Sur Internet, les écarts peuvent être énormes entre le nombre de sites disponibles dans une certaine langue, et la popularité de cette dernière. Les langues de la Chine, pays le plus peuplé, sont très loin de la première place sur Internet.
Le fossé numérique de la langue chinoise
C'est devenu une véritable habitude de naviguer à travers des sites web en anglais. Il en existe des millions, et si l'on ajoute ceux ayant une version traduite dans la langue de Shakespeare, l'anglais sur le web et extrêmement dominant et représente 52,1 % des sites (d'après un long rapport de We Are Social). Pourquoi ? L'anglais est souvent considéré comme la lingua franca du web, facilitant la communication internationale. Cependant, d'autres langues à moindre portée démographique, comme notre cher français, occupent une part tout de même significative sur Internet avec 4,3 % des sites web, malgré une représentation de 3,8 % de la population mondiale.
Sur Internet, un paradoxe se dessine : alors que le chinois - tous les dialectes compris - est parlé par près de 18,8 % de la population mondiale, la langue n'est utilisée que sur 1,3 % des sites Internet.
Pourquoi un tel déséquilibre ? Une des possibilités réside dans l'infrastructure Internet de la Chine, fortement réglementée par le gouvernement. Ainsi, bien que la Chine ait développé un écosystème numérique important avec des géants comme Baidu, Alibaba et Tencent, la visibilité de la langue à l'échelle globale reste faible. De plus, le chinois, avec ses caractères complexes et ses multiples dialectes, rend difficile son intégration par les moteurs de recherche majoritairement occidentaux.
Le français, un phare linguistique sur la toile
En contraste, le français se déploie avec une aisance remarquable sur le web. La présence de la langue de Molière sur 4,3 % des sites Internet peut s'expliquer par la francophonie qui englobe 88 États et gouvernements. De plus, la France jouit d'une politique linguistique qui favorise la présence et la visibilité de sa langue sur les plateformes numériques internationales. On pense notamment au combat continuel du Québec pour conserver le français comme langue primordiale.
Pour le reste des langues, c'est l'espagnol qui prend la deuxième place avec 5,5 % des sites, pour une population qui représente 6,9 %. Mais ce qui surprend le plus, c'est la troisième position de l'Allemagne. Avec seulement 1,6 % de la population, c'est bien 4,8 % des sites qui sont disponibles en allemand ; peut-être que l'importance financière est très importante pour bon nombre d'entreprises.
Autre petite surprise : le Japon. Juste devant le français et avec seulement 1,5 % de la population, c'est bien 4,3 % des sites qui sont en japonais. On peut aussi tirer notre chapeau à l'italien, qui s'en sort extrêmement bien avec ses 2,3 %, pour seulement 0,8 % de la population mondiale.