Candidat ce dimanche à un nouveau mandat, le président turc professe une vision archaïque des femmes.
La scène date un peu - juin 2013 -, mais fait toujours les délices des féministes turques. Micro en main, le président Recep Tayyip Erdogan, veste à carreaux et phrasé martial, harangue debout une foule de fidèles. Soudain, son épouse, assise à son côté, se lève et lui glisse un mot à l'oreille. Il l'ignore. Elle insiste. Excédé, le reis rabroue d'un geste impérieux la première dame. Laquelle, ainsi tancée, se tasse humblement sur son siège, un pâle sourire aux lèvres.
LIRE AUSSI >> Sur la piste des commandos d'Erdogan
Dire que, trente-six ans plus tôt, c'est à la faveur d'un meeting du MSP, l'ancêtre du Parti de la justice et du développement (AKP), la formation islamo-conservatrice au pouvoir, que "Tayyip", costume crème, voix de velours, avait envoûté la jeune Emine, militante issue d'une famille pieuse et modeste de Fatih, quartier populaire d'Istanbul. Un vieux sage apparu en songe, confiera-t-elle à ses amies, lui avait prédit l'idylle. En ce temps-là, le futur sultan déclamait des poèmes à la tribune... https://www.lexpress.fr/actualite/monde/erdogan-et-ses-soeurs_2018623.html