Project Shield est un drôle de nom pour une machine censée porter l'assaut de Nvidia sur les consoles portables. Le constructeur, réputé pour ses cartes graphiques, se lance effectivement à l'attaque du marché des mobiles en présentant sa propre machine, prévue pour sortir quelque part en 2013. Ses armes ? Un appareil à mi-chemin entre la console et le mobile embarquant des composants de pointe. Sur le papier, Projet Shield se montre effectivement très impressionnant puisqu'il intègre un processeur quad-core A15 Tegra 4 associé à une puce graphique 72-core GeForce. Le résultat se voit immédiatement à l'écran. Nous avons pu essayer plusieurs titres de styles différents (Sonic 4, Real Boxing, Riptide GP 2, Dead Trigger 2, The Conduit HD) et constater que tout tourne sans aucun accroc. C'est joli, c'est vrai. L'œil averti décèlera même toute une gamme d'effets gérés par la machine (ombres, particules, etc.). Cela dit, nous ne franchissons pas non plus un bond graphique si spectaculaire par rapport à ce que peuvent déjà offrir certaines tablettes Android. Il ne faut pas donc s'attendre à une révolution. Project Shield tourne d'ailleurs aussi sous Android Jelly Bean, et on reste en terrain connu avec la boutique de jeux Google Play habituelle.
Comme vous pouvez le voir sur les photos, le look du Project Shield est globalement celui d'une manette de console de salon à laquelle on aurait collé un écran de 5 pouces. La prise en main générale est naturelle et renvoie à ce qu'offrent les pads PS3 ou Xbox 360. La seule différence se situe au niveau des deux sticks analogiques placés au centre du Shield. Rien de problématique ici. En revanche, les gâchettes arrière sont déjà beaucoup plus gênantes. Trop petites et mal positionnées, elles deviennent vite inconfortables au bout de quelques minutes de jeu. Il semble aussi impossible de garder un doigt sur chacune d'entre elles (deux à gauche et deux à droite) tout en agrippant fermement la console. Mis à part ce problème, tout semble étudié pour que le joueur lambda puisse garder ses repères en passant de sa console de salon au Shield. A noter que l'écran est tactile, ce qui laisse donc le choix d'utiliser les touches, les sticks ou simplement l'écran pour jouer. L'écran peut également se rabattre pour fermer et mettre l'appareil en veille. La coque gris métallisé est interchangeable et permet de personnaliser un peu sa machine. Nous n'avons cependant pas vu les autres coloris disponibles.
Découvrir une nouvelle machine est toujours un moment intéressant dans la vie d'un joueur. Dès les premiers instants, nous nous retrouvons à évaluer si ce que nous avons entre les mains nous interpelle réellement. Il faut se rendre à l'évidence, en dépit de son impressionnante fiche technique, Project Shield ne nous a pas séduits plus que cela. Plus gros et pas aussi pratique qu'une console portable, on se voit mal trimbaler le Shield partout avec nous – à ce sujet, l'autonomie est annoncée à 8-10 heures. Et puisque son catalogue de jeux est aussi disponible sur les autres appareils Android, il semble tout simplement plus pratique de rester avec son téléphone ou sa tablette, quitte à faire une croix sur le contrôle aux boutons et aux sticks. La dernière carte que tente de jouer Nvidia pour promouvoir Project Shield est celle du streaming. La machine est en effet capable de recevoir le flux vidéo de ses jeux PC. Pour l'heure, il ne s'agit que d'une liaison limitée à la maison, pour aller jouer sur son canapé. Honnêtement, on se demande qui souhaitera troquer son bel écran de PC pour jouer sur un écran de 5 pouces, et à la manette !