Le canal de Panama est une zone clé du commerce international, et il doit actuellement surmonter une crise de l'eau persistante qui impacte grandement le monde de la tech.
Le canal de Panama en crise : un lieu crucial
Le canal de Panama, une voie navigable artificielle de 82 km, est un acteur clé de l'économie mondiale. Il facilite le transport de près de 6 % des produits et matières premières de 160 pays, y compris 40 % des expéditions de conteneurs aux États-Unis. Ce sont environ 12 000 navires transportant des marchandises qui franchissent le canal chaque année.
Cependant, le canal est actuellement confronté à une crise inédite. Une sécheresse persistante a entravé son fonctionnement, causant un manque d'eau qui préoccupe. Le canal nécessite environ 193 millions de litres d'eau pour chaque passage annuel, et au cours des cinq dernières années, la région a connu une diminution de 20 % des précipitations. Les lacs qui alimentent le canal perdent donc leur niveau d'eau à un rythme alarmant, avec une baisse de 1,8 mètre en dessous de la normale. Si l'on veut que nos produits tech arrivent chez nous, il faut faire quelque chose.
Des solutions envisagées, avec des conséquences
Cette pénurie d'eau a donc des conséquences graves sur le fonctionnement du canal. Le manque de précipitations menace le moyen qui permet aux navires de passer d'un océan à l'autre sans avoir à faire le tour par l'Amérique du Sud. Pour économiser l'eau, les autorités ont dû réduire le nombre de navires autorisés à traverser le canal et limiter leur tirant d'eau et leur poids.
Cette restriction a créé un chaos maritime, avec une file d'attente de plus d'une centaine de navires, signifiant des semaines d'attente et des pertes financières considérables pour un tas d'entreprises. De nombreux navires proposent même de payer des sommes considérables pour sauter la file d'attente.
Face à cette situation, les autorités panaméennes envisagent des solutions drastiques. Pour assurer le trafic et tenir le coup pendant les saisons sèches, elles ont décidé de libérer de l'eau d'un réservoir secondaire, le lac Alajuela. Cependant, c'est une solution à court terme. À long terme, il faudra endiguer la rivière Indio, percer un tunnel à travers une montagne pour acheminer l'eau douce sur 8 kilomètres jusqu'au réservoir principal, et endiguer encore plus de rivières pour garantir l'approvisionnement en eau durant les décennies à venir.
Ces travaux coûteront environ 2 milliards de dollars et prendront au moins six ans. Ils nécessiteront également l'approbation du Congrès, une tâche compliquée compte tenu des protestations attendues de milliers d'agriculteurs et d'éleveurs dont les terres seront inondées pour construire le réservoir.
L'autorité du canal de Panama examine également des solutions plus expérimentales, comme la création d'un lac artificiel pour pomper l'eau dans le canal et l'ensemencement des nuages pour augmenter les précipitations. Ces deux options, si elles sont viables, prendraient également des années à exister.