donc d'anti-Microsoft, belle logique : si vous aimez l'un vous détestez forcément l'autre, eh oui) simplement parce qu'ils reportaient des faits ; côté "pro-Sony", on se targue de posséder LA console du moment, celle qui est gavée d'exclusivités à couper le souffle... alors que concrètement, les ludothèques de la One et la PS4 ne sont pas bien différentes. D'ailleurs les joueurs PC/Wii U mettent ces fanboys rivaux dans le même sac et ils ont plutôt raison... Pour l'instant en tout cas.

Apple, bien plus qu'une simple marque

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Apple, déjà très tendance dans les années 80.

Et c'est justement là que le parallèle prend tout son sens. Rappelons que dans ses premières années de vie, Apple était déjà pratiquement une secte, dans le bon sens du terme (s'il y en a un). Loin de l'ambiance costard-cravates d'IBM et d'autres firmes d'informatique d'alors, la société de Steve Jobs était empreint d'un état d'esprit presque hippie. Et si cela a bien changé avec le temps, Jobs n'a jamais cessé de s'intéresser au yoga, à la philosophie bouddhiste... Dans les années 90 et jusqu'au début des années 2000, posséder un Mac plutôt qu'une machine tournant sous OS Microsoft, c'était cool, et pratiquement un acte de contestation. Un acte de rébellion hyper cher, d'accord, mais quand même. Le temps passant, les utilisateurs Mac se sont coupés du reste du monde. On a tous eu, au collège, au lycée, ou à la fac, un type un peu lourdingue qui ne pouvait pas lire certains fichiers parce que « ben j'ai un Mac les gars », n'est-ce pas ?

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Les écouteurs iPhone/iPod, tellement design et donc très à la mode, sont vendus pour la bagatelle de 30€.

Dans les années 2000, Mac a adopté une nouvelle stratégie, celle du fashion-chic. Les produits Apple étaient (et sont toujours) très design, avec des formes et des couleurs épurées. L'iPhone, qui a révolutionné le monde du smartphone lors de ses premiers modèles, est rapidement passé du statut de pionnier du genre à objet de mode vendu à des prix prohibitifs. Et si la différence de prix avec les smartphones de la concurrence s'expliquaient alors aisément par la différence de qualité, c'est beaucoup moins vrai depuis 3 ou 4 ans... Qu'importe, Apple, c'est une philosophie, et elle continue de faire de nombreux adeptes. Adeptes qui sont pointés du doigt, moqués, traités de « pigeons »... ça ne vous rappelle pas quelqu'un ? Moi si. Chez Nintendo, comme chez Apple, vous trouverez énormément de fans hardcore, dont les lubbies peuvent paraître complètement absurdes aux yeux des autres ; une chose que l'on pourrait retrouver chez Sony d'ici quelques temps, mais Nintendo et Apple ont un truc en plus : ils ont une histoire, des produits stars et une culture dans lesquels les fans se reconnaissent depuis des années.

Le poids de l'histoire, le choc des héros

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Difficile de faire mieux, n'est-ce pas ?

Sony, à fortiori Microsoft, sont encore trop jeunes dans le milieu du jeu vidéo, et ne disposent d'aucun visage : qui pour faire face à Jobs, Miyamoto, Iwata, Fils-Aime, Yokoi, Yamauchi ? Dites moi ? Kaz Hirai, Phil Spencer ? Soyons sérieux. Ken Kutaragi, éventuellement... Et vient ensuite le problème des jeux, des marques. Nintendo dispose, comme Apple et ses iPhones, iPad, iMac, de produits phare, qui existent depuis des dizaines d'années, des mascottes présentes dans le cœur des joueurs depuis toujours ou presque. En face ? Rien ou presque. Quel personnage chez Sony/Microsoft peut se targuer, en 2014, d'être aussi connu que Link, Mario, ou Pikachu ? Il y a bien le Master Chief (Halo), voire Kratos (God of War)... Le problème c'est que Sony, comme Microsoft, n'ont pas su faire vivre les licences qui pouvaient les représenter aux yeux de leurs fans, Halo mis à part. Crash Bandicoot disparu des radars, Nathan Drake trop jeune, Marcus Fenix pas suffisamment marquant, Solid Snake s'accoquinant avec la concurrence : c'est le désert, reconnaissons-le. Si vous en doutez, posez vous cette question : si je devais faire un Super Smash Bros-like avec des personnages de Microsoft/Sony, à quoi ressemblerait le jeu ? Oui, à pas grand-chose, un peu comme PlayStation All-Stars Battle Royale, jeu plutôt sympathique au demeurant.

PlayStation All-Stars Battle Royale n'est pas un mauvais jeu, mais en partie à cause de son casting, il fait pâle figure à côté de n'importe quel Super Smash Bros.

De fait, même si les jeux proposés par les deux marques ne manquent pas de qualités (PS2, PS3 et Xbox 360 sont toutes gavées de très, très bons jeux)(je mets volontairement de côté la première Xbox, qui comptait presque exclusivement sur Halo 2 et son online pour se vendre), leurs fans ne peuvent pas ressentir le même attachement qu'un joueur Nintendo. Pas de manière aussi forte. À titre d'exemple, si je ne possède toujours pas de Wii U, je sais que c'est probablement la sortie du prochain Zelda qui me fera acheter la console ; pour la simple et bonne raison que le premier Zelda fut mon tout premier jeu vidéo, et que j'ai grandi avec cette série. Quel jeu, chez Xbox et PlayStation, peut se prévaloir du même pouvoir d'attraction ? Aucun, à mon humble avis. Mais sait-on jamais, laissons le temps au temps comme on dit : si d'ici 10 ou 15 ans, Halo, Uncharted, God of War existent encore, alors peut-être que les gamers ayant grandi dans les années 2000 ressentiront ce phénomène pour l'instant limité à Nintendo.

Côté Apple, c'est exactement la même chose : les fans peuvent compter sur les nombreux iDevices de la marque, allant de l'ordinateur fixe au laptop ultra-léger, en passant par le lecteur MP3 (AAC, en fait), le smartphone, la tablette... Des produits emblématiques et largement ancrés dans la culture populaire. En face, que ce soit Microsoft ou Google, aucun de leurs concurrents n'ont de véritables produits maison à leur opposer, rien qui ne soit physique en tout cas. Windows est un système d'exploitation, quelque chose d'assez obscur pour le grand public, tout comme Android. Les smartphones tournant sous ce dernier ne sont même pas produits par Google : face au culte généralisé de l'iPhone, se dresse une multitude de smartphones sans visages, sans nom... sauf pour les amateurs. Il y a bien les Galaxy S, mais eux représentent Samsung, pas Android.

Les DLC ? Pas un problème

Lorsque l'on parle de DLC aujourd'hui, c'est souvent pour en dire du mal. Enfin, surtout dans les commentaires d'articles et éventuellement dans nos articles, lorsqu'on juge cela nécessaire. Mais les DLC n'ont pas bonne presse... sauf lorsqu'il s'agit de Nintendo. Curieusement lorsque l'on parle de Mario Kart 8 ou de Super Smash Bros, on entend assez peu de joueurs dire « Ça aurait dû être de base dans le jeu, tas d'escrocs ! » ; et pour cause, jusqu'à présent Big N n'a fait aucune fausse note, tout le monde s'accordant pour dire que leurs DLC sont très corrects. Mais ils ne sont pas les seuls à proposer des DLC de qualité ; citons par exemple le cas d'Electronic Arts, qui, pour Mass Effect 3, a proposé trois nouvelles aventures de grande qualité. Et ce n'est pas un cas isolé ! Mais manifestement, cela ne suffit pas à redorer l'image de ces contenus supplémentaires, qui, dans le fond, pourraient TOUS être critiqués pour la même chose : ils ne sont pas implémentés dans le jeu de base.

Oui, mais...

Et si l'on peut reconnaître assez facilement qu'il existe un point commun entre les fans de Nintendo et Apple, il y a également de très, très grosses différences.

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Depuis bientôt 30 ans, les Super Mario dominent les jeux de plates-formes.

Aujourd'hui, Nintendo est un peu dans le dur. Alors oui, les ventes de la Wii U ne sont pas désastreuses, mais pourtant, avec un an d'avance, la machine s'est déjà fait rattraper par la PS4... et même par la One. Nintendo fait pourtant tout son possible ; si les débuts ont été assez poussifs, aujourd'hui avec des titres comme Donkey Kong Tropical Freeze, Mario Kart 8, Super Mario 3D World, Super Smash Bros. ou Bayonetta 2 (liste non exhaustive), il y a de quoi manger. Mais cela ne suffit pas, clairement. A contrario, de son côté, Apple se porte bien, très bien même, merci pour eux. Si aujourd'hui l'essentiel de ses activités s'est recentré sur les « objects connectés », allant de l'iPhone aux iPad en passant par la nouvelle Apple Watch (ricanez pas comme ça, ça fait mesquin), la situation du géant américain est au beau fixe ; les parts de marché diminuent, Android grignotant toujours plus de territoire, mais les produits Apple jouissent toujours d'une jolie réputation. Et à juste titre : si l'on peut pointer du doigt les tarifs pratiqués par la marque à la pomme et le marketing vaguement débile (mention spéciale pour la pub disant approximativement « Hey une oreille c'est pas rond alors on fait pas d'écouteurs ronds, nous on est trop intelligents ! », alors que les écouteurs précédentes générations étaient justement tout à fait ronds...), les créations d'Apple, en tout cas dans ce domaine en particulier, sont très bonnes. L'iPhone 6 reste une référence en matière de smartphones, et l'iPad, malgré une version Mini 3 prêtant à rire, est toujours aussi incontournable.

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?

Le chic c'est fric

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Karl Lagerfeld s'est montré avec une Apple Watch au poignet. Un plan comm' bien particulier.

Je le disais plus haut, Apple mise depuis quelques années sur le "chic" et présente ses nouvelles créations comme des objets de mode. C'est d'autant plus vrai aujourd'hui, avec la fameuse Apple Watch. La presse high-tech l'a récemment dénoncé, aucun journal, magazine, site internet français n'a reçu la montre d'Apple, pour la soumettre aux habituels tests. Non parce qu'avec la Watch, la firme de Cupertino vise un autre public que celui des geeks et autres amateurs de nouvelles technologies. Ou même vous et moi, en fait. Les premières personnes à avoir cette montre au poignet n'étaient pas des journalistes, mais des peoples, des stars du cinéma, de la musique, ou de la mode. L'Apple Watch est ainsi vendue (au moins dans l'imaginaire collectif) comme un produit de luxe ; et tout le monde aspire à un certain luxe, n'est-ce pas ? Bref, c'est une autre façon de communiquer, en somme. Se peut-il qu'Apple ait préféré éviter les tests avant-sortie, afin de préserver la réputation de sa montre connectée ? Peut-être. Mais on est loin des pubs de Nintendo, ambiance famille moyenne, pulls à col roulé et feu de cheminée.

Pour une poignée de dollars

Nintendo, le Apple du jeu vidéo ?
Nintendo pratique une politique tarifaire inégalable par les deux autres constructeurs

Et il y a une dernière chose qui sépare Apple et Nintendo, sans doute la plus importante. Quelles que soient les qualités des produits de la Pomme, on paye avant tout pour une marque, pour posséder un objet tendance, design. J'entends déjà dire les quelques mauvais esprits au fond de la pièce dire « ah ben ça c'est clair t'achètes pas une Wii U parce qu'elle est belle trolololo » (alors qu'il possède peut-être une One, une PS3, ou un PC, parmi les objets hi-tech les plus disgracieux de la création) ; mais ce n'est pas là que je voulais en venir. Non, en achetant Nintendo, le fan, le joueur lambda, achète un produit "authentique", presque "terroir" (des termes très à la mode en marketing d'ailleurs : allez faire un tour dans le supermarché le plus proche, et vous verrez) ; un jeu fait avec le cœur, qui fait fi des conventions de son époque pour se concentrer sur ce qui importe le plus pour Nintendo : le gameplay. Effectivement, les jeux Nintendo ne sont pas sexy, à l'opposé d'un The Order 1886, avec ses graphismes soyeux et ses moustaches photo-réalistes (ou l'inverse)(ah remarquez dans ce sens-là, ça fonctionne aussi, en fait). Mais ils ont une identité, une patte, et tant pis si l'on retrouve la même depuis maintenant 35 ans : cela fonctionne toujours aussi bien puisque à chaque nouvelle génération, Big N gagne des gamers à sa cause. Et puisqu'ils ne font pas dans la paillette, les prix, forcément sont assez bas, en tout cas par rapport à la concurrence. C'est là la grande force, et la première qualité de Nintendo, qui fait du jeu vidéo pour tous, et qui le fait très bien, quoi qu'on en dise.

Je ne m'attends pas, de toute manière, à ce que vous soyez tous d'accord avec les arguments présentés ici ; je vous invite donc à en discuter en commentaires, ou même pourquoi pas, à m'envoyer vos arguments et contre-arguments par message privé. C'est justement le but de ces news « débat et opinion » : vous faire réagir et vous inviter à débattre  !

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Commentaires
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Cronayo Cronayo
MP
Niveau 6
le 27 juin 2016 à 10:14

Il y a un point ou je ne suis pas complètement d'accord avec l'article ou epyon.

Il cite des exemple d'exclu sur les 3 machines et précise que chez nintendo les joueurs sont plus fidèle comparé a microsoft ou sony, j'ai envie de répondre que c'est un peu normal vu que sur wii u il n'y a quasiment plus d'éditeur tiers, donc les gens qui on une wii u joue forcement beaucoup plus au exclu de la console la ou microsoft et sony ont une pléthore de choix en dehors des exclus.

Apres il ya aussi les fan de tel ou tel franchise bien sur et de la qualité des titres, mais pour moi il est difficile de comparé les ventes de tel ou tel constructeur tant le nombre de joueur sur leur console sont différent, sans oublié les éditeurs tiers qui manque pour nintendo.

A la limite sony et microsoft sont comparable a se niveau mais nintendo n'est pas du tout dans la meme catégorie.

Si tu a le choix entre uncharted 4, the witcher 3, deus ex, batman arkham, dark soul 3 etc sur une même machine, les vente seront plus éparpillées que si sur une autre plateforme il n'y a que uncharted 4 et d'autre exclus mais plus d'éditeur tiers avec de gros jeux comme ceux cités ci-dessus.

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