Les réactions à la récente tuerie en Allemagne se poursuivent et sont toujours tournées vers le coupable désigné : les jeux vidéo violents. Après les premières déclarations politiques, l'annonce de l'enseigne Galeria Kaufhof de ne plus vendre certains jeux, c'est au tour de Heini Schmitt, dirigeant d'un syndicat de police allemand, de demander l'interdiction de certains jeux qu'il qualifie de Killerspiele, jeux tueurs. Il appuie sa demande sur la corrélation supposée entre leur pratique et les actes violents, tout en admettant qu'elle n'a jamais été prouvée mais que son éventualité n'a pas non plus été écartée (nous n'avons pas les mêmes lectures). Rappelons que depuis que l'on a découvert que le responsable du massacre possédait des jeux, ses troubles psychologiques manifestes et la collection d'une vingtaine d'armes à feu de son père accompagnée de plus de 4 000 cartouches sont passés au second plan, faisant apparaître le jeu comme la cause principale de son acte de folie. On s'étonne que dans ces conditions ni la police ni la classe politique ne s'alarme des problèmes de suivi d'un adolescent désocialisé et perturbé, de la vente d'armes, sujet particulièrement tabou en Allemagne, ni ne parle de "killerwaffe" (armes tueuses) laissant ce soin aux associations de familles. Chacun voit les priorités où il veut.