Tout commence en 2008 avec Breaking the Bank, un Point & Click créé des mains de PuffballsUnited, qui met en scène Henry Stickman, un homme aux rêves de fortune qui souhaite cambrioler une banque. Quatre autres jeux viendront compléter la série dont le dernier en date est sorti le 12 novembre 2015. Ces œuvres utilisent le support Flash et sont donc disponibles gratuitement sur n'importe quel navigateur ne datant pas du siècle dernier. Ils mettent tous en scène des sticksmen dans des situations loufoques souvent composées de fails et d'humour.

Tous ces jeux se déroulent grosso modo de la même façon, ce sont avant tout des aventures interactives où nous devons faire des choix lors de moments clés. Chaque choix entraîne de nouvelles scènes complètement différentes ainsi que de nouveaux embranchements, même si la majorité des choix mène sur un Game Over. Cela dit, les Game Over font sûrement partie des scènes les plus bidonnantes que vous aurez l'occasion de rencontrer au cours de vos aventures avec Henry.

Enfin, il est bon de préciser que, malheureusement, la seule langue disponible est l'anglais sans sous-titres ; aussi, même si ces jeux restent d'un niveau de langue abordable et marrants à visionner, sans connaissance de la langue, on passe forcément à côté de certaines blagues. Mais rassurez-vous, l'essentiel est visuel et on n'aura pas besoin d'être bilingue pour comprendre les nombreuses références à d'autres jeux vidéo ainsi qu'à la culture populaire. Voyons maintenant chacun des jeux de la série un peu plus en détails.

Breaking the Bank

Breaking the Bank représente les prémices de la saga avec seulement 6 scènes différentes et une qualité relativement discutable. Néanmoins, il illustre sans aucune honte les débuts d'un concept qui ne fera qu'évoluer pendant près de 8 années pour donner un résultat unique et plutôt délirant, et ce malgré un premier épisode rempli de situations vues et revues dans les nombreux dessins animés qui ont bercé notre enfance. Plus notamment dans ceux qui mettent en scène un certain grand géocoucou et un coyote...

Comme quoi, il ne faut pas avoir peur de se lancer humblement dans le jeu vidéo, les premières sorties restant souvent confidentielles, aux qualités sobres. À l'image d'Edmund McMillen par exemple, qui a commencé dans l'univers Flash avec des horreurs extrêmement raffinées comme "Dead Baby Dressup" ou encore "12 Uses of Dead Babies", dont je vous épargne aujourd'hui les images. Mais si vous souhaitez tout de même découvrir les quelques œuvres précédant le populaire Super Meat Boy, c'est par ici que cela se passe.

Escaping The Prison

Escaping The Prison, sorti deux ans après, fait directement suite à la tentative infructueuse d'Henry de cambrioler une banque. Contrairement au premier épisode, où l'échec était la seule victoire, vous pouvez vraiment réussir votre objectif et repartir avec l'onéreux diamant en poche. Dans les améliorations, on remarque tout de suite des traits plus convaincants, une animation plus complexe, ainsi que l'apparition d'une vraie trame et des choix à conséquences, menant aux multiples fins. En outre, la bande son a été nettement améliorée, même si elle puise ses bruitages dans de nombreux jeux Nintendo. Cela dit, ce n'est pas déplaisant de retrouver ces sons si familiers.

De plus, l'humour est bien plus élaboré, et avec tout ce travail derrière on y voit là une véritable suite qui transcende le concept de base. Enfin, c'est avec cet épisode qu'on commence à découvrir les très nombreuses références aux univers des jeux vidéo les plus célèbres ainsi qu'aux tendances du moment, comme par exemple Zelda, Metroid... sans parler des indémodables références, comme à la saga Matrix. Cependant pour cet épisode, on retiendra surtout le bien bel hommage à la série Ace Attorney.

Le fameux hommage à Ace Attorney

Les trois opus suivants

Viennent ensuite Stealing The Diamond, Infiltrating The Airship et Fleeing The Complex, tous d'une qualité assez proche et possèdent des mécaniques communes. Tout comme Escaping The Prison, ils faut savoir qu'ils sont également sortis sur iOS et Android, mais contrairement à Escaping The Prison, il va falloir débourser quelques euros pour mettre le doigt dessus. Néanmoins, la version web reste gratuite et je ne peux que vous conseiller de vous orienter vers celle-ci.

Stealing The Diamond dans toute sa splendeur

On retrouve donc Henry Stickman, une fois préparant le vol d'un très gros diamant, une fois enlevé par le gouvernement et une nouvelle fois en prison dans des situations toujours aussi désopilantes.

Que ce soient les situations, les gags ou les commentaires sarcastiques après chaque choix qui nous font prendre conscience qu'on avait vraiment un peu trop d'espoir à voir fonctionner un costume de bonhomme de neige pour faire s'échapper d'une prison de haute sécurité, on passera forcément un bon moment devant un jeu de la saga Henry Stickman.