Ce mardi, la joueuse française Kayane, également présentatrice TV, a signé un partenariat avec la marque de boissons énergisantes Red Bull. Avec ce sponsoring individuel, elle devient la première e-athlète tricolore accompagnée par une marque. En quoi cela consiste-t-il vraiment ? Explications avec la concernée.

La Reine du ring

Kayane est une adepte des jeux de baston depuis ses 9 ans. Elle s’est fait un nom sur des jeux comme SoulCalibur, Dead or Alive ou Street Fighter. Sa passion lui a permis d’enchaîner les voyages, de couvrir annuellement l’EVO à Las Vegas et d’obtenir de nouvelles casquettes, comme celle de présentatrice sur Game One. Avec plus de 40 podiums à son palmarès, elle apparaît dans le Guiness World Records.

Kayane nous explique ce partenariat

Ses nouvelles activités et la fin proche de ses études l’ont détourné ces derniers temps de la compétition. C’est pourtant la joueuse que sollicite Red Bull aujourd’hui. Après une discussion de plus d’un an, c’est maintenant acté. Les deux parties s’associent. Kayane est invitée à remonter sur le ring virtuel, s’entraîner et participer à différents tournois.

Cette aubaine change beaucoup de choses pour elle, comme elle a pu nous le confier : « Ils accompagnent vraiment les athlètes, autant humainement que par des moyens logistiques ou financiers. J’ai une rémunération pour exercer ce qui devient un vrai métier, ainsi qu’un défraiement pour les tournois ».

Proche de la scène du versus (les jeux de combat), elle va tirer profit de ce nouveau partenariat : « Ils pourront m’aider à réaliser tous les projets que j’entreprendrai. Ils adorent par exemple le concept des Kayane sessions (ndlr : événements visant à promouvoir les jeux de combat au sens large) et veulent y contribuer pour en faire dans toutes les grandes villes de France ».

Au même titre que de nombreux athlètes sponsorisés par cette marque, dans les sports extrêmes par exemple, Kayane aura un soutien humain, la possibilité d’avoir des soins médicaux, comme des kinés, des services visant à améliorer son état mental pour la motiver pour la compétition. Comme elle nous l'a dit, pour elle, cela va passer par la pratique de sports de combat. Un bon moyen de se vider la tête et de se dépenser.

Le sponsoring individuel, une pratique en plein boum

Ce sponsoring individuel dans les jeux vidéo n’est pas une première. Si cet exemple semble plus poussé, cette pratique est de plus en plus fréquente. Se différenciant des sponsors d’équipes en intégralité, il concerne avant tout des joueurs médiatiques comme White-Ra, MC, DIMAGA ou Polt sur Starcraft II ou Xian (photo, à droite) sur Street Fighter IV, joueur soutenu par MadCatz.

Pour les marques, c’est une façon efficace de se montrer et ceci à moindre coût. Cela passe par des défraiements pour les tournois, un envoi de matériel, parfois une rémunération. Kayane n’est pas la première de Red Bull, puisque le Coréen Bomber sur Starcraft II profite déjà de ce soutien.

Quoi qu’il en soit, pour les joueurs, c’est un plus non négligeable. Si le jeu vidéo dans son aspect compétitif est un loisir, une passion, il a aussi un coût. Voyager à travers le monde pour participer à un tournoi n’est pas faisable sans une équipe ou un sponsor. Les coûts sont bien trop élevés, d’autant que les joueurs n’ont que très rarement de métier, afin de se donner du temps pour l’entraînement. Il apparaît donc comme vital bien souvent, surtout pour les joueurs peu enclins à la vie en équipe, comme le Suédois NaNiwa sur Starcraft II. L’argent et la publicité apparaissent alors comme un moyen de continuer cette passion. Une évolution qui peut paraître comme regrettable pour beaucoup mais qui est devenue nécessaire si l’e-sport veut grossir, nourrir ses joueurs et se démocratiser.