À l’occasion de la Sweden Games Conference tenue hier, Åsa Roos, chargée d’UX Design chez BioWare, aborde la vision de la société canadienne concernant les valeurs éthiques à mettre en œuvre dans le développement de leurs jeux.
Si les machines à Triple A s’attellent de jour en jour à proposer un contenu toujours plus riche et imposant à leur public, BioWare souhaite également soigner un autre aspect propre au développement de ses jeux : leur éthique. Car, selon Åsa Roos, Lead UX Designer chez BioWare, il existe un lien entre l’environnement toxique d’un studio et le contenu conséquemment toxique qu’il propose. “Les compagnies de jeux n’assument pas la responsabilité du contenu que nous diffusons”, ajoute t-elle, précisant qu’il faut considérer une entreprise et sa culture comme un écosystème à part entière.
Åsa Roos marque un discernement entre morale et l’éthique, qu’elle définit comme “un ensemble de concepts et de principes qui nous guident à déterminer le comportement qui aide ou qui nuit aux créatures sensibles.” Une notion qui devrait ainsi être mise en œuvre à travers divers niveaux : sur la manière avec laquelle le studio traite ses employés et son public, sur le contenu implanté dans un jeu, et sur le lien qui impacte l’ensemble. Elle constate :
Il est difficile pour nous d’admettre que les jeux peuvent avoir des effets négatifs, quel qu’en soit l’effet. Nous sommes habitués à la boîte de Pandore qui s’ouvre en disant que les jeux peuvent vous rendre violent.
Ainsi selon Roos, si le jeu à ses vertus, il faut également travailler sur ses lacunes et ses défauts. L’éthique d’une production, selon BioWare, passe aussi par la diversité des représentations qu’il propose. C’est ainsi qu’en 2014, il se lance le “défi” de mettre en scène dans Dragon Age Inquisition son premier personnage transgenre. Si la conception de personnages non-binaires représentent selon elle un travail toujours plus conséquent, Åsa Roos affirme avec conviction vouloir encore “travailler là-dessus”.