L’Inde prouve déjà que sa sonde est essentielle en apportant des informations inédites sur la Lune. En bonus nous avons le droit à des surprises qui ont fortement étonné les scientifiques à la réception des données.
La Lune de tous les extrêmes
Parmi les mystères bien gardés de notre satellite naturel, l'un d'entre eux se dissimule dans son climat extrême, oscillant entre des extrêmes thermiques surprenants qui défient toute logique terrestre.
De jour, lorsque le soleil baigne sa surface de ses rayons, la Lune peut atteindre des températures étouffantes, s'élevant jusqu'à 214 degrés celsius. Ce chiffre, bien au-delà du point d'ébullition de l'eau, est suffisant pour faire fondre presque tout ce qui se trouve à sa surface. Les astronautes qui ont eu la chance de marcher sur ce sol aride et caillouteux ont dû se protéger de cette chaleur dévorante à l'aide de combinaisons spatiales spécialement conçues.
Pourtant, lorsque la nuit lunaire s'installe, c'est une tout autre histoire. Les températures plongent d’un seul coup dans le glacial, atteignant un minuscule -184 degrés celsius. À de telles extrémités, la vie telle que nous la connaissons serait tout simplement impossible. Les objets, les matériaux, tout se fige dans le froid, et même l'oxygène se condense en une forme solide.
Cependant, au milieu de cette dualité thermique, il existe une zone d'exception, une sorte d'énigme au cœur de ce monde : les pôles lunaires. Dans ces régions, les températures oscillent entre 54 degrés celsius et un glacial -203 degrés Celsius. Ces écarts extrêmes nous montrent que la Lune est une planète d'extrêmes, où les variations thermiques peuvent être dramatiques, même sur des échelles relativement courtes.
Une découverte majeure
C'est dans ce contexte que l'Inde a déjà écrit une page de l’histoire de l'exploration spatiale en lançant la mission Chandrayaan-3 en direction du pôle sud lunaire. Cette mission va bien au-delà d'une simple sonde, elle est dotée d'un ensemble de quatre instruments regroupés sous l'appellation Chandra Surface Thermophysical Experiment (ChaSTE). Leur mission ? Cartographier la température de la surface lunaire, un défi scientifique de taille.
Depuis son atterrissage réussi le 23 août dernier, les chercheurs se sont empressés de mettre en route ChaSTE pour recueillir les premières données de cette zone jusqu'alors inexplorée. Les résultats, pour le moins stupéfiants, ont rapidement été révélés. Les mesures dévoilent une variation de température brusque à différentes profondeurs, avec des pics de plus de 50 degrés celsius à la surface, qui chutent à près de -10 degrés Celsius quelques millimètres plus bas. Ces chiffres défient toutes les attentes des chercheurs.
La clé de ces relevés précis réside dans un mécanisme ingénieux capable de forer le sol lunaire pour effectuer des mesures à différentes profondeurs. Cette avancée technologique révolutionnaire nous permet de mieux appréhender le climat lunaire, caractérisé par d'importantes variations dues à l'absence d'une atmosphère protectrice. Pour cette période de l'année, les scientifiques anticipent des températures aux alentours de 20 degrés Celsius, mais les chiffres obtenus dépassent largement cette prévision, dépassant allègrement les 50 degrés Celsius.
La mission Chandrayaan-3, grâce à sa capacité à percer les mystères des températures lunaires extrêmes, apporte un éclairage nouveau sur notre satellite naturel le plus proche. Une avancée scientifique majeure qui nous rapproche un peu plus de la compréhension de notre voisine céleste, la Lune, et de ses climats hors du commun.