Edito. On peut toujours négocier, chercher un compromis et à la fi n se soumettre. L’islamisme ne peut l’emporter que si nous plions devant lui.
La culture de la peur s’est installée chez nous. Pas à cause du terrorisme, il n’est qu’une conséquence ; à cause de ce que le romancier algérien le plus clairvoyant de notre génération, Boualem Sansal, décrit comme les « mille chamboulements dans mille domaines » de la vie quotidienne, provoqués par l’islamisme conquérant (relisez-le dans notre numéro du 5 janvier).
« Attention à ce que vous dites, ils ont nos adresses »
Une illustration ? La scène se passe dans une grande ville du Midi, dont les racines plongent loin dans le passé et où les colonies successives de familles maghrébines s’intégraient dans le paysage, jusqu’au jour où des prédicateurs salafistes se sont mis de la partie en profitant de l’eff et de masse. Les Provençaux ont décroché tout en se retrouvant ; entre-temps, les lieux de prière et les mosquées se sont multipliés et le marché central, où les femmes se déplacent voilées, est devenu le carrefour de la propagande et du recrutement. Que peuvent faire les deux policiers municipaux, postés l’un à l’entrée, l’autre à la sortie du marché ? Contrôler qui, interdire quoi ? Laisser faire serait pire. La question est remontée au conseil municipal. Un débat s’est ouvert : on ne pouvait pas laisser les deux policiers sans consignes ni protection.
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