La transition énergétique prend un nouveau virage avec l'implantation d'une usine de recyclage de batteries de voitures électriques à Dunkerque. L'initiative, pilotée par les géants Eramet et SUEZ, promet de révolutionner le secteur en valorisant des métaux essentiels. On vous explique tout sur cette avancée qui s'annonce game-changer.
L’élan vers une économie circulaire
On ne parle pas assez du cycle de vie des batteries de voitures électriques. Alors que les véhicules électriques connaissent un essor sans précédent, il est temps de réfléchir à la deuxième vie de leurs batteries. La nouvelle usine qui s’installera à Dunkerque vient répondre à cette problématique de manière éclairée.
L'alliance entre Eramet et SUEZ vise à créer non pas une mais deux usines distinctes. L'une, en amont, se chargera du démantèlement des batteries et de la production de la « blackmass », cette poudre noire qui renferme les métaux précieux. Cette usine traitera pas moins de 50 000 tonnes de modules de batteries par an, ce qui équivaut à environ 200 000 batteries de voitures électriques.
L'autre usine, en aval, utilisera un procédé d'hydrométallurgie pour extraire et affiner les métaux stratégiques contenus dans cette fameuse blackmass. On parle ici de nickel, de cobalt et de lithium, des éléments clés pour la fabrication de nouvelles batteries.
Les entreprises combinent leurs compétences pour apporter une réponse globale aux enjeux du recyclage. SUEZ apporte son expertise dans la gestion des déchets tandis qu'Eramet, acteur minier majeur, déploie son savoir-faire en matière de traitement des métaux.
La France, une localisation stratégique
Le site de Dunkerque a été minutieusement choisi. Il est au cœur de la "vallée de la batterie" dans les Hauts-de-France, où plusieurs « gigafactories » de production de batteries vont voir le jour dans les années à venir. Ce positionnement géographique est un atout considérable pour l'industrie locale et la chaîne de valeur du recyclage des batteries.
En plus, ce projet monumental est soutenu financièrement. Eramet a bénéficié d’une subvention de 80 millions d’euros, provenant de l’Union Européenne et de la BPI, ce qui garantit une certaine pérennité et un fort potentiel d'innovation.
Les normes européennes prévoient, d'ici 2027, un taux de recyclage de 90 % pour des métaux comme le cobalt, le cuivre et le nickel et 50 % pour le lithium. Les ambitions de cette nouvelle usine vont même au-delà de ces exigences réglementaires, ce qui place la France en position de leader dans ce domaine crucial pour la transition écologique.
L'arrivée de cette usine de recyclage des batteries à Dunkerque marque un tournant majeur. Le recyclage des batteries n’est plus une option mais une nécessité. Des entreprises pionnières comme Tesla et Volkswagen avaient déjà montré la voie, mais le projet ReLieVe porté par Eramet et SUEZ risque bien de propulser la France dans une nouvelle ère de responsabilité écologique et d’innovation.