"Booorrrnn to beeee wiiiIIIllddd... " Si Rock'n Roll a marqué l'histoire de la Super Nintendo et du jeu vidéo en général, c'est en grande partie par sa bande-son qui tirait à merveille parti des capacités du chip sonore de la machine de Nintendo. Et je peux vous dire que la qualité était au rendez-vous avec des thèmes inspirés ni plus ni moins des standards du rock. Autant dire que l'amateur averti était doublement satisfait. Entendre du Born To Be Wild, du Highway Star ou encore le Peter Gunn Theme, c'était pas fréquent à l'époque des 16 bits, alors qu'on sortait tout juste de l'ère des bips bips chevrotants des CPC asthmatiques sur lesquels certains d'entre nous s'étaient fait les dents. Mais outre ses morceaux musicaux, Rock'n Roll Racing faisait également partie des premiers jeux consoles aptes à prodiguer des voix digitalisées nettes et presque sans compression et bruits parasites. Comme le fera plus tard NBA Jam sur la même machine (la version Megadrive étant plus crachouillarde).
Mais Rock'n Roll Racing avait un autre atout : il était fun. Simple comme tout mais terriblement fun, à deux en particulier. Lancé sur un circuit vu de trois-quarts, le joueur dirige un petit bolide dans une course où la seule règle qui compte, c'est la survie du plus fort. Entre 2 virages tordus, un maximum de dénivelés et bien sûr des sauts de la mort, il fallait en plus tirer sur les autres bagnoles ou leur lâcher une mine en pleine face. Tout ça pour gagner al course est au passage un maximum de fric histoire de s'assurer l'achat d'une nouvelle voiture.
Oui, c'était aussi bête que ça, mais avec ses courses bien speed et sa bande-son monstrueuse, il suffisait à occuper des après-midi entières pour peu qu'on se dégotte un autre amoureux des jeux idiots et de la bonne musique. Rock'n Roll Racing c'était grave de la balle en multi si je puis me permettre.
Pour l'anecdote et la culture personnelle, il me reste encore un point à rappeler à la mémoire collective et qui explique aussi pourquoi le titre a de quoi émouvoir. Sachez que derrière le soft se cache un développeur d'une grande, très grande renommée actuelle... même si peu de personnes le savent en vérité. Silicon & Synapse, ça ne vous dit pas grand-chose hein ? Ah, ah, bande de petits incultes que vous êtes. Et bien Silicon & Synapse, c'est le nom que portait le studio qui finira par s'appeler Blizzard. Créateur de l'excellent Lost Vikings (Olaf est d'ailleurs l'un des personnages bonus du jeu) et de Warcraft bien sûr. Pour ceux que l'émulation ne séduit pas plus que ça, vous serez peut-être heureux d'apprendre que Blizzard prépare une version GBA de Rock'n Roll Racing. Lost Vikings devrait lui aussi faire son come-back. Et oui, c'est dans les vieux pots...
Dinowan