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L'avènement de la voiture électrique va dans le sens d’une amélioration de la qualité de l'air urbain, mais la réalité est-elle à la hauteur des attentes ?
La voiture électrique est souvent présentée comme une solution miracle pour lutter contre la pollution de l'air et le changement climatique. En supprimant les émissions de CO2 à l'échappement, elle incarnerait presque une promesse de ciel plus bleu et d'air plus pur dans nos villes.
Cependant, les enjeux autour de la qualité de l'air sont complexes et ne dépendent pas que des fumées d’échappements. Alors, la voiture électrique est-elle vraiment la clé d'un avenir plus respirable ? Vous allez voir qu’elle n’est pas complètement parfaite non plus.
Réduction des gaz à effet de serre et absence de CO2 à l'échappement
Les véhicules électriques ne rejettent pas de CO2 ni de polluants comme les oxydes d'azote (NOx) ou le monoxyde de carbone (CO) à l'échappement, contrairement aux voitures à combustion. Cette caractéristique représente un avantage considérable pour la qualité de l'air, surtout dans les zones urbaines densément peuplées où la pollution de l'air est un problème de santé publique majeur.
En effet, selon des données de Santé Publique France, ce sont pas moins de 40 000 décès prématurés annuels qui seraient causés par la pollution de l’air extérieur. Et si la pollution automobile n’est pas la seule responsable de la pollution, elle a des effets directs sur la santé. Comme le montre cette étude de l’Insee de 2019 qui met en relation l’augmentation de la pollution un jour de grève dans les transports avec le nombre d’admissions aux urgences pour maladies respiratoires.
Pour revenir à l’électrique, il est important de noter que l'impact environnemental d'un véhicule zéro émission ne se limite pas à son fonctionnement. La production de l'électricité nécessaire à leur alimentation, selon sa source, peut également générer des émissions polluantes. Ainsi, l'avantage écologique des voitures électriques dépend en partie du mix énergétique du pays où elles sont utilisées.
Émissions de particules polluantes par les freins et les pneus
Malgré l'absence d'émissions à l'échappement, les voitures électriques ne sont pas exemptes de tout reproche en matière de pollution. En effet, elles émettent des particules fines dues à l'usure des freins, des pneus et de la route.
Comme démontré dans une https://librairie.ademe.fr/cadic/6878/emission-vehicules-routiers-particules-hors-echappement-2022.pdf , l’agence de la transition écologique en 2022, ces particules hors échappement sont quasiment similaires entres les voitures à moteur thermique et les voitures électriques. En effet, en ce qui concerne les pneus, ils sont plus larges sur les électriques, pour supporter le poids du véhicule, plus lourd en raison des batteries. Les émissions liées aux pneus sont donc plus importantes.
En revanche les systèmes de freinage régénératif usent moins les plaquettes, et donc émettent moins de particules.
Par conséquent, même si les voitures électriques constituent une avancée significative vers la réduction de la pollution atmosphérique, elles ne représentent pas une solution miracle et doivent être intégrées dans une approche plus globale de la mobilité durable et de l'amélioration de la qualité de l'air.