Durant la traditionnelle conférence téléphonique avec les investisseurs tenue à la fin de chaque trimestre, John Riccitiello, le CEO d'Electronic Arts, a été poussé à réagir à la violence dans les jeux vidéo. Le débat fait rage depuis longtemps aux Etats-Unis mais depuis les tragiques évènement de 2012 au Colorado et au Connecticut, la question occupe le devant de la scène. Parlant au nom d'Electronic Arts mais aussi de l'industrie du jeu dans son ensemble, (il siège à l'ESRB, l'organisme de classification des jeux vidéo, et à l'ESA, l'association des logiciels de divertissement), Riccitiello s'appuie sur les nombreuses études scientifiques menées sur le sujet et rappelle alors qu'aucun lien concret ne peut unir les jeux vidéo à la violence dans la vraie vie.
Tout d'abord, nous sommes confiants dans la qualité de nos contenus et dans l'absence de cause à effet pour les unir à la violence ayant lieu en Amérique et dans les différents marchés de la planète. Il ne fait aucun doute que, comme vous, nous sommes abasourdis et horrifiés par la violence au Connecticut, au Colorado, et ailleurs – dans tellement d'endroits au fil des ans. Mais il y a eu énormément de recherches faites dans le secteur du divertissement pour trouver un lien entre le contenu de divertissement et la violence réelle. Elles n'ont rien trouvé.
Je pourrais vous citer de longues histoires sur les gens au Danemark, au Royaume-Uni, au Canada qui consomment autant, si ce n'est plus, de jeux vidéo violents et de médias violents qu'aux Etats-Unis, et pourtant, ils connaissent un nombre bien plus restreint d'incidents violents impliquant des armes à feu. Mais ce n'est pas vraiment la question. Le fait est que ces études qui ont été faites, ces centaines de millions de dollars de recherches qui ont été dépensées, n'ont pas réussi à trouver de cause à effet puisqu'il n'y en a pas. Tout cela est remonté jusqu'à la Cour Suprême.
Un certain nombre de personnes ont résumé toutes les données disponibles, les ont fournies à la Cour Suprême et celle-ci a tranché en faveur de… elle a globalement décidé que nous méritions aussi la liberté fournie par le Premier Amendement et accordée à n'importe quel média. Le facteur clé de tout cela est, je pense, qu'ils ont été convaincus par la preuve qui leur a été présentée par toutes ces recherches.
Ceci dit, et avec, si vous voulez, toute l'humilité pour le monde dans lequel nous vivons, nous comprenons que bien qu'il n'y ait pas de vrai problème, tous les doigts pointés dans la presse donnent l'impression qu'il y a un problème. Et nous devons adresser cela.
John Riccitiello, entend participer au débat et compte à ce qu'Electronic Arts puisse être utilisé comme "la voix du bien" pour "trouver une solution". Chacun jugera ce dernier commentaire comme il le souhaite. Toujours est-il que pour le patron :
Ce n'est pas à propos des jeux. Il y a un problème de perception. Nous pouvons faire partie de la solution et nous sommes prêts à nous impliquer pour y parvenir.