La Chine est actuellement au cœur d’une véritable guerre commerciale avec les États-Unis. Comme nous vous l’expliquions il y a peu de temps, les composants informatiques américains sont notamment de plus en plus difficiles à trouver en Chine, à tel point qu’un marché noir spectaculaire, à base de contrebande, est en train de s’y développer fortement.

Forcément, cette démarche de limiter fortement l’importation de produits américains se traduit par une riposte de la Chine qui, de son côté, restreint l’exportation de ses propres dispositifs. Cette semaine, Reuters rapporte que le ministère du Commerce du pays dirigé par Xi Jinping a annoncé le contrôle des exportations de drones. Une décision qui va fortement toucher les États-Unis, mais aussi le reste du monde.

Importer des drones chinois va être plus difficile

Lundi 31 juillet, la Chine a donc annoncé le renforcement des contrôles à l’exportation de certains drones et équipements associés, comme des lasers, des équipements de communication ou encore des systèmes anti-drones. Ces restrictions entreront en vigueur le 1er septembre prochain. Les équipements à orientation militaires sont concernés, mais pas seulement : certains drones grand public vont aussi être touchés par cette situation. En outre, le ministère du commerce chinois a rappelé qu’« aucun drone civil ne peut être exporté à des fins militaires ».

« La modeste expansion par la Chine de la portée de son contrôle des drones cette fois est une mesure importante pour démontrer notre position en tant que grand pays responsable, pour mettre en œuvre des initiatives de sécurité mondiale et pour maintenir la paix mondiale », a ajouté le même ministère au sein d’un communiqué. Les régions et pays concernés par cette restriction ont d’ores et déjà été informés. Il sera nécessaire de demander une autorisation pour importer des produits de ces catégories, une mesure similaire à celle imposée à la Chine par les États-Unis.

La Chine, leader mondial du marché du drone

Cette annonce fait d’autant plus de bruit que la Chine est le leader incontesté de la fabrication de drones à l’heure actuel. Un tel embargo ne passe pas inaperçu. Forbes souligne de son côté que les bureaux gouvernementaux de Floride, du New Jersey, de New York et de Washington DC comptent parmi ceux qui utilisent des drones chinois pour leurs activités, y compris celles de certains services de police.

Le média ajoute que plus de 50% des drones vendus aux États-Unis sont fabriqués par l’entreprise chinoise Da Jiang Innovation, plus connue sous le nom de DJI, un acronyme dont l’origine chinoise n’est pas si évidente. Cette situation est d’autant plus problématique que DJI se trouve sur la liste noire des investissements américains depuis décembre 2021, une mesure qui n’est vraisemblablement pas respectée.