Commençons par un scénario qui, sans être l'histoire du siècle, a le mérite de rappeler des auteurs essentiels de la littérature dite "populaire" (Sir Arthur Conan Doyle, Robert E.Howard, Philip José Farmer) ou des oeuvres nettement moins institutionnelles (le comics "Cadillac & Dinosaurs" de Mark Schultz, Dinotopia, la série "Sliders"...). Au début du XIXème siècle, une société secrète composée de mathématiciens a trouvé le moyen de visiter des mondes parallèles. Il en est notamment un qui les fascine et qu'ils ont baptisé Paraworld. Rappelons qu'il s'agit d'intellectuels doués pour le calcul d'équation à cinq inconnues, pas de pointures du marketing... Sur ce monde cohabitent des tribus barbares et des dinosaures. Certains de ces derniers sont agressifs, d'autres totalement débonnaires et la plupart peuvent être apprivoisés. C'est dans cet univers pas franchement hospitalier que vont se retrouver coincés trois scientifiques spécialisés : Stina Holmlund (une botaniste), Anthony Cole (géologue) et Béla Andréas Benedek (physicien). Ils vont devoir trouver un moyen de rentrer chez eux et cela passera par la conquête de Paraworld.

Sur ce terreau, les développeurs ont imaginé un principe de jeu de stratégie qui fera tout d'abord penser à Warcraft III, dans la mesure où les trois scientifiques que le joueur dirige ont le statut de héros. Ils possèdent des facultés très spéciales qui peuvent modifier le cours de la partie : armé de deux épées, Cole est spécialiste du corps-à-corps tandis que Benedek donne dans le tir à distance et que Holmlund monte un tigre à dents de sabre. Les unités de combat sont, vous l'aurez compris, des dinosaures. Si certains ne sont que dirigés par leurs jockeys et attaquent directement l'ennemi en le mordant ou le griffant, d'autres servent de plate-forme d'armement sur lesquelles vous pourrez installer au choix des catapultes antiques, un peloton d'archers ou des mitrailleuses lourdes de type Gatling. Certains dinos servent également à la récolte de ressources comme le bois, rôle pour lequel ils suppléent parfaitement les populations locales.

Ce qui fait la particularité de Paraworld se trouve sur le côté gauche de l'écran. Il s'agit d'une sorte de tableau, le système "Army Controller". Non seulement il vous permet de trouver d'un clic n'importe laquelle de vos unités sans fouiller de manière compulsive la partie active de l'écran mais en plus il joue un rôle essentiel dans le principe de Paraworld car c'est là que vous offrez une promotion à vos unités. Bâti comme une pyramide, il permet d'échaffauder une vraie stratégie en donnant de nouvelles capacités aux personnages qui correspondent le mieux à votre manière de jouer ou à la nécessité du moment. Cette hiérarchie se base sur vos victoires, chacune d'entre elles vous donnant la possibilité de vous emparer du crâne de votre ennemi défunt, un certain nombre de crânes étant requis pour passer au rang supérieur de responsabilité et de pouvoir. Mais qui dit "hiérarchie pyramidale" sous-entend également "plus on monte, moins y'a de place". Le chef suprême de vos armées se retrouvera donc tout seul là-haut. Comme il sera devenu la pièce maîtresse de votre stratégie et doté de pouvoirs suprêmes, il est à souhaiter qu'il correspondra bien à votre appréhension du jeu. Dans Paraworld, la réflexion stratégique apparaît donc comme une démarche permanente et il y avait bien longtemps qu'on n'avait pas vu un jeu s'intéresser d'aussi près à la nature même des unités qu'on déplace sur le terrain.

Autre point fort de Paraworld : son graphisme. Pas question de considérer ce point comme essentiel pour juger un jeu, surtout quand il n'en est qu'au stade de version béta, comme c'est le cas ici. Pourtant, il convient de signaler que le rendu à l'écran talonne des références actuelles en la matière, à commencer par Age of Empires III ou, pour le détail des textures, le dernier Settlers. Paraworld est donc un titre à surveiller de près d'ici sa sortie prévue sur PC annoncée pour mars-avril 2006.

• Site officiel de Paraworld