Dans un ambitieux plan de croissance, la Chine projette de doubler sa production de puces en moins de dix ans, surpassant les attentes du marché… Mais ça ne va pas plaire aux Etats-Unis…
La Chine : le véritable marché aux puces
Selon une récente étude de Barclays, la Chine prévoit de doubler sa production de puces en moins d'une décennie, une ambition qui dépasse largement les attentes du marché.
L'analyse, basée sur les plans de 48 fabricants de puces présents en Chine continentale, révèle un potentiel de croissance "matériellement plus élevé" dans le secteur des semi-conducteurs du pays.
La quête de l'indépendance technologique par la Chine est motivée par les restrictions imposées par les États-Unis et certains de leurs partenaires sur les ventes de technologie au géant asiatique. Cette démarche vise à réduire la dépendance de la Chine vis-à-vis des technologies étrangères, un objectif rendu plus complexe par les contraintes commerciales imposées.
Les entreprises chinoises intensifient leurs efforts pour acquérir des outils essentiels à la production de puces, garantissant ainsi l'augmentation de leur capacité de production et sécurisant les approvisionnements avant l'application d'éventuelles nouvelles interdictions d’imports de la part des Etats-Unis.
Les fournisseurs majeurs d'équipements pour la fabrication de puces, tels qu'ASML Holding NV aux Pays-Bas et Tokyo Electron Ltd. au Japon, ont enregistré une augmentation des commandes de la part de la Chine l'année dernière, soulignant l'engagement du pays à stimuler sa production de semi-conducteurs.
Le choix de la technologie plus ancienne pour l'expansion chinoise
Les analystes suggèrent que la Chine concentrera principalement sa capacité de production supplémentaire sur la fabrication de puces utilisant une technologie plus ancienne. Il s'agit de semi-conducteurs hérités, de 28 nanomètres ou plus, qui se situent bien en deçà des puces les plus avancées, mais qui connaissent une forte demande dans des domaines tels que les appareils électroménagers et l'industrie automobile.
Barclays émet cependant une mise en garde, soulignant que la production chinoise de puces basées sur une technologie plus ancienne pourrait entraîner une surabondance sur le marché à l'avenir. Les analystes estiment que cette situation pourrait se produire au plus tôt en 2026, en fonction de la qualité des puces produites et de possibles nouvelles restrictions commerciales.
Le Département du Commerce des États-Unis manifeste un intérêt particulier pour la production chinoise de semi-conducteurs hérités et envisage d'enquêter sur le degré de dépendance des entreprises américaines vis-à-vis de la technologie chinoise.
Ce nouvel épisode démontre bienles tensions persistantes entre les deux puissances dans le domaine technologique, avec des répercussions potentielles sur l'industrie mondiale des semi-conducteurs. La Chine, malgré les obstacles, semble déterminée à renforcer son empreinte dans ce secteur stratégique.