La GDC 08 abritait dans les sous-sols du North Hall un espace dédié aux jeux indépendants. Prototypes, maquettes et projets en gestation pavanaient donc afin de se promouvoir dans l'espoir d'une signature ou dans le but de faire office de vitrine à leurs créateurs qui ne cracheraient pas sur une embauche. Portal ayant fait la preuve qu'un projet indépendant peut mener aux sommets de l'industrie du jeu vidéo. Après avoir fait un petit tour sur ce stand étonnamment très prisé du salon, voici nos coups de coeur du coin "indie".

Crayon Physics Pencil Deluxe

Si vous êtes un habitué des jeux du web, il est probable que vous ayez déjà croisé Crayon Physics. Si ce n'est pas le cas, voilà son pitch. A votre disposition se trouvent une tripotée de crayons grâce auxquels vous pourrez dessiner des formes qui se transformeront en objets physiques. Le but est simple : faire parvenir une balle jusqu'à une étoile. A vous de dessiner des ponts, des boîtes, des contrepoids, mais surtout de trouver un moyen de faire bouger la balle. Par exemple en faisant tomber une boîte que vous aurez dessinée et qui viendra pousser la balle vers un pont. Plus tard, les puzzles gagneront en complexité, faisant intervenir des systèmes tordus de balanciers ou de catapultes. Ce titre, qui a déjà connu un certain succès sur le net, connaîtra donc prochainement une version deluxe. Vous pouvez en attendant vous essayer à la version initiale du jeu en n'oubliant pas que sa version finale sera nettement plus riche.

Version online de Crayon Physics

Fez

Fez est vainqueur de l'Award récompensant l'excellence visuel, Fez n'a pourtant rien de forcément très attirant à première vue. C'est mignon, c'est vrai, mais le rendu est grossier, dénué de détails et consititué de pixels gros comme des maisons. Et pourtant, Fez l'a bien gagné cet award et il le mérite même amplement. Pourquoi ? Parce que le jeu mêle habilement des éléments 2D à des environnements 3D, et se sert de cette base pour proposer un gameplay bien accrocheur. Dans Fez, nous jouerons le petit Gomez, un personnage 2D bien décidé à découvrir les mystères des mondes en trois dimensions. Pour cela, il lui faut trouver un moyen d'atteindre le sommet de chaque niveau. Et c'est là où tout se complique puisque Gomez ne peut évoluer qu'en vue de profil, comme dans les vieux jeux en 2D. Comme dans Crush sur PSP ou Super Paper Mario sur Wii, le joueur pourra basculer le niveau de 90 degrés sur la droite ou la gauche. La vue se recentre alors sur une représentation 2D et toutes les différentes plateformes se retrouvent écrasées sur le même plan, offrant un nouveau chemin à explorer. Toutes les cinq secondes environ, le joueur est donc sollicité pour basculer le niveau et permettre à Gomez d'atteindre son but. Ce jeu, encore à l'étape embryonnaire (seulement trois mois de développement), dispose déjà d'un énorme potentiel.

Site officiel de Fez

Fret Nice

Fret Nice a lui aussi fait couler un petit peu d'encre dans quelques coins sombres et méconnus du net. Il faut dire que le titre détourne habillement l'accessoire le plus hype du moment : la guitare de Guitar Hero. Pourtant, ici point n'est question d'un jeu musical à la formule surannée mais bel et bien d'un jeu de plates-formes. Pour vous déplacer, rien de plus simple, il suffit d'appuyer sur les touches de frettes, vers la gauche, ou la droite, soit le haut ou le bas du manche, tout en grattant la touche de médiator. Il suffira ensuite d'utiliser le tilt de la guitare pour sauter. En avant pour la collecte de pièces et la traversée des niveaux. Bien sûr, un jeu de plates-formes sans méchants ne serait pas un jeu de plates-formes. Des vilains, on en trouve de diverses formes et il convient ici de les identifier et surtout de compter leurs membres. Un oeil, une bouche et deux antennes ; deux yeux et deux pattes, autant de combinaisons qui définiront la façon dont on viendra à bout de ces ennemis. Pour combattre, vous devrez en premier lieu secouer la gratte de façon à bondir puis jouer des notes en effectuant des combos. Pour certains ennemis, une note suffira, pour d'autres, il faudra aligner deux notes ou carrément des figures. Evidemment, vous serez gratifiés par de vraies jolies notes de guitare saturée. Déroutant au premier abord, Fret Nice se révèle plutôt rafraîchissant et surtout très étonnant. On attend du coup de voir quel sort lui sera réservé mais à l'heure où nous écrivons ces lignes, son site officiel a crashé sous le poids des tentatives de connections, ce qui est plutôt bon signe.

World of Goo

World of Goo peut faire penser à beaucoup de choses (une toile d'araignée trempée dans du pétrole, un chewing-gum à la réglisse mâché trop longtemps...), mais s'il y a deux choses qui viennent instantanément à l'esprit quand on voit s'agiter les Goos à l'écran : LocoRoco et MagnetiX. Le premier pour ses petites bêtes qu'il faut diriger d'un point A à un point B. Le second pour l'aspect jeu de construction qui s'en dégage. Comme souvent, le principe de World of Goo est extrêmement simple à comprendre et à assimiler puisqu'il suffit juste de prendre un des Goos présents dans le niveaux et l'associer aux autres pour former une structure de plus en plus improbable. Le but de l'opération est simplement de permettre aux Goos restant de rejoindre la sortie en empruntant les axes de votre construction. Toute la difficulté provient de l'équilibre de la structure qui obéit parfaitement aux lois de la physique. Elle oscille subtilement lorsque les Goos la parcourent et s'écroule si la base n'est pas assez solide. Quoi qu'il arrive, les Goos restent solidement accrochés entre eux, ce qui peut rendre les situations assez délicates et surtout changer la donne d'une seconde à l'autre lorsque la structure s'écroule à quelques centimètres du but. Truffé de bonnes idées telles que des roues crantées pour faire bouger la structure, ou des ballons à accrocher pour la faire s'envoler, World of Goo sortira dans le courant de l'année sur PC. Vous pouvez déjà réserver votre version. Vous profiterez alors du premier chapitre en démo avant tout le monde.

Site officiel de World of Goo

• Les finalistes du Salon Indépendant de la GDC