Comme nous savons que vous êtes des lecteurs de goût, du genre à ne jamais dire non à un peu de lecture entre deux parties acharnées de jeu vidéo, nous vous proposerons chaque mois (ou de façon plus régulière si cela vous intéresse ou que vous voulez vous-mêmes nous faire part de certaines découvertes), via notre rubrique Cross Media, une petite critique d'un livre, d'un comics ou d'un manga directement liés à notre univers de prédilection.
Si nous reviendrons très vite sur les grosses licences connues de tous (Assassin's Creed, Resident Evil, World of Warcraft et bien d'autres), nous avons souhaité débuter par un roman qui, sans être unique, s'avère suffisamment original pour avoir sa place sur jeuxvideo.com. Ainsi, précisons avant toute chose que Un cas comme Karine a été écrit par Florent Martinez qui a travaillé plusieurs années dans le milieu vidéoludique, ce qui se ressent fortement lorsqu'il évoque le cas de Karine, jeune femme de 23 ans gérant un groupe de bêta-testeurs dans une grande société de jeux vidéo.
Entre love et pixels story
De fait, l'idée de départ est très séduisante puisque au-delà des références omniprésentes au jeu vidéo, au cinéma, à la littérature, Martinez décrit avec humour et légèreté les méthodes de travail (et de pensée) d'une chef d'équipe à quelques jours du lancement d'un ersatz de Nintendogs dénommé Poupi. Les heures et les heures de test, les phases de débogage, les opérations promotionnelles à venir, les discussions avec les producteurs, bref, tout ce qui peut amener ou non à une sortie de jeu réussie est ici passé au crible.
Sur ce point, le livre reste donc fort intéressant même si le fil rouge, l'évolution de la romance que Karine, peu habituée aux relations amoureuses, vit tout au long des pages, reste extrêmement convenu malgré le naturel de la damoiselle et l'univers geek dans lequel elle baigne, qui rappellera forcément des souvenirs aux lecteurs visés. Et c'est bien là le problème de ce livre, qui vaut davantage pour ses clins d'oeil et la découverte des coulisses d'un studio qui pourrait s'appeler Nintendo, Ubisoft ou Activision que pour son histoire cousue de fil blanc s'étalant difficilement sur 200 pages.
On sent d'ailleurs que l'auteur a eu du mal à boucler son livre autrement qu'en enchaînant des références vidéoludiques ou via une mise en page originale (à base d'encadrés, différentes polices et autres expérimentations) devenant au bout d'un moment un peu poussive et superflue. Bref, si on y rajoute un prix de 20 euros (élevé pour un bouquin qu'on termine en une petite après-midi), on ne conseillera pas nécessairement contre vents et marées Un cas comme Karine aux gamers (les autres lecteurs n'étant clairement pas visés) malgré la personnalité attachante de son héroïne et son enracinement dans un univers 2.0 ne l'empêchant nullement, au final, de croquer la vie à pleines dents.