Le Quest et ses atouts, pourrait-il également satisfaire les joueurs PC grâce à un simple branchement, devenant alors un produit hybride à la fois accessible, optimisé en autonome et convenable en tant que casque “branché” à un PC ? Réponse après un rapide essai sur la beta de l’Oculus Link, la solution qui transforme le Quest en ce que l’on appelle le “Rift Q”...
En octobre 2019, Facebook prenait une décision capitale, sacrifiant un de ses deux casques sur l’autel de la performance commerciale et concurrentielle. Le Rift S, héritier du mythique Oculus Rift qui relança la VR dès 2012 grâce au Kickstarter de Palmer Luckey, est mis au placard. Et pas de la plus belle des façons d’ailleurs puisque c’est son petit frère, l’Oculus Quest, autonome et supposé être l’offre “grand public” de la gamme pour cette année 2019, qui vient officiellement lui asséner un coup de poignard dans le dos, à lui et à tous ses acheteurs d’ailleurs, généralement gamers et fidèles.
C’est donc grâce à une petite mise à jour software que le Quest peut se brancher à un PC et ainsi permettre de “diffuser” les jeux qui tournent sur la machine. Le Quest devient ainsi un compromis ultra-abordable, vendu 450€ tout compris (casque, manettes et câbles de recharge), qui permet de profiter de la VR rapidement et partout, sur un catalogue honorable, tout en offrant la possibilité de faire tourner de plus gros jeux sur PC, en achetant tout simplement un câble USB type C compatible et suffisamment long. Comment ça marche et quels sont les travers de la manoeuvre ? On vous explique tout ici...
Notre vidéo-test de l'Oculus Quest
Une installation rapide mais restrictive
Curieux à l’égard de la manoeuvre, nous avons tenté l’opération sur notre Oculus Quest, en l'appairant au logiciel Oculus, sur PC. La première étape, c’est d’avoir un cable USB compatible, qui fasse efficacement le lien entre votre PC et la prise Type-C de recharge du Quest. Inutile d’essayer avec le câble de charge fourni avec la Quest, pourtant suffisamment long, car il ne sera pas compatible. Oculus recommande la marque Anker, dans une longueur de 3 mètres, mais face aux ruptures de stock, nous avons opté pour un câble Rampow (à une dizaine d'euros), qui fonctionne tout aussi bien. De même, côté cartes graphiques, seules sont prises en compte les cartes NVIDIA de modèle Titan X, GTX970, GTX 1060, 1070, 1080, 1600 et 2000. Les cartes AMD ne sont pas prises en compte par la feature pour le moment.
Une fois le branchement “validé” par le logiciel Oculus, sur notre PC, le câble fait le fameux pont grâce à l’Oculus Link, actuellement en beta, installé sur le Quest et sur le PC. Pour que le casque puisse l’utiliser, une mise à jour de son firmware est d’ailleurs nécessaire, et on vous invite à redémarrer votre Quest et aller dans les options, puis dans “à propos” afin de déclencher manuellement la vérification des mises à jour.
Une fois installée, on opte pour un nouveau reboot du casque, et le tout est fin prêt, après une quinzaine de minutes de setup. Une fois connecté en USB, le Quest passe en mode compatibilité Rift, et vous obtenez alors ce que l'on appelle déjà dans le milieu un “Rift Q”.
Quid du confort, de la latence et de la fidélité de l’image
Une fois en jeu, sur des titres comme Stormland, Contractors, Asgard’s Wrath ou SuperHot, le plaisir est assez instantané et le lag input, inexistant. En revanche, on remarque un très léger flou, contrebalancé par la dalle OLED du Quest qui offre des noirs plus profonds que ceux d’un Rift S. Le framerate à 72 Hz (contre 80 sur Rift S) ne gène pas, les manettes sont reconnues instantanément et sans aucun souci. Enfin, pour rebasculer entre le Rift Q et le Quest, il suffit d'effectuer 4 pressions rapides sur le bouton Oculus de la manette droite. Un grand merci à Drixos qui nous a donné l'astuce dans les commentaires.
En quelques instants, le Quest se transforme en “Rift Q” et peut être utilisé comme tel dans l'écosystème PC, qui regroupe Oculus, ses exclusivité, et SteamVR, qui reconnaît le casque comme un Rift S sans qu’aucune modification ne soit nécessaire. Sur Blade & Sorcery, lancé via le service, on ne distingue aucune différence flagrante entre l’expérience Rift S et l’expérience Rift Q : une vraie réussite.
Blade & Sorcery, directement jouable sur le Quest via SteamVR, en quelques instants...
Comptez toutefois sur un câble suffisamment long car, étant connecté à l’avant du casque, l’amarre aura tendance à gêner lors de mouvements soudains, risquant alors de déconnecter le Link du Quest. On recommande donc d’aménager un petit strap venant faire passer un cable de 3m minimum dans l'arrière de la tête, ce qui handicapera moins les mouvements de bras et rendra l’expérience toute aussi “restreinte” qu’avec un casque concurrent cablé.
Un bilan très positif pour un casque qui continuera d’évoluer
Après quelques heures d’essai, ce “Rift Q” est d’une efficacité redoutable dans son nouveau rôle. “Autonome cablable” le Quest affiche certes une lisibilité de l’action un brin inférieure à celle de son grand frère, le Rift S, mais gagne énormément grâce à ce pont, qui permet là d’offrir un produit hybride de qualité, à un tarif défiant toute concurrence. Notez par ailleurs que Facebook mise énormément sur le Quest pour le futur, et y intégrera en 2020 une détection des mains, que Jikaa a pu tester en prototype.