Sans doute un peu vexé par le succès mondial des licences Guitar Hero et Rock Band, inspirées sans vergogne de ses séries Beatmania et Guitar Freaks, Konami a décidé de proposer lui aussi son jeu musical à l'occidentale. Hélas, ce nouveau statut de suiveur convient bien mal à l'éditeur japonais, qui nous livre avec Rock Revolution un bien piteux ersatz de ses concurrents. Avec sa tracklist d'une quarantaine de morceaux seulement, des reprises assez inégales de surcroît, et son absence de chant, le titre soutient déjà mal la comparaison, mais ces premiers griefs évidents ne sont que les premiers d'une liste qui s'allonge au fur et à mesure des parties : mode Carrière et Studio (pour remixer ses chansons) vite et mal bricolés, multijoueur bancal, pas de boutique pour acheter des morceaux, mixage du son mal foutu... C'est cependant une fois la partie lancée que Rock Revolution fait le plus mal au coeur, au propre comme au figuré : s'il reprend le principe des notes de couleur à valider avec l'instrument, le jeu les balance du haut vers le bas de l'écran, sur une distance terriblement faible, et cette interface à la Guitar Freaks se révèle totalement inadaptée vu le nombre de boutons requis. Ce choix douteux, à l'heure où les concurrents ont déjà montré la voie, rend les choses artificiellement difficiles, malgré le grand laxisme du jeu, au point de rendre la batterie frustrante au possible. Compatible avec tous les instruments sur le marché (et pour cause, son éditeur n'en propose aucun en Europe), Rock Revolution n'a finalement pas grand-chose pour plaire, mis à part son prix pour le joueur déjà équipé en instruments factices. Mais, heureusement pour lui, ce ne sont pas les autres choix qui manquent..