L’immobilier dans le nouveau monde : le métaverse

Dans le monde de l'investissement immobilier, il existe toujours des zones privilégiées. Deux ans auparavant, cette fameuse zone dans laquelle chacun pensait faire une bonne affaire s’appelait : le métaverse.

Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le terme, le métaverse est un univers numérique en 3D dans lequel les utilisateurs peuvent interagir les uns avec les autres et avec leur environnement, par le biais d’un avatar. L’objectif des entreprises de ce secteur est de bâtir un endroit immersif dans lequel chacun peut s’adonner à une double vie virtuelle – un concept qui rappelle le jeu Second Life au début des années 2000. Mais contrairement à un jeu, le métaverse est conçu pour être une extension de la réalité, un endroit où les gens peuvent travailler, socialiser et même posséder des biens.

Avec l'émergence du métaverse, est née l'idée de posséder un bout de ce nouveau monde. En effet, loger dans certains métaverses n’est pas gratuit et si l’on veut prétendre à un bout de terrain, il faut généralement passer à la caisse.

Les plateformes comme Decentraland et Sandbox ont donc commencé à vendre des terrains virtuels, et les investisseurs ont rapidement saisi l'opportunité. En 2021, alors que le métaverse était sur toutes les lèvres suite au changement de nom de Facebook en Meta, les ventes de terrains virtuels ont été dopées. Le volume de vente a atteint près de 500 millions de dollars cette même année.

Vendus sous forme de NFT (certificat virtuel émis sur la blockchain), ces fameux terrains permettent à chaque propriétaire de disposer de leur bien virtuel comme ils l’entendent. Les propriétaires de NFT de terrains virtuels Decentraland peuvent par exemple louer leur propriété sur la plateforme et toucher une rente en crypto MANA.

La bulle de l’immobilier du métaverse explose

Cependant, comme toute bulle, celle de l'immobilier virtuel devait éclater. Ainsi, en 18 mois, le marché florissant de l’immobilier virtuel ressemble maintenant à une ville fantôme. Les prix ont continué de chuter de près des deux tiers en 2023.

Négociés autrefois pour quelques dizaines de milliers d’euros, le prix plancher des terrains virtuels de tous les métaverses est finalement passé en dessous du millier d’euros.

Les raisons qui peuvent expliquer cette baisse sont multiples. Premièrement, le concept de métaverse peine à créer de l’engagement, et pour cause, les propositions existantes sont loin d’être à la hauteur de la promesse d’un monde virtuel immersif et réaliste, promue initialement. Ainsi, le nombre d’utilisateurs journaliers actifs sur ces plateformes a considérablement chuté, c’est pourquoi les terrains virtuels sont de moins en moins demandés.

De plus, la chute de valeur des cryptomonnaies utilisées pour acheter ces terrains peut être aussi la cause. En effet, les NFT sont largement corrélés à la cryptosphère puisque pour s’en procurer, il est généralement nécessaire de passer par diverses cryptos comme Ethereum.

Un futur envisageable pour l'immobilier virtuel du métaverse ?

Cette crise immobilière a des répercussions bien au-delà des simples investisseurs. Les développeurs, qui comptaient sur la vente de terrains pour financer leurs projets, se retrouvent en difficulté. Ce qui entraîne peu de nouveautés percutantes dans certains projets. Ainsi, cela crée une boucle qui met à mal la confiance dans l’adoption d’un potentiel métaverse à l’avenir.

Malgré cette crise, certains estiment qu’il est trop tôt pour enterrer l'immobilier virtuel. Pour le moment, le concept de métaverse en est encore à ses balbutiements et dispose encore d’une grande marge de progression.

Il est nécessaire de comprendre que le métaverse est extrêmement corrélé aux avancées technologiques de la réalité virtuelle. Pour cette raison, les entreprises attelées au chantier de l’univers virtuel doivent tenir compte de ces composants pour en libérer le plein potentiel. Cependant, avec la croissance continue de la technologie et une potentielle demande croissante autour des espaces virtuels, il est probable que l'immobilier virtuel puisse retrouver quelques couleurs. Mais pour cela, le concept doit convaincre.

Malgré un contexte difficile, les espérances des grandes entreprises autour de ce monde numérique demeurent. Et pour cause, plusieurs experts prédisent une valorisation considérable pour ce marché dans les années à venir. C’est le cas du cabinet McKinsey qui estime que le métaverse pourrait peser près de 5 000 milliards de dollars d’ici 2030. Au vu de ces prédictions, les plus grandes entreprises veulent leur part du gâteau, mais est-ce que l’immobilier virtuel du métaverse fera partie de l’équation ? Seul l’avenir nous le dira…