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News archive Extrait du livre Citizen Game
Profil de la_redaction,  Jeuxvideo.com
Rédaction Jeuxvideo.com

Extrait du livre Citizen Game

Extrait du livre Citizen Game
Dans son livre Citizen Game, Nicolas Gaume parle bien sûr de l'histoire de sa société Kalisto, mais remonte aussi dans ses souvenirs plus lointains pour nous décrire comment est née sa passion pour le jeu vidéo. Nous avons choisi de vous en livrer un extrait.

Le lendemain, au collège, je retrouve Jérôme.

Tu sais, Jérôme, je me suis inspiré de la série des Livres dont vous êtes le héros de Livingstone, pour terminer notre aventure d'hier. Tu sais que je l'ai rencontré ?

- Non !

- Si, si, l'été dernier, quand j'étais en Angleterre pour peaufiner mon anglais. Nous sommes allés à une dédicace dans un magasin de jeux de rôle. Tu aurais dû voir ça, il y avait tout, tous les jeux ! Et il était là, avec Steve Jackson. Il signait tous ses livres. Il a souri quand il a vu que j'avais un livre en français. Tu imagines, quelqu'un qui a écrit tout ça, qui est en vie ? C'est cool comme métier...

Nous nous prenons à rêver. Finalement, ce scénario de jeu de rôle que j'ai écrit la veille, c'est un petit peu comme Ian Livingstone écrivant un livre. Je lance à Jérôme :

Tu sais, on devrait essayer de faire un jeu. Un jeu vidéo, sur l'Apple II.

- Ah oui, ce serait top ! Un jeu de rôle ?

- Excellent ! Ecoute, je vais écrire une trame de scénario. Quelques personnages. Toi, tu es doué en dessin, tu vas faire les graphismes. La programmation, ce n'est pas notre fort, mais on va se débrouiller.

Depuis quelques années, à force de recopier des listings et des listings, on a commencé à apprendre quelques bases de programmation. Plus pour bidouiller des jeux, afin d'obtenir un nombre infini de vies ou un accès à des niveaux cachés, que pour créer des programmes originaux, mais quand même. Parmi nos lectures préférées figure incontestablement Hebdogiciel. Truffé de lignes de programme et de potins sur le monde informatique, cet hebdomadaire se distingue par son ton irrévérencieux et des références permanentes à la pop culture audiovisuelle mondiale dans laquelle nous grandissons - science-fiction, films, jeux vidéo américains, Livres dont vous êtes le héros anglais, mangas japonais -, pour le moins éloignée de la culture "classique" que nous découvrons au collège. Pourtant, les auteurs classiques me passionnent. Atavisme familial sans doute : les murs de notre maison sont couverts de livres... Après Tolkien, ce sont Jules Verne et Alexandre Dumas qui m'ont donné envie de découvrir notre héritage littéraire français. Je me tourne également vers Victor Hugo. Quelques textes lus en cours de français m'ont beaucoup ému ; je débute la lecture des Misérables. Nous menons en quelque sorte une double vie. Pris entre plusieurs cultures, nourris d'influences disparates, nous creusons un nouveau sillon. Ces cultures s'entrelacent sans cesse : je vais commencer au collège des cours de latin et de grec, attiré par les mythologies que j'ai découvertes à travers l'image romancée de vieux films des années soixante comme Jason et les Argonautes, le prisme du dessin animé franco-japonais Ulysse 31 ou la quête épique du jeu vidéo d'aventure Simbad le Marin.

Lecture de mon Casus Belli. Ce mois-ci, un grand dossier sur les monstres médiévaux, que je dévore. Je commence à jeter la base d'un scénario, sans voir le temps passer. Je gribouille, j'écris, je fais des croquis ; j'invente des lieux, des personnages. Je rature, je jette, je recommence. Mes lectures me reviennent et me portent. J'ai fini Les Misérables il y a quelques jours et j'en suis encore bouleversé. En écrivant ce scénario, j'essaie de retranscrire l'héroïsme, l'ardeur, j'essaie de réfléchir aux situations que je vais proposer aux futurs joueurs. Ce n'est pas un exercice facile de s'imaginer en même temps joueur et créateur. Je repense à ce que nous a expliqué notre prof de français sur Victor Hugo, sa vie, ses engagements politiques, son écriture... J'aimerais qu'il y ait des héros comme Jean Valjean dans mes jeux, même si là je gribouille des elfes et des gnomes, un peu loin des Misérables, ou pas tant que ça, bizarrement. Mon frère fait irruption dans la chambre :

Qu'est ce que tu fais ?

- J'écris un scénario.

- Ah. Tu viens jouer avec moi au ballon ?

- Non, il faut que je continue.

Il a l'air déçu, referme la porte. Je mets le verrou. Qu'a dit mon prof déjà, l'autre jour ? Que si on est touché par les personnages des Misérables, c'est qu'ils portent chacun un morceau de nous. De nos angoisses, de nos peurs, de nos espoirs... C'est à ça qu'il faudrait arriver dans un jeu. Victor Hugo dessinait, faisait de la politique, écrivait... Est-ce qu'il aurait fait des jeux vidéo ?

Je prends des cours de programmation à la Maison des jeunes et de la culture, à côté du lycée. On a appris l'algorithmique, une méthode pour construire son projet, traduire ses éléments - personnages, quêtes, univers -, en système informatique. C'est à la fois difficile et enivrant. Comme si on décortiquait un problème pour en trouver la solution. Très mathématique, finalement : d'abord, poser les différentes catégories de personnages, les règles de comportement, que Jérôme m'a rappelées - le nain n'est pas compatible avec l'elfe, le nain vit sous les montagnes, l'elfe dans la forêt. L'action se passant dans une ville cosmopolite en bord de mer, il va falloir développer le système. Toujours comprendre les contraintes, s'en nourrir pour mieux les transcender.

Il y a un jeu qui nous a tous marqués : Ultima. Il a été inventé par un mystérieux Lord British, de son vrai nom Richard Garriott, dont je lis les interviews dans les magazines informatiques. Mon père avait acheté ce logiciel et j'ai commencé à le bidouiller ; j'ai réussi à accéder au code du jeu, à le lire, puis finalement à l'imprimer il y a quelques jours. La vieille imprimante matricielle a crépité plus d'une heure. J'ai dû user tout son ruban, mon père était furieux, mais, du coup, je peux prendre le temps de lire le programme. Ce listing me livre les clefs d'''Ultima'', dans un langage cabalistique truffé de ''if'', ''then'' et autres ''go to''. C'est curieux d'avoir joué tant d'heures à ce jeu et d'être maintenant en train de le décortiquer, de comprendre comment il a été construit, pour imaginer le nôtre.

Inspiré par cet exemple, je me remets au travail. Les bases du scénario sont écrites. Jérôme, de son côté, a commencé par un dessin d'elfe en gros plan. L'image est magnifique, aussi belle, voire plus encore, que celles des jeux auxquels nous jouons. Je suis enthousiaste. La programmation est laborieuse. Les numéros de lignes s'enchaînent, les instructions. D'abord, effacer l'écran, afficher ensuite " Jérôme et Nicolas présentent... ", puis la superbe image de Jérôme, puis un texte, pour poser le décor : "Vous êtes... - il faudra qu'on trouve un nom -, un héros preux et valeureux. Après une aventure sans lendemain, qui vous a laissé plus de coups que de félicité, vous avez échoué sur le bord d'une presqu'île au sud des Terres du Milieu. Là, entre elfes et nains à la dérive, vous arpentez les tavernes sans trop savoir où aller. Jusqu'au jour où une rumeur insistante... " Et nous voilà partis !

Notre choix s'est porté sur un jeu d'aventure, proche des jeux de rôle auxquels nous jouons souvent. Le joueur se verra offrir des choix multiples et il fera évoluer l'histoire en fonction de ses décisions, qui dicteront l'affichage des images illustrant la progression. Pour autant, je ne veux pas oublier que je n'écris pas un livre, mais un jeu. Cela exige de se demander ce qu'est un jeu. J'essaie d'imaginer comment on va créer le personnage, je noircis des pages entières et en sors épuisé, sans avoir fait grand-chose, plein d'envies et d'espoir. Je rentre après la nuit tombée ; quand le sommeil me prend, je rêve de nains, d'elfes, d'ordinateurs, de scientifiques, de Léonard de Vinci et de Victor Hugo. De longues heures de travail s'enchaînent au fil des semaines. J'aurais sans doute continué à travailler comme ça si mon père n'était pas rentré un jour à la maison avec sous le bras une petite boîte, portant la mention Digitelec. Il m'explique que c'est un modem, "une sorte de téléphone pour l'ordinateur". Immédiatement, je pense à WarGames, aux Petits Génies, à toutes ces séries où les utilisateurs d'ordinateurs sont toujours connectés les uns aux autres et échangent des messages. Mon père disparaît dans la pièce de l'ordinateur. J'ai des devoirs, je ne le suis pas tout de suite : ma mère veille. Alors que j'ai à peu près terminé, mon père entre dans ma chambre : "Viens voir, Nicolas, viens voir !" A côté de l'Apple II, le modem, de la taille d'une grosse boîte à chaussures, clignote, des diodes jaunes, rouges, vertes ; on entend des bruits stridents. " C'est une porteuse, me dit mon père. C'est le son qui va aider l'ordinateur à communiquer par modulation de fréquence. " Je ne comprends pas bien, mais le son est familier, je l'ai déjà entendu dans des films, WarGames notamment. Mon père se connecte au réseau télématique, transformant l'ordinateur en une sorte de minitel, et nous partons à la découverte du cyberespace français. " Regarde, ici on peut avoir tous les horaires de trains... Tu pars bientôt à l'Apple Expo avec Jérôme, non ? " Je suis fasciné.

Qu'est-ce qu'on peut faire d'autre ?

- Eh bien, on peut aller sur d'autres serveurs. Tiens, toi qui es toujours plongé dans ces journaux informatiques, on peut aller chez Hebdogiciel.

La page s'affiche lentement, faisant apparaître progressivement de nombreuses rubriques, dont une intitulée "forums".

C'est quoi, un forum ?

- Un endroit où tu peux poser des questions : tous ceux qui s'y connectent peuvent les lire et y répondre.

- Ah oui ? J'ai commencé à programmer un jeu, tu sais. Enfin, plutôt, j'ai commencé à essayer de faire un jeu...

- Eh bien tu pourras peut-être poser des questions, si tu coinces sur quelque chose.

- Je pensais à cela, justement...

Plus tard dans la semaine, je me faufile dans la pièce du fond, particulièrement fraîche en cette soirée d'hiver. Je me connecte sur le serveur Hebdogiciel, HG. J'y dépose mes premières questions dans les forums Apple II. La question, technique, a trait aux routines et modes techniques d'affichage de l'Apple II. J'ai eu beau chercher, je n'ai pas trouvé la solution, ni dans les manuels, ni dans mes livres sur la programmation, et les professeurs de la MJC connaissent mal cette machine. Je consulte les rubriques, les visites de serveurs s'enchaînent, les heures passent. Je suis plutôt passif, je lis, je regarde, je voyage dans le cyberespace naissant. Tout y est très lent. L'ordinateur affiche péniblement chaque nouvelle page, caractère par caractère, c'est loin d'être instantané. Le modem crépite et clignote, la porteuse émet des sons stridents, grésille, puis j'entends un cri : " Nicolas, débranche ce modem, je dois passer un coup de fil à tes grands-parents... " La page était à moitié affichée et les informations intéressantes étaient à la fin.

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Commentaires
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shmupy shmupy
MP
Niveau 1
le 27 déc. 2006 à 06:30

Passionnant, et très intéressant de voir les débuts de nicolas gaume dans le monde de l´informatique. Ce texte m´a rappellé des souvenirs émouvants du début d´internet avec les vieux modem à composante... Aujourd´hui ça va beaucoup plus vite heureusement et d´ailleurs le créateur de jeux pense que l´avenir de jeux est le jeux online, regardez par vous meme il est passé au soir 3 :
http://www.youtube.com/watch?v=ca4y5-C-PX0

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