Habitué aux Mac, je m'aventure dans l'autre camp

Chez JV Tech, chacun a ses appétences en matière de technologie, et de mon côté, le hardware PC et moi, ça fait beaucoup. J'en ai utilisé des portables dans ma jeunesse pour jouer un peu, mais je suis passé sur Mac il y a bien longtemps, et ne suis jamais passé par la case «construction de tour». Chez Apple, on vous tient gentiment par la main afin que tout paraisse transparent. Ici, je me doute que l'aventure sera tout autre…

À la rédaction, l'équipe a réuni pour moi tous les composants nécessaires envoyés par différentes marques pour me faire vivre cette première expérience. Mes collègues se retiennent de m'aider, et j'ai tout de même le droit de m'informer sur Internet pour connaître la démarche à suivre, comme le ferait une personne normale. Vais-je y arriver ? En combien de temps ? Vais-je craquer sous la pression ? Nous verrons bien.

Je retrace ici les événements dans l'ordre chronologique afin de vous donner une idée claire de mon processus de construction et de tous les obstacles que j'ai rencontrés si vous comptez monter votre propre tour.

Les composants : le blanc, c'est plus cher

Un PC, c'est plusieurs composants que l'on assemble entre eux. Cela paraît simple dit comme ça, mais je suis content de ne pas avoir eu à les choisir. En effet, les sélectionner est une étape cruciale, et qui pourrait avoir un impact énorme sur votre porte-monnaie et vos performances.

Conditions de test

L'idée est de faire quelque chose de très puissant mais aussi esthétique. J'ai pu découvrir la fréquente hausse de prix des composants en version blanche, moins communs et donnant un look très particulier. C'est parti pour le montage !

Carte mère

C'est la pièce maîtresse de tout PC, car tout va dessus. Je fais donc un max de place, et je la pose, non pas sur la table, mais bien sur sa boîte. Cela permet de la protéger, mais surtout de pouvoir placer les angles de la boîte sous les surface où l'on va appuyer, afin de limiter la pliure de la carte. J'ai failli rater quelques petites protections en film plastique, bien cachées mais qu'il faut bien enlever. De prime abord, ça m'a l'air compliqué avec tous ces emplacements et ports de formes et tailles différentes. La notice n'est pas très claire mais elle montre tout de même un schéma avec le rôle de chaque emplacement.

Processeur

D'après les différentes vidéos que j'ai pu voir, c'est le processeur qu'on pose en premier. Avant de commencer à mettre les mains dans le cambouis, il est important de se décharger électriquement, afin d'être certain de ne pas provoquer de court-circuit. Autre point crucial que mes collègues énervés m'ont fait remarquer après avoir fait l'erreur : ne surtout pas toucher les picots placés sous le processeur. Tel un CD, tripatouiller cet endroit peut l'endommager.

Vient le moment de l'insertion : j'enlève le bracket en métal pour soulever le capuchon, je place le processeur - pas de «clips» ou de vis - et en refermant, la protection superficielle en plastique virevolte sous un craquement, me donnant des frissons. Je pense avoir cassé quelque chose, mais non. Pas très rassurant, mais tout s'est passé commé prévu. Ce cache doit être conservé en cas de retour de produit.

RAM

Ce fût la partie la plus simple et sans accroc de tout le montage. Je déballe les deux barrettes de 16 Go de RAM, je vérifie la position des détrompeurs pour m'assurer que je les mets dans le bon sens, je les place délicatement, et d'une simple pression de chaque côté, je les cale en entendant un clips satisfaisant. Pas de galère, un bonheur.

Petit détail à connaître : les quatre emplacements de RAM sur la carte mère sont nommés, dans cet ordre : A1, A2, B1, B2. Il faut commencer par utiliser les ports A2 et B2, sans raison bien connue. Cela peut être une question esthétique.

SSD

La partie la plus surprenante de ce montage a été du côté du SSD. Cette étape est censée être la plus simple, mais j'ai rencontré un problème inattendu. Parmi tous les ports M2 disponibles pour y placer du stockage, je choisis celui équipé d'une couche de pâte thermique, permettant de maîtriser encore mieux la chaleur. Le souci, c'est qu'en le mettant, le petit bitoniau pour le caler est récalcitrant. Ce bout de plastique se joue de moi, mais après de nombreuses minutes et le bout des doigts en souffrance, je parviens enfin à le vaincre.

Alimentation

Ce n'est pas le composant le plus sexy, mais comme les autres, il est indispensable. En ouvrant la boîte de l'alimentation, quelle ne fût pas ma surprise quand je vis ces dizaines de câbles tapisser ma table de travail. En regardant un peu la notice, je remarque que certains d'entre eux me sont inutiles, mais que tous les autres sont nécessaires, pour une raison simple : la carte graphique est très gourmande, et requiert un grand nombre de câbles d'alimentation.

Après avoir connecté tous les câbles blancs aux bons emplacements, je fais attention à ne pas les emmêler, et mets le tout de côté pour faire de la place, car c'est au tour d'un des composants les plus compliqués : la watercooling.

Watercooling

C'est pour moi le composant le plus compliqué. Le watercooling est là pour refroidir le processeur avec de l'eau mais aussi l'ensemble du PC avec ses trois ventilateurs. Le placer est assez délicat, il ne faut pas oublier de retirer les capuchons sur la carte mère avant d'y aller. Après m'y être repris à plusieurs fois, et une fois vissé, c'est bon. Pour les ventilateurs, je les fixe sur le haut à l'aide des innombrables vis. Le câble pour le front panel (les boutons et ports à l'avant du boîtier) est trop court, mais on nous fournit une extension d'à peine 10 centimètres. Pour un tout petit cable 2 pin qui s'enlève et risque de plier les pin à chaque fois, pas fou.

Boîtier

Chaque boîtier de PC est très différent. J'ai compris cela en lisant l'interrogation dans le regard de mes collègues connaisseurs. Je me sentais un peu moins seul dans ma galère. Le GT502 d'Asus est un boîtier assez large, tout blanc, et avec des poignées très pratiques pour le soulever - vu le nombre de fois qu'il faut alterner entre l'avant et l'arrière, c'est pratique.

Le plus dur, c'est de comprendre où va quoi. Au premier regard, il n'est pas simple de deviner comment organiser les composants à l'intérieur. Je passe donc pas mal de temps à regarder la notice, et surtout à tenter d'anticiper pour ne pas me retrouver à devoir enlever des composants pour placer les autres.

Câblage : technique, mais satisfaisant

Haa, le fameux «cable management». Une frustration pour certains, mais je vous avoue avoir eu hâte de tenter de rendre le tout bien beau et bien propre. Je commence par les câbles des composants, avant de connecter les autres câbles inclus dans le boîtier, comme le front panel et le RGB. Je regroupe les câbles entre eux, et les cachent derrière au maximum. En tant que novice, le résultat n'est pas parfait, mais je suis satisfait.

Pour la carte graphique, on se régale avec la RTX 4090, sauf qu'il y a un problème : l'alimentation du setup ne vient pas avec assez de câbles pour connecter les 4 branchements de la carte. Seulement 3 peuvent être branchés, et on ne bénéficiera donc pas de la puissance maximum. Il aurait fallu prendre une alimentation de type ATX 3.0. D'ailleurs, la 4090 ne rentre pas dans le boîtier, je le laisse donc ouvert car les câbles se plieraient trop.

L'allumage : est-ce que ça fonctionne ?

Après avoir installé correctement tous les composants, effectué tous les branchements, organisé les câbles du mieux que je pouvais et connecté un écran, il était temps de l'allumer pour voir si j'avais réussi ou non. J'appuie sur le bouton du boîtier, et la lumière fût. Mis à part les ventilateurs additionnels branchés au mauvais endroit, tout roule, et après un rapide redémarrage, je pensais que le plus dur était fait. Or, je me suis honteusement trompé.

Windows 11 : des mises à jour à foison, tout est si laborieux

C'est clairement la plus grosse surprise de toute cette aventure : la partie la plus compliquée pour moi n'a pas été le montage, mais bien tout ce qui est venu après. Une fois que le PC est monté et qu'il s'allume, de nouveaux défis m'attendent, et pas des moindres. Voici tous les problèmes que j'ai rencontrés durant l'installation de Windows et la configuration totale du PC :

• Pour que le PC fonctionne bien, j'ai dû mettre à jour le bios, logiciel primaire intégré à la carte mère. Cette mise à jour est téléchargeable sur le site de la marque de la carte mère - ici Asus. Sauf qu'à l'intérieur du dossier, on trouve un programme qui ne sert qu'à renommer le fichier correctement. Ma question est la suivante : pourquoi Asus n'a pas déjà renommé le fichier avant de le rendre disponible sur le site ?
• Pour finaliser l'installation de Windows, il faut Internet, et le port Ethernet ainsi que l'antenne Wi-Fi ne sont pas reconnus. Je suis obligé d'utiliser le partage de connexion de mon téléphone (uniquement Android). À ce jour, le port Ethernet de la carte ne marche toujours pas, je dois utiliser un adaptateur. Il serait trop récent et Windows ne le gère pas nativement…
• La RAM du PC peut monter jusqu'à 6000 MHz, mais est bloquée à 4800 MHz, il faut donc redémarrer le PC via le bios pour aller dans les réglages et mettre les performances au maximum. Je n'ai vu cette info nulle part durant mes recherches, mes collègues ont dû me le dire.
• En mettant à jour le firmware de la carte graphique sur le logiciel Geforce Expérience, la progression du chargement se bloque et n'avance pas pendant un long moment. Je dois donc aller sur Internet pour rechercher manuellement le bon fichier et le télécharger depuis un navigateur.
• Même après avoir installé Windows complètement, il faut continuer à effectuer plusieurs mises à jour manuellement en allant dans les réglages pour vérifier s'il en reste encore une, de nombreuses fois.

C'est interminable. Le logiciel d'Asus pour gérer les composants, Armory Crate, est une vrai tannée, mais nécessaire pour mettre à jour ma carte mère et mon watercooling. Ensuite, direction le site d'Intel pour télécharger les derniers pilotes pour le processeur. Ensuite, téléchargement de GeForce Experience pour mettre à jour le firmware de la carte graphique. Pas une seule étape ne se déroule de manière fluide, mais enfin, tout est bon. Après d'innombrables mises à jour Windows et redémarrages, c'est fait. Je suis ému, le PC est fonctionnel, je peux enfin télécharger des jeux et commencer à l'utiliser.

Les erreurs que j'ai commises, à ne pas faire

• Ne pas oublier de se décharger électriquement pour ne pas risquer un court-circuit. On peut par exemple toucher le bout de la tige en métal d'une prise électrique.
• Se tromper de sens de ventilateur. Pour que l'air circule, les ventilateurs doivent être dans le bon sens. Même chose pour la position des branchements, il faut s'arranger pour que le câble soit positionné au plus proche de la connexion.
• Ne pas se tromper de vis, cela m'est arrivé plus d'une fois, une perte de temps est si vite évitée.
• Ne pas oublier d'enlever des protections et les films plastiques. Ils ne sont pas toujours très visibles, et peuvent poser problème pour une machine qui chauffe.

Conclusion : un kiff, mais une montagne d'obstacles et barrière immense à l'entrée pour les novices

Cette aventure aura duré un total de deux jours complets, particulièrement retardé par de micros-problèmes qui bloquent l'avancée. Sinon, j'ai globalement apprécié cette première expérience, l'idée de construire tout soi-même est galvanisante, mais cela m'a aussi fait comprendre pourquoi certains sont prêts à payer plusieurs centaines d'euros pour que l'on fasse le montage à leur place. Vous n'imaginez pas le nombre d'onglets que j'ai ouvert pour chercher des informations, le temps que j'ai passé à parcourir les notices, à demander à des IA s'ils avaient des réponses à mon questionnement extrêmement précis…

Le prix à payer pour avoir la possibilité de personnaliser entièrement son setup, c'est la simplicité. Puisque chaque composant peut provenir d'une marque différente, et que certains sont plus ou moins anciens, ils nécessitent la plupart du temps une mise à jour pour fonctionner ensemble. Cela vaut pour la carte graphique, la carte mère, le processeur, le bios… L'ayant vécu pour la première fois, je peux vous dire que c'est un petit calvaire, et même mes collègues connaisseurs se sont retrouvés devant des impasses lorsque je bloquais sur un problème logiciel. Souvent, rien ne nous indique d'où il vient, et les soucis potentiels sont si variés que trouver la réponse sur Internet n'est pas tâche aisée. Finalement, il s'agit d'une expérience enrichissante, et j'envisage de la retenter mais en divisant le temps pde montage par deux, si possible.