Lorsque Google a annoncé son intention de pénétrer le marché du jeu vidéo en 2018, certains observateurs imaginaient déjà le géant américain prendre le meilleur sur Sony et Microsoft. Il faut dire qu'il nous promettait du jeu en streaming rapide et beau, sans devoir passer par l'achat d'une console. De quoi séduire une partie des consommateurs...
Pourtant, sept mois après le lancement, le constat est loin d'être celui que les plus enthousiastes avaient envisagé. Le mot Stadia n'est pas dans la bouche de tous les gamers, tandis que les cadres de l'industrie commencent à s'inquiéter. C'est notamment le cas de Strauss Zelnick, CEO de Take-Two, qui espérait voir le système de Google prendre le marché d'assaut en attirant de nouveaux joueurs. Dans une intervention retranscrite par nos confrères de Gamespot, il regrette que les consommateurs n'aient pas adhéré à ce service, soulignant notamment des promesses excessives de la part de la firme.
Le lancement de Stadia a été lent. Je crois qu'il y a eu des promesses excessives sur ce que la technologie pouvait offrir et en conséquence, une part de déception chez le consommateur.
Face au public de la Bernstein Annual Strategic Decisions Conference, l'homme d'affaires américain dresse donc un constat assez amer de l'aventure Stadia pour le moment. Selon lui, le jeu vidéo en streaming a le potentiel pour séduire une nouvelle frange de joueurs, puisqu'une offre plus large attire un public plus large. Malheureusement, il estime que l'idée d'une audience cherchant à jouer, sans avoir à disposer d'une console, n'est probablement qu'une illusion.
En élargissant votre distribution, vous élargissez potentiellement votre audience. C'est pourquoi nous avons soutenu l'arrivée de Stadia avec trois titres à la sortie et allons continuer à apporter notre soutien aux services de streaming de haute qualité, tant que ce business model fait sens.
La vision selon laquelle le jeu en streaming allait changer les choses reposait sur l'idée qu'il y avait une foule de gens qui était intéressée par l'amusement interactif, qui voulait vraiment payer pour ça, mais qui ne voulait pas avoir à disposer d'une console. Je ne suis pas sûr que ce soit le cas.
Red Dead Redemption II, l'un des titres de Take-Two lancés sur Stadia