Il m'avait été proposé incidemment par une personne admirée. Je voulais tout aussi bien obtenir un résultat que réussir là où elle avait échoué. Il m'aura fallu 7 semaines de journées entières ; 7 semaines d'intuitions, de sérendipités, d'impasses, de déceptions, de tâtonnements désespérés et de développements fulgurants.
Ce matin, je me suis levé et j'ai jeté un œil à mon manuscrit. Mon verdict était exact : la solution est parfaite.
J'ai téléphoné à un ami pour lui annoncer la nouvelle ; bien que profane, il en était ravi. Mon ton exalté et triomphant était sans doute communicatif. Cet après-midi, je vais voir monsieur Hulness pour tout lui remettre. C'est un instant dont j'attends merveille.
J'ai réussi à résoudre le problème de Balzoni. Qui l'eût cru ?
Mon expression a changé. J'ai le regard de celui à qui rien ne résiste plus.

Plus prosaïquement, je crois que c'est une sensation incroyablement extatique que celle de voir un problème complexe finir par être résolu après d'âpres efforts de recherche consciente ou inconsciente ; comme si des éléments épars s'agençaient pour former un motif, celui-ci étant une solution devenue si claire qu'on est frappée par son élégance et sa limpidité et qu'on ne se représente même plus l'état dans lequel on ne la soupçonnait pas.

C'est un phénomène unique dans l'histoire de la logique : sans aucune explication historique possible, voilà que la logique des propositions sort dans un état d'achèvement quasi-absolu du cerveau génial de Gottlob Frege, le plus grand logicien de notre temps.
Un éminent logicien polonais contemporain de Frege.

Questions :
1. Le ressentez-vous aussi ? Avez-vous des nuances ou des précisions à apporter ?
2. Dans quelle mesure ce plaisir a-t-il pu motiver les intellectuels de tout temps dans leurs travaux ?

Merci !

1. Le ressentez-vous aussi ? Avez-vous des nuances ou des précisions à apporter ?

la sensation de l'agencement du motif , de l'éclaire de solution qui gronde pour l'exaltation ?
oui en tant que programmeur , c'est l'une des sensations gratifiante que j'ai fortune d'avoir .

2. Dans quelle mesure ce plaisir a-t-il pu motiver les intellectuels de tout temps dans leurs travaux ?

il va s'en dire, c'est une récompense comme une autre pour l'effort , une fête , mais la fête est bien courte ,
à partir de là nous reste de nouveaux défis , de nouvelles contraintes à relever pour éprouver à nouveau cette sensation
en programmation quand on innove dans son domaine on recherche ce sentiment autant que la solution .
cet état n'est qu'une mise en bouche , un éboulement, il motive les travaux à continuer , mais avant de continuer ,
c'est l'innovation et la problématique qui ont motiver le commencement des travaux.

Je comprends ce que tu veux dire l'auteur.
A l'échelle de tous, bien sûr ça n'a rien d'extraordinaire.
Mais à mon échelle c'était difficile.
L'autre jour j'essayais de comprendre l'élongation des planètes et j'ai mis une journée pour comprendre le plan écliptique à peu près, deux gros mots mais rien de méchants je vous assure.
Et bien cet effort me procurait une jouissance intellectuelle.
Même si ça sert à rien dans la vie de tous les jours, pour moi, à mon échelle je me suis dépassé
Et j'étais emplie d'extase que seul je pouvais partager.
Quand cela arrive, je peux rester des heures à essayer de résoudre le problème lorsque je sais qu'il est simple.
Le temps se dilate et je ne vois rien passer. Un peu comme en dissertation en classe, 4h ?! Déjà ?!
C'est aussi une question d'égo car mon cerveau s'arrête sur toute chose pour se prouver qu'il en est capable. Plus rien n'a de sens que ce problème. Parfois les idées me viennent toutes seules et je me sens incroyablement puissant, dans le sens étonné par ces connections logiques et prodigieuses sans que je n'ai fais quoi que ce soit, mais souvent ce n'est pas le cas et je me sens incroyablement idiot. Tout dépend de mon intérêt.

Maintenant tu as piqué ma curiosité, qu'est-ce que le pb de Balzoni ? Je ne trouve que des montres sur google !

J'ai déjà eu des orgasmes mathématiques