Quand on parle d'évolution des jeux vidéo, je pense que l'on se trompe, parce que cela implique que les formes les plus anciennes de jeux disparaissent. Or, elles ne disparaissent pas.
Selon lui, ce sont les supports qui évoluent et qui sont amenés à disparaître, mais les formes de jeu connues leur survivent. L'émergence de nouvelles machines ne fait jamais qu'ouvrir de nouvelles opportunités à des genres déjà existants :
Quand les formes de jeu plus anciennes sont de retour, elles ne reviennent pas de la même façon, mais reviennent dans un nouvel environnement permettant des choses qui n'étaient pas possibles avant
Vous interagissez avec d'autres joueurs par l'intermédiaire d'un simple couple de boutons, qui vous offrent pourtant de grandes subtilités.
Ce retour cyclique de genres prétendument disparus vaut d'ailleurs à Jordan Mechner une analogie très pertinente avec le cinéma, et plus particulièrement avec le domaine du western : après une première vague de westerns américains naïfs et parfois même révisionnistes, on a cru le genre disparu, pour mieux le voir réapparaître dans les années 60 et 70 à la faveur d'œuvres crépusculaires et violentes qui abordaient cette fois le sort des natifs et le coût humain de la guerre.
Il faut sans doute voir dans ces propos une allusion au jeu d'aventure en point'n click, qui pourrait à nouveau rencontrer un grand succès en renaissant sous une nouvelle forme. C'est ce que le créateur avait d'ailleurs tenté en 1997 avec The Last Express, un jeu d'aventure très avant-gardiste.