Là où on pouvait penser Apple infaillible en termes de sécurité, voilà que la Chine vient de trouver un moyen de passer outre les protections de l'iPhone pour obtenir des informations personnels de ceux qui utilisent AirDrop.
La Chine piste ses habitants ? Ha bon ?
Apple est reconnu, et souhaite être reconnu comme une entreprise qui valorise la vie privée de ses utilisateurs. En utilisant le moins de données personnelles possibles, Tim Cook et ses sbires ne manquent pas de faire la promotion de leurs valeurs allant aux antipodes de certains concurrents comme Google qui mise tout sur cela pour proposer des publicités personnalisées sur ces différents services.
Alors même que la firme de Cupertino gagne la confiance de millions de personnes qui sont convaincues d'acheter un iPhone, en Chine, ce n'est pas la même histoire. Le gouvernement de l'empire du milieu n'hésite pas à utiliser des méthodes drastiques pour surveiller la population et imposer son régime totalitaire. Bien sûr, la technologie est un outil magnifique pour cela.
En Chine, les iPhone, comme tous les autres smartphones, n'ont que très peu de secret pour les dirigeants, qui suivent les agissements des habitants via les applications quasi-obligatoires pour vivre une vie décente dans le pays. WeChat en est l'exemple parfait : l'app a de nombreuses fonctions, qui sont primordiales, et dont les données sont allègrement passées au gouvernement. Ce que vous achetez, ce que vous regardez, où vous êtes, et j'en passe.
Là où Apple avait un petit avantage avec AirDrop, une fonction permettant de transférer des fichiers en Wi-Fi et Bluetooth et entre iPhone, la Chine est parvenu à mettre la main dessus.
AirDrop aux mains du gouvernement chinois
AirDrop est un outil qui a été utilisé par des protestants pour diffuser des messages allant à l'encontre du gouvernement chinois en 2022. Cette méthode est intelligente : AirDrop ne passe pas par Internet, et pas besoin de s'échanger quelconque contact pour partager des images ou des fichiers. Cela peut se faire à de parfaits étrangers dans le métro par exemple.
Bien sûr, la Chine ne voit pas cela d'un bon œil, et a commencé à agir : à présent, le statut par défaut d'AirDrop est «contacts uniquement», il faut ensuite activer «pour tout le monde pendant 10 minutes» pour s'ouvrir à tous. Mais pour aller plus loin, pourquoi ne pas tout simplement pirater l'option d'Apple pour y dénicher les coordonnées de ceux qui envoient ces messages non désirés ?
C'est ce qu'est parvenu à faire Wangshendongjian Technology, une entreprise qui a collaboré avec la police de Pékin. Cette dernière a publié un communiqué vantant leur dernière découverte. Ils sont parvenus à obtenir les numéros de téléphone et adresses email de ceux qui avaient envoyé des «informations inappropriées».
La balle est maintenant dans le camp d'Apple, qui pourrait tenter de trouver une autre façon de faire fonctionner AirDrop pour masquer les informations qui y sont liées ; un conflit d'intérêt possible entre Apple et le gouvernement chinois.