Mario Kart 8 : Le 200cc et le DLC Animal Crossing

Old School

Commençons d'abord par le DLC Animal Crossing avec les huit tracés. Sachez que l'on retrouve la formule habituelle : la moitié sont des circuits totalement inédits alors que les autres sont une remise au goût du jour de pistes d'anciens opus. Parmi ces derniers, on retrouve le fameux Parc Baby de la version Gamecube, ce fameux oval minuscule dans lequel on prend très rapidement un tour aux plus lents. Si on ne boude pas son plaisir, il ne s'agit pas nécessairement de l'addition la plus originale et on est content d'avoir des « rééditions » plus osées. C'est notamment le cas de la Route Ruban et du Pays Fromage, tous les deux issus de l'opus Mario Kart : Super Circuit sur GBA.

En effet, en passant du Mode 7 (un sprite qui se balade sur un plan 2D, en gros) à la vraie 3D, les développeurs et designers se sont permis quelques petits plaisirs, notamment visuels. Par exemple, les décors de la Route Ruban sont blindés de références à l'univers Nintendo. Bien sûr, en termes de gameplay, le circuit suit la mouvance Mario Kart 8, notamment avec une phase en deltaplane pour éviter des obstacles. Le circuit en lui-même n'est pas très ardu cela dit, tout comme le Pays Fromage composé de longues courbes et de quelques Chomp. Par contre, le Circuit Koopapolis issu de Mario Kart 7 (3DS) remonte un peu le challenge avec ses virages fourbes qui mènent rapidement à une chute pour les pilotes les moins attentifs. Bref, quatre portages intéressants qui manquent peut-être juste d'un poil de folie.

New School

C'est donc en lorgnant du côté des nouveaux circuits qu'il va falloir trouver l'originalité. Le circuit Passage Feuillage est une nouvelle occasion de jouer avec la gravité, ce qui reste, on le rappelle, la principale nouveauté de gameplay de Mario Kart 8. Ses paysages verdoyants sont plutôt agréables à l'oeil sur un titre qui, on le rappelle, tourne à 60fps. Mais l'idée la plus singulière reste sans aucun doute le circuit Animal Crossing qui existe en quatre versions différentes : hiver, printemps, été et automne. A chaque fois qu'on lance la course, la piste arbore les couleurs et décors d'une nouvelle saison. Des bonhommes de neige en hiver ou des arbres fleuris au printemps, le circuit profite encore une fois de la beauté naturelle de Mario Kart 8 même si le tracé en lui-même s'avère plutôt classique.

Déjà beaucoup plus complexe dans sa structure, le Circuit Métro joue la carte du « choisis ta voie ». En effet, on peut autant rester sur les rails que rouler sur les quais et il est pratiquement possible de faire deux tours d'affilée en ne prenant pas du tout le même tracé. Cela dit, il faut rester prudent et s'assurer d'éviter de se prendre un train en pleine face sur une piste qui rappelle sans mal les circuits autoroutiers de la série comme le Toad's Turnpike de Mario Kart 64 par exemple. Enfin, le dernier circuit va encore faire jaser puisqu'il s'agit d'un circuit inspiré de F-Zero : Big Blue. Comme pour Mute City sorti avec le DLC précédent, le tracé a pour leitmotiv la vitesse et la folie gravitationnelle. C'est une nouvelle fois grisant même s'il s'avère plus technique (et un poil plus lent) que Mute City. Au final, ces quatre nouveaux circuits font leur office en proposant quatre designs particuliers qui devraient plaire aux joueurs, même si on sait tous que Big Blue sera d'office un fan-favorite en ligne, comme souvent avec les courses rapides.

Petits plus et conclusion

Si les circuits sont sans doute l'addition majeure de ce DLC, n'oublions pas que de nouveaux personnages viennent s'ajouter au casting déjà bien fourni de Mario Kart 8. Marie et Le Villageois/La Villageoise accompagnent un effrayant Bowser Squelette. En toute sincérité, il s'agit plus d'un choix esthétique qu'autre chose vu l'impact famélique sur le gameplay. Car bien que le personnage que l'on choisit influe sur le kart que l'on peut utiliser et donc sur nos capacités en course, chaque catégorie est déjà fort bien représentée et le casting avait déjà dépassé les bornes depuis bien longtemps (Peach d'Or Rose ? Vraiment ?). Au niveau des véhicules, on fait dans le classique avec deux karts et deux motos : l'Autorhino et le Magikart contre le Scooter AC et le Malécycle. On pourrait pratiquement deviner les stats rien qu'avec les noms...

200 centimètres cube de bonheur

Voilà une addition qui fera date dans l'histoire de la série. Dès le premier opusSuper Mario Kart sorti en 1992, la question se posait : Y'a quoi après le 150cc ? Que faire, après la pire difficulté du jeu, celle qui a causée des anévrismes sur Donut Plains 3 ? Pendant longtemps, la réponse fut le mode miroir qui inversait les directions des virages. Mais tout le monde l'avait encore sur le bout de la langue : il fallait un 200cc ! Et c'est donc Mario Kart 8 qui a l'honneur d'accueillir cette cinquième difficulté avec une mise à jour gratuite dès le 23 avril. Disponible dans tous les modes où on peut choisir la vitesse, le 200cc promet quelques sensations fortes garanties, mais aussi quelques accidents inévitables.

Car il faut être sincère : j'ai beau être un grand habitué de la série, j'ai mangé de nombreux murs lors de mes premières tentatives. Si vous espériez faire vos courses comme en 150cc, vous pouvez faire une croix sur vos ambitions. Il faut réapprendre les trajectoires pour maîtriser les circuits à une telle vitesse. Compte tenu du temps que votre véhicule met à commencer son dérapage (et donc à tourner), il faut toujours avoir un virage d'avance. L'anticipation est le maître mot. Et bien évidemment, les sensations sont là : même les circuits les plus "simples" (Parc Baby, Excite Bike) deviennent des petites piqûres d'adrénalines bienvenues. Par contre, attendez-vous à quelques moments de frustrations avec des circuits plus tortueux comme le circuit Yoshi pour donner un exemple évident. D'un autre côté, c'est ce qui rend les succès plus gratifiants. Peut-on dire que Mario Kart n'a jamais été aussi rapide ? Pas si sûr. En testant la Rainbow Road version SNES, je continue de penser que Super Mario Kart offrait de meilleures sensations de vitesse grâce à des pistes plus étroites. Mais franchement, on s'en approche drôlement...

Mais s'il faudra un peu d'entraînement pour réussir à maxer les trois étoiles sur les 12 championnats de Mario Kart 8 (et ceci malgré une IA qui aurait pu être plus corsée), c'est en ligne que ce fameux 200cc va faire des ravages, à tel point que j'espère le voir de base dans tous les prochains opus... Bref, de l'or en barre pour tous les fans de la série de longue date qui n'ont pas peur d'un gameplay exigeant.