Les salariés noirs de l’usine de Fremont (Californie) sont, depuis plusieurs années, victimes d’insultes et de comportements racistes.
Tesla dans le viseur des autorités américaines
La semaine dernière, l'agence fédérale américaine en charge du respect des droits des travailleurs (EEOC) a porté plainte contre Tesla, le célèbre constructeur automobile, l'accusant de tolérer un harcèlement racial systématique dans son usine de Fremont, en Californie. Cette plainte intervient après de longues années d'enquête et met en lumière des actes de harcèlement, d'insultes et de discrimination dirigés contre les employés afro-américains de l'usine. Selon le communiqué officiel de l'EEOC, Tesla a enfreint « la loi fédérale en tolérant le harcèlement racial généralisé et continu de ses employés noirs et en soumettant certains de ces travailleurs à des représailles pour s’être opposés au harcèlement. » Les allégations couvrent des incidents datant d'au moins 2015.
Au sein de l'usine de Tesla à Fremont, les employés afro-américains ont été fréquemment la cible d'insultes raciales, telles que « singe », « garçon », et même confrontés à l'utilisation du « N-word », un terme infamant désignant les personnes de couleur aux États-Unis. Selon la plainte - de longue date - ces insultes étaient utilisées de manière désinvolte dans des zones très fréquentées de l'usine. La plainte mentionne également que les employés noirs étaient confrontés à des graffitis offensants, notamment des variantes du « N-word », des croix gammées, des menaces et même des références aux nœuds coulants, retrouvés sur des équipements et même sur des véhicules sortis de la chaîne de production.
Ce n’est pas la première fois pour Tesla
L'EEOC a indiqué avoir tenté de parvenir à un accord avec Tesla, mais en vain. À présent, l'agence cherche à obtenir des réparations financières pour les travailleurs affectés, ainsi que le versement de salaires impayés. De plus, elle sollicite une injonction contre Tesla, l'obligeant à revoir ses pratiques discriminatoires. Ce n'est pas la première fois que Tesla est accusée de discrimination raciale. En février 2022, l'État de Californie avait déjà déposé une plainte contre l'usine de Fremont pour des motifs similaires. Suite à des enquêtes et des preuves de ségrégation raciale.
Tesla, dont le siège social a été déplacé au Texas en 2021, a réagi en affirmant son opposition ferme à toute forme de discrimination et de harcèlement. Le groupe a également souligné l'existence d'une équipe dédiée aux relations entre employés, chargée de recevoir et d'enquêter sur toutes les plaintes. En avril de cette année, Tesla a été condamnée à verser 3,2 millions de dollars à un ancien employé, Owen Diaz, qui avait remporté un procès pour harcèlement racial en octobre 2021. Cette affaire avait déjà attiré l'attention sur les problèmes persistants de discrimination au sein de l'entreprise.