Alors que la France dit adieu au masque à peu près partout, la ville de Shenzhen, en Chine, se reconfine en raison du retour en force du Covid-19. Une situation qui laisse craindre le pire dans le milieu du high-tech.
L’histoire a un goût de déjà-vu : un peu plus de deux ans après le début de la pandémie mondiale liée au Covid-19, la flambée de coronavirus reprend de plus belle en Chine. Certaines villes sont plus touchées que d’autres : c’est le cas de Shenzhen, une mégalopole du sud-est du pays, où se trouvent des dizaines d’usines de production de produits électroniques. Dimanche 13 mars, la ville a fermé ses services non essentiels, mettant au chômage technique des millions d’ouvriers. Les 17 millions d’habitants sont invités à rester chez eux pour respecter le protocole « Zéro Covid » de la Chine.
Les usines Foxconn à l’arrêt
Géant taïwanais de l’électronique, Foxconn est tout simplement le premier fournisseur d’Apple : ses usines de production et d’assemblage sont fermées depuis le 14 mars. Foxconn emploie 200 00 ouvriers au sein de ses campus de Guanlan et de Longhua, tous les deux à l’arrêt pour une durée indéterminée. Une partie de la production d’iPhone a d’ores et déjà été transférée dans d’autres usines Foxconn, dont celle de Zhengzhou, au nord de la Chine.
Si Apple va forcément être impacté à plus ou moins long terme par cette situation, ce n’est pas la seule entreprise qui a du souci à se faire. Samsung, DJI ou encore Oppo sont d’autres marques dont les usines d’assemblage se trouvent au même endroit.
Le retour d’une pénurie massive ?
Surnommée « la Silicon Valley chinoise », la mégalopole de Shenzhen est également le centre névralgique de la production de semi-conducteurs dont dépendent des dizaines de marques de high-tech sur le marché. On y trouve notamment la fonderie principale de Semiconductor Manufacturing International Corp (SMIC), une entreprise chinoise, ou encore Taiwan Semiconductor Manufacturing Company (TSMC) qui fournit AMD, Qualcomm, Nvidia et Intel.
Le marché du high-tech commençait tout juste à sortir la tête de l’eau : les cartes graphiques affichaient à nouveaux des prix relativement abordables, les stocks de consoles étaient en voie d’amélioration et, de manière générale, les constructeurs semblaient percevoir le bout du tunnel avec un certain optimisme. Mais ce rebond épidémique dans une ville stratégique pour le monde des technologies pourrait changer la donne.
Aujourd’hui, il est impossible de déterminer quand Shenzhen pourrait sortir de son nouveau confinement : si celui-ci a été appliqué alors que seuls 66 cas de Covid-19 s’étaient officiellement déclarés parmi ses habitants, le fait est que la ville est limitrophe de Hong-kong, qui connaît une flambée spectaculaire de cas avec plus de 27 000 nouvelles contaminations par jour. La situation pourrait donc durer dangereusement et faire repartir de plus belle une pénurie qui était déjà loin d’être résolue entièrement.