Vous pensiez que l'Europe allait réduire la vitesse sur ses routes ? Pas si sûr. La République tchèque et l'Italie sont en train de bousculer les codes et envisagent d'augmenter la limite de vitesse sur leurs autoroutes à 150 km/h. Pendant ce temps, l'Allemagne maintient ses fameuses Autobahns sans limitations de vitesse. Alors est-ce une avancée ou une régression ?
La technologie de sécurité routière au service la vitesse
Les voitures modernes sont littéralement truffées de technologies : Systèmes anticollision, freinage d'urgence, maintien de la trajectoire… la liste est longue. Ces innovations sont le fruit d'années de recherche et d'améliorations continuelles en matière de sécurité. On parle même de limiteurs de vitesse intelligents qui ajustent la vitesse en fonction des conditions de route. '''
Malgré ces progrès, les politiques publiques peinent à suivre. Le contraste est saisissant lorsque l'on observe que plusieurs pays européens envisagent aujourd'hui d'augmenter les limites de vitesse sur leurs autoroutes.
La République tchèque se positionne ainsi comme le pionnier européen dans la réflexion sur l'augmentation des limites de vitesse. Les députés tchèques ont déjà franchi une première étape législative en adoptant une proposition pour augmenter la vitesse autorisée sur certains tronçons d'autoroute. Il ne s'agit pas de généraliser cette mesure à tout le réseau, mais plutôt de l'appliquer là où c'est techniquement et sécuritairement possible.
Ce changement de cap soulève de nombreuses questions. Comment concilier cette augmentation avec les objectifs de réduction des accidents de la route ? Le système automatique envisagé pour ajuster la vitesse en fonction des conditions est-il fiable ? Tout reste à faire, mais la République tchèque pourrait bien servir de laboratoire pour le reste de l'Europe.
Italie, République tchèque et Allemagne : deux visions
En Italie, le débat est également animé. Le ministre des Infrastructures, Matteo Salvini, a évoqué l'option d'augmenter la vitesse à 150 km/h sur des routes spécifiquement aménagées. La proposition italienne est similaire à la version tchèque : trois voies, longues lignes droites, et une signalisation technologique.
En Allemagne, la situation est différente. Le pays jouit d'une certaine liberté avec ses Autobahns sans limitation de vitesse. Mais là aussi, le vent pourrait tourner. Le coût environnemental, ainsi que des incidents isolés, mais marquants comme le millionnaire en Bugatti, ont relancé les discussions sur la pertinence de cette politique. L’Allemagne envisage ainsi de mettre des limitations. Peu de chance ainsi que ce soit 150 km/h.
Bien que la République tchèque et l'Italie fassent figure de précurseurs, l'Europe, en général, semble emprunter une voie plus conservatrice. Le projet "Vision Zéro" vise explicitement à éliminer les décès routiers en imposant des limites de vitesse plus strictes, notamment dans les zones urbaines.
Des technologies comme les clôtures GPS sont également à l'étude pour limiter automatiquement la vitesse en ville. En Espagne, par exemple, on a déjà revu à la baisse les limites de vitesse sur de nombreux tronçons d'autoroute ces dernières années.
Alors que les véhicules n'ont jamais été aussi sûrs grâce à une grande quantité de technologies embarquées, la question de la vitesse sur les routes européennes demeure une question complexe. Entre la volonté d'exploiter le plein potentiel des voitures modernes et l'impératif de sécurité et d'écologie, l'Europe semble tiraillée. Car à l’heure où l’environnement prend le pas sur la plupart des décisions, difficile d’envisager un tel changement.