Dans un communiqué de presse, 2K a annoncé une « bande-son dynamique produite en collaboration avec UnitedMasters » pour son NBA 2K20. Mais outre la tracklist réunissant quelques-uns des plus grands artistes raps et hip-hop du moment, l’éditeur annonce également que dix pistes seront laissées libres pour permettre aux musiciens de tout horizon de s’incruster sur la BO du jeu. Un choix qui n’est pas sans rappeler celui d’un autre grand éditeur.
Les grands noms de l’industrie qui mettent à contribution leurs fans contre “exposition” chapitre 3. Après Ubisoft et Joseph Gordon-Lewitt pour Beyond Good & Evil 2, puis Ubisoft et Joseph Gordon-Lewitt et Watch Dog Legion, 2K se lance dans le développement… communautaire puisque l’éditeur annonce aujourd’hui avoir conçu la bande-son de NBA 2K20 en collaboration avec UnitedMasters. L’entreprise, lancée par l’entrepreneur américain Steve Stout, a validé un à un les titres sélectionnés par 2K (Drake, Post Malone, Nipsey Hussle…) mais sa tâche ne s’arrêtera pas là.
Eh non car UnitedMasters est avant toute chose une plate-forme destinée aux musiciens indépendants ; elle développe leurs marques et fait en sorte que leur musique débarque sur les grands sites d’écoute comme Spotify, YouTube ou même Soundcloud. Ce faisant, les artistes partagent leurs royalties avec UnitedMasters. Un modèle de « disruption » comme on aime si bien le dire aujourd’hui, puisque cela va à l’encontre du modèle établi par les grandes majors de l’industrie du disque. Même si l’idée reste de gagner de l’argent grâce au travail de tous ces artistes. Hem hem, on s’égare.
Quoi qu’il en soit, 2K et UnitedMasters ont décidé d’aller plus loin ensemble et invitent les musiciens à leur envoyer leurs créations. In fine, dix morceaux seront sélectionnés par un jury et figureront dans le jeu. Un travail pour la "passion" et la visibilité, bien entendu, puisqu’à en croire le site internet de UnitedMasters, les musiciens qui seront sélectionnés ne toucheront pas un centime. Un discours que connaissent bien les artistes de tout bord, souvent sollicités pour travailler gratuitement au nom de la « mise en avant ».
Voilà qui devrait relancer le débat qui a passionné internet lorsque Ubisoft a annoncé, lors de l’E3 2018, son partenariat avec HitRecord, la société de production de Joseph Gordon-Lewitt. De nombreux gamers avaient pointé du doigt le manque d'éthique de la démarche, arguant qu’il n’était pas normal qu’une entreprise aussi puissante qu’Ubisoft mette à contribution sa communauté, sans lui reverser le moindre dollar. Il en sera sans doute de même avec 2K et son NBA 2K20, a fortiori parce que la simulation de basket-ball n’a pas échappé aux critiques ces dernières années, et ce malgré ses immenses qualités. Si la série représente sans doute actuellement le pinacle de la simulation de sport collectif, elle n’a pas hésité à multiplier les formes de micro-transactions, au grand déplaisir des joueurs. Pas certain que cela améliore son image.