Ishar... Le dungeon crawler en huit clos aura donné des idées à certains. Ici, on sort le joueur et on le met en pleine nature. Et quelle nature ! Outch qu'est-ce que c'est beau ! On en attendait d'ailleurs pas moins de la part de Silmarils qui soignait tous ses jeux avec une esthétique incroyable. Mais là c'était vraiment très très beau. Impossible de ne pas essayer le jeu.

Mais alors pourquoi que 14/20? Simplement parce que si Dungeon Master était plus simpliste dans sa théâtralisation (murs gris, encore et encore), ce dernier avait le plus incroyable interface de l'histoire et une ergonomie exemplaire. Ishar est plus confus, plus brouillon. Quand on casse la coquille magnifique on trouve un jeu qui semble presqu'inachevé. Si ça n'apparaît pas aux premières heures de jeu, ça finit par devenir exaspérant sur la longueur et le jeu s'essouffle au final assez vite. Pas tant à cause de son histoire ou de sa mise en scène qui étaient vraiment très chouettes mais par des petits détails qui gangrenaient le jeu sur la longueur. D'abord la lourdeur des graphismes a un prix, et ce prix est l'animation qui est vraiment lente. Sans parler des temps de chargements qui cassent le rythme. Puis il y a ce système de "role play" au sein de l'équipe qui faisait que si des personnages ne se supportaient pas (nain vs elf par exemple) vous risquiez d'avoir une mini émeute, voire même un joueur qui assassine un autre joueur... Et les pièces d'or qu'on vous retire à chaque sauvegarde, c'est intéressant pour l'équilibre mais pénible au final car dans le jeu on ne sauvait pas tant pour l'avancée dans le scénario que pour l'avancée tout court, c'est à dire que la lenteur du case par case faisait qu'on avait pas toujours le courage de se retaper la route. Puis la fiche perso et l'inventaire étaient également meeeh, une vraie frustration tout au long de l'aventure.

Il manquait trois fois rien pour faire de Ishar un jeu parfait mais certains détails ont cabossé la coquille et rares sont les joueurs qui auront eu le courage d'aller jusqu'au bout, voire de le refaire pour le "plaisir". Mais le jeu n'en reste pas moins une merveille graphique et une vraie révolution sur micro ordinateurs du début des années 90.