Devenu avec les années le rendez-vous immanquable de la fin d’année, les Game Awards vont bientôt célébrer leur sixième anniversaire, avec une nouvelle cérémonie dans la nuit du 12 au 13 décembre prochain. L’occasion parfaite pour évoquer l’évolution du show, de ses débuts prometteurs à la notoriété qu’on lui connaît désormais.
Depuis leur lancement en 2014, les Game Awards se sont forgés une jolie réputation, aussi bien dans le coeur des joueurs que dans l’esprit des éditeurs. Le show a en effet pour habitude de dévoiler des jeux en exclusivité mondiale et est devenu une place de choix pour mettre en lumière un titre. En cinq éditions, le rendez-vous a fait exploser son audience, passant d’1,9 millions de spectateurs pour sa grande première à 26 millions pour sa diffusion en 2018.
"Fruit de la passion"
C’est à Geoff Keighley, producteur et présentateur des Game Awards, que l’on doit le succès du show. D’après la légende, l’homme a investi un million de dollars pour financer la première édition. Une sacrée somme, sans doute à la hauteur de son ambition pour offrir aux jeux vidéo une cérémonie digne de ce nom. Milieu des années 90, Geoff Keighley participe à l’élaboration de la Cybermania 94, première soirée visant à récompenser les jeux vidéo sur la télévision américaine. Il y rencontre les plus grands développeurs de l'époque, comme il l’explique au Los Angeles Time.
Imaginez-vous gamin, à 14 ans, lors de cet événement avec le gars qui a créé Doom, Myst, et tous ces grands jeux du début des années 90. Ça m'a vraiment impressionné. J’avais le sentiment que quelque chose de spécial commençait.
Entre 2006 et 2013, Geoff Keighley prête ses talents de producteur pour une autre cérémonie, les Spike Video Game Awards (ou VGA), diffusés sur la chaîne américaine Spike TV. Mais le show change de formule en 2014 et s’oriente vers un ton plus humoristique. La sauce ne prend pas, l’audience n’est pas au rendez-vous et l’émission est abandonnée.
La formule du succès
Geoff Keighley ne veut pas de stand-up dans ses Game Awards. “Pour moi, une cérémonie sur le jeu vidéo ne se résume pas à savoir quel comédien sera présentateur” poursuit-il dans l’interview du Los Angeles Time. “Notre émission consiste à célébrer les créateurs de jeux”.
Et l’homme respecte ses plans à la lettre : au-delà de récompenser la création vidéoludique à travers plusieurs catégories, Geoff Keighley invite les développeurs sur scène, même les moins connus. Dès la première édition en 2014, les fondateurs de Sierra Entertainment, à l’origine de plusieurs jeux d’aventure célèbres dans les années 80 comme King's Quest ou Space Quest, sont mis à l’honneur. Ils avaient alors reçu l’award “icône de l’industrie”.
Mais un autre ingrédient rend les Game Awards si particuliers : les fameux “World Premiere” et les extraits fracassants. Interviewé par le journaliste Jason Schreier de Kotaku, Geoff Keighley explique que c’est un processus qui démarre très tôt dans l’année. Ce fut notamment le cas pour Hades de Supergiant Games, révélé lors de l’édition 2018 et disponible de suite en early access.
Le studio m’a contacté juste après les Game Awards de 2017. Ils avaient choisi le show pour dévoiler leur jeu. J’ai ensuite été invité à l’essayer, j’ai rencontré l’équipe (...) et j’ai discuté de la vision des développeurs à propos d’Hades.
Dès la première édition, Geoff Keighley avait réussi à décrocher le gameplay exclusif de Breath of the Wild, quelques mois après son annonce à l’E3 2014. “On a reçu la vidéo une semaine ou deux avant le début des Game Awards” explique l’homme à Kotaku. “C’était dingue”. La cérémonie de 2019 réserve également son lot de surprises. Geoff Keighley a récemment évoqué 10 jeux inédits révélés lors du show.
2014 : Premier gameplay de Breath of the Wild
Démarrage sur les chapeaux de roues pour les Game Awards : dès sa première édition, Geoff Keighley décroche le gameplay de Breath of the Wild, fraîchement annoncé à l’E3 2014. Sur la vidéo, Eiji Aonuma et Shigeru Miyamoto sont en train de jouer à une version antérieure du titre, lorsqu’il était encore exclusif à la Wii U.
2015 : Mais où est passé Kojima ?
Alors que Metal Gear Solid 5 est sacré meilleur jeu d’action aux Game Awards 2015, Hideo Kojima n’est pas là pour recevoir le prix. À l’époque, des dissensions entre le célèbre créateur et Konami avaient écarté l’homme de la franchise d’espionnage. Kojima n’était ainsi pas autorisé à recevoir un prix, car encore sous contrat avec l’entreprise japonaise.
2016 : Overwatch raffle tous les prix
Le shooter de Blizzard n’a pas laissé le jury des Game Awards indifférent. En 2016, le titre repart avec quatre prix, dont meilleur jeu multijoueur, meilleur jeu esport, et surtout meilleur jeu de l’année.
2017 : Le dérapage de Josef Fares
Que serait une cérémonie en direct sans quelques imprévus ? Présent aux Game Awards 2017 pour montrer des nouvelles images de son jeu A Way Out, Josef Fares a légèrement dérapé lors de sa prise de parole. Il a notamment invité les Oscars à “aller se faire foutre” sous la mine déconfite de Geoff Keighley.
2018 : Nintendo, Xbox et Playstation célèbrent le jeu vidéo
C’est sans doute l’image la plus marquante des Game Awards à ce jour : pour ouvrir l’édition 2018, les dirigeants de Nintendo, Xbox et Playstation se sont réunis pour partager leur passion du gaming. Reggie Fils-Aimé, Phil Spencer et Shawn Layden ont ainsi exprimé leur envie de célébrer la créativité et l'innovation dans l'industrie du jeu vidéo.
Les Game Awards 2019 : dans la nuit du 12 au 13 décembre, à 2h30 du matin (heure française).