Plutôt que de rentrer directement dans le vif des combats, nous avons choisi de centrer ce premier journal de bord sur l'aspect cross-over de Dragon Quest Heroes. Car ne le nions pas, la simple idée de retrouver réunis dans un seul et même jeu les héros les plus emblématiques de la saga est un argument auquel on résiste difficilement lorsqu'on est fan de Dragon Quest et que l'on adhère au character design « toriyamaesque » des personnages. Commençons donc par faire le tour des stars de cet épisode pas comme les autres qui se fait fort d'introduire quatre protagonistes totalement inédits.

Passerelle entre les mondes

L'histoire de Dragon Quest Heroes prétextant une mystérieuse faille spatio-temporelle née des agissements sataniques d'un sorcier pour réunir plusieurs personnages issus d'épisodes différents dans un seul et même univers, on ne s'étonnera pas plus que ça de voir tous ces héros batailler côte à côte pour les besoins du jeu. Seuls protagonistes originaires du monde de Dragon Quest Heroes, Act, Mea, Dirk et Julietta sont eux complètement inédits et font donc leurs premiers pas dans la série.

Au lancement de la partie, le joueur doit d'ailleurs déterminer qui de Act ou de Mea sera son leader attitré, sachant qu'il lui sera tout de même possible par la suite d'intégrer l'autre héros dans son équipe. Si tous deux sont des épéistes confirmés, le personnage masculin s'avère plutôt être un adepte de la magie du feu tandis que son équivalent féminin maîtrise parfaitement le pouvoir de la glace. Leur classe de « brave » (yûsha) leur permet également de recourir aux sorts de foudre mais aussi à la téléportation (via le sort rura), ce qui en fait des héros très polyvalents. Côté caractère, notre préférence ira très clairement à Mea qui ne manquera pas une occasion de clouer le bec à son acolyte bavard et prétentieux qui soûle tout le monde avec ses interminables plans foireux. D'autant qu'au niveau du character design aussi, l'héroïne s'en sort beaucoup mieux, avec un profil beaucoup moins ordinaire que celui de son compagnon d'armes.

Présents très tôt dans l'équipe, Dirk et Julietta sont en quelque sorte les mentors des deux jeunes héros et constituent des alliés précieux dans un premier temps. La stature imposante de Dirk et son maniement fougueux de la lance en font un combattant redoutable, une sorte de Kilik d'âge mur très intéressant à jouer, dont le seul défaut est de s'esclaffer à tout bout de champ avec un rire forcé. Grande connaisseuse des machines en tout genre, Julietta préfère plutôt la jouer fine en misant sur des talents plus techniques et en évitant autant que possible le corps à corps. Son boomerang et sa magie du vent lui permettent de garder ses ennemis à distance, mais attention à ne pas se laisser déborder.

Véritable mascotte de ce quatuor inédit, le hoimi slime Homiron sera présent en soutien tout au long du jeu, mais ne comptez pas trop sur ses interventions pour vous soigner car sa grande émotivité n'a d'égal que son manque total de réactivité…

Dragon Quest IV en force

Venus chacun de mondes différents, les autres personnages jouables sont tous issus d'anciens épisodes de la série. Du troisième opus, seuls les costumes du héros ont été retenus dans le jeu, c'est donc seulement à partir du quatrième volet que les concepteurs de Dragon Quest Heroes ont choisi de sélectionner leurs premiers élus. En provenance de Dragon Quest IV, la princesse impétueuse Alina ne pouvait pas venir sans son inséparable garde du corps Kyril (Clift en VO). Véritable garçon manqué, la jeune fille profite de son passage dans le jeu pour laisser libre cours à son tempérament enflammé. Alina, la reine de combos, enchaîne les frappes à mains nues à la vitesse de l'éclair et se défoule comme personne sur ses adversaires. Diamétralement opposé dans sa façon de jouer, le soldat prêtre Kyril ne maîtrise toujours pas les sortilèges de mort de manière efficace mais il compense ses faiblesses par sa lance de foudre et sa capacité à renforcer la défense de l'équipe.

Les fans de Dragon Quest IV regretteront peut-être l'absence du marchand emblématique Torneko, mais ce quatrième volet reste de loin le mieux servi dans le jeu puisque deux autres protagonistes de cet opus ont également été retenus. Bien que faisant une entrée en scène tardive, la danseuse Maya n'est pas accompagnée de sa sœur jumelle voyante mais la portée de ses sortilèges de feu ultra puissants du style « begiragon » la rendent incomparable sur le plan de la magie. Cerise sur le gâteau, sa technique de tension lui permet de se transformer temporairement en dragon, mais nous y reviendront dans la partie consacrée aux capacités spéciales des personnages. Bien qu'il soit à débloquer via un DLC, le quatrième combattant issu de Dragon Quest IV n'est pas le moins important puisqu'il s'agit du très classieux Psaro. Nous en dirons davantage sur ce personnage mystérieux dans les prochains journaux de bord.

Les fiancées célestes prennent les armes

De tous les personnages de Dragon Quest V, les deux seuls à avoir été retenus dans le casting de ce beat'em all sont les fiancées potentielles du brave : Flora (Nera en VF) et Bianca. Les fans du héros à turban déploreront certainement son absence, mais la présence de ces deux demoiselles apporte une touche de féminité supplémentaire bienvenue. D'autant que chacune se démarque par un style de combat bien particulier. Si Bianca joue les archères avec son arc capable d'aligner un grand nombre de cibles en même temps, Flora s'improvise plutôt « magical girl » et use de son bâton pour propager la magie façon bulles de savon. On aime ou pas, mais le fait est que ces deux héroïnes sont à réserver aux joueurs en quête d'un gameplay un peu plus technique car, tout comme Julietta, les deux filles ne sont pas franchement à l'aise au contact direct des adversaires et préfèrent garder leurs distances. Leurs attaques sont complétées par des sorts de feu, de foudre et d'endormissement pour Bianca, et des sorts d'explosion pour Flora.

Terry, l'incontournable

Un cran au-dessus de ses compatriotes de Dragon Quest VI en matière de charisme, le petit bretteur solitaire Terry est le seul rescapé de cet épisode. Il faut dire que ce personnage est particulièrement apprécié des fans japonais qui avaient pu le retrouver dans plusieurs spin-off. Ne se séparant jamais de son bonnet bleu et de sa besace, Terry est un héros extrêmement attachant qui tire une nouvelle fois son épingle du jeu par sa vitesse exceptionnelle. Ses talents combinés de guerrier de d'artiste martial le rendent efficace en toute circonstance, et il lui suffit de se dédoubler pour multiplier les frappes et faire monter la jauge de tension en un rien de temps !

La belle et la bête

Un intertitre un brin méchant pour souligner la présence d'un duo phare de Dragon Quest VIII : L'Odyssée du Roi Maudit : Jessica et Yangus. Cet opus étant l'un des mieux dotés au niveau du casting, nombreux seront ceux qui déploreront l'absence du héros au bandana et de son acolyte Angelo, le poseur de service. Malgré tout, la présence de Jessica s'imposait incontestablement, et celle de Yangus se justifie par le fait qu'il semblait tout désigné pour apporter la touche d'humour qui manquait au groupe de Dragon Quest Heroes. Ainsi donc, si la dame au fouet sait se rendre indispensable par sa capacité à soigner ses compagnons, à séduire ses adversaires et à arroser le terrain avec ses sorts de zone (glace et foudre), la force brute de Yangus compense sa vitesse de frappe réduite. D'autant qu'il peut siffler pour attirer l'attention des monstres et ainsi faire office de tank, mais aussi charger ses coups pour en décupler leur puissance.

Ainsi s'achève notre premier journal de bord dédié à la découverte de la version japonaise de Dragon Quest Heroes. Dans les prochaines parties, nous aborderons l'aspect gameplay et les moyens choisis par les développeurs pour aller au-delà du simple beat'em all. Vous verrez que le titre réserve son lot de surprises et se démarque très largement des autres titres du genre, notamment grâce au rôle joué par les familiers, au coeur du système de jeu.