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Sujet : Les tempéraments mélancoliques

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Pseudo supprimé
Niveau 10
16 décembre 2017 à 12:55:13

Bonjour,

Depuis que je suis jeune, j'ai toujours eu un tempérament ou une personnalité dîtes "mélancolique"... J'ai des valeurs et des pensées assez proches du mouvement gothiques, même si physiquement je ne m'habille pas en gothique. J'ai toujours trouvé l'art et la littérature sombre (je ne parle pas de "l'horreur" et du "sadisme") très poétique, à la Burton, del Toro pour les films, Poe, Lovecraft, Gaiman, etc pour les livres, mais également des artistes comme Benjamin Lacombe, etc.

Mais pourquoi suis-je comme ça... Quels avantages et inconvénients voyez-vous au tempérament dit "mélancolique" ? Pourquoi faudrait-il toujours êtres joyeux, vivre dans un monde de poneys et de paillettes comme on voudrait nous le vendre dès notre plus jeune âge ?

À toutes les personnes mélancoliques, que vous apporte la mélancolie au quotidien ?

Nearby Nearby
MP
Niveau 10
16 décembre 2017 à 13:27:48

Je me suis jamais défini comme mélancolique en tant que tel, mais récemment je compile certains de mes textes pour un recueil, et je réalise que c'est presque systématiquement très sombre et à la limite entre le fantastique et de l'horreur confortable.

Je ferais pas de la mélancolie un idéal de vie, mais si on l'assimile au spleen dont parlait Baudelaire, son avantage c'est d'éviter les chocs et de s'accommoder de peu. C'est un état stable, qui, en se maintenant à un niveau émotionnel plus "bas", permet de ne pas être trop atteint par la tristesse, en rendant également peu sensible à la joie en retour.

Si je devais donner une image, quelqu'un de mélancolique évite les coups directs, mais les ressent sous forme de poison lent, il transforme le burst en DoT, avec tout ce que ça implique d'avantages et d'inconvénients. Il est accommodé à la tristesse, elle lui devient tout à fait supportable, mais elle lui colle un peu plus à la peau, et plus longtemps. à choisir je lui préfère quand même un état "normal", mais, et là je vais pas mettre tout le monde d'accord, je pense que la souffrance favorise l'intellect, et dans un second temps, la littérature.

Message édité le 16 décembre 2017 à 13:28:45 par Nearby
shayde09 shayde09
MP
Niveau 13
16 décembre 2017 à 13:30:08

À toutes les personnes mélancoliques, que vous apporte la mélancolie au quotidien ?

La constipation. Je n'arrive pas à digérer le monde contemporain, et j'en subis jusqu'aux effets les plus somatiques. J'ai les pires difficultés du monde quand il s'agit de chier. Mais je trouve du réconfort dans le fait que mes trois cacas hebdomadaires sont en général bien plus gros et bien plus fermes que ceux de la plèbe.

saxoalto saxoalto
MP
Niveau 10
16 décembre 2017 à 14:52:02

Je pense que la mélancolie permet un regard bien plus intéressant sur le monde que la jouissance perpétuelle, ça me semble clair.

La vraie question à se poser, c'est qu'est-ce que tu en fais ? Si elle te permet de dépasser la doxa, d'aller vers ce que peu de gens peuvent percevoir, alors elle est un immense atout. En revanche, si elle consiste en un perpétuel tracas, en une envie non pas de faire mais de défaire - ou de ne rien faire -, si elle te conduit à des excès tels que la dépression, la misanthropie, et j'en passe, alors elle pose problème.

Personnellement, je ne me caractériserais pas comme mélancolique, mais davantage comme stoïque. Peu de choses m'atteignent réellement, et ce détachement émotionnel me permet, de façon très concrète, d'aller plus loin dans mes réflexions, de ne pas m'arrêter à l'écume des choses. J'imagine que la mélancolie permet également de voir le monde sous un autre oeil, certainement plus critique.

ggiot ggiot
MP
Niveau 10
18 décembre 2017 à 13:23:51

Je me considère mélancolique et artiste, j'écris et ai pendant longtemps été influencé par le Romantisme qui me parlait réellement, dans la grande majorité de ses thèmes.

Selon Victor Hugo, la mélancolie c'est le bonheur d'être triste.

La tristesse est partie de la vie et savoir l'apprécier quand elle vient est une force, celle de voir la beauté partout (et non seulement dans ce qui est considéré positivement par la morale). La vie est une tragédie, fatale (on sait tous comment on va terminer), et la souffrance la ponctue qu'elle que soit sa forme. Apprécier la vie c'est l'apprécier dans son ensemble, et la mélancolie permet de le faire. Oui, la souffrance apporte quelque chose à l'individu, elle le grandit : il y a indéniablement de la beauté dans une personne qui accepte sa souffrance et qui vit avec (parce qu'elle vit pleinement).

Là où ça se complique c'est quand l'individu devient masochiste et s'inflige de la souffrance gratuitement en pensant qu'elle le grandira indéfiniment : il devient victime de son propre idéal. C'est le masochisme moral comme l'explique Didier Anzieu : ce masochiste assez spécial a pour "guide" Jésus Christ, personnage qui s'inflige le pire châtiment pour trouver la paix et guérir les péchés. Le masochiste moral cherche la miséricorde pour des raisons plus ou moins justifiées, aussi généreuses que narcissiques. Il n'y a qu'à regarder les profils des grands romantiques (mélancoliques), leur lien avec la religion, leur fixette sur l'idée de péché et de rédemption...

Et donc être masochiste moral c'est être malade, névrosé (avoir conscience de son mal et s'en plaindre). Ce n'est pas une vie que l'on peut souhaiter, car elle enferme le malade dans une faiblesse : le romantique trouve refuge dans la métaphysique, et celle-ci n'est qu'une fausse échappatoire, une illusion.

On se rend compte que le Romantisme n'est pas une fin en soi et qu'il peut être poussé plus loin, corriger ses défauts et approfondir son discours.

En guise de remède à ce masochisme, je propose la lecture de Spinoza et Nietzsche (je suis pas spécialiste mais je m'y intéresse de plus en plus, leur pensée me semble en continuité avec le romantisme) : le premier pour son concept de "Joie" (= Volonté de Puissance" chez Nietzsche) et le second pour sa capacité à émanciper de la métaphysique (chrétienne). Leurs philosophies, très proches, ne conseille pas de s'interdire la tristesse ou la souffrance (au contraire, "ce qui ne tue pas rend plus fort !") mais plutôt de ne pas nous en rajouter : être mélancolique mais pas masochiste.

Nietzsche parle aux romantiques au début de la Naissance de la Tragédie, voilà ce qu'il leur dit (il cite d'abord un extrait de Faust II) :

« « Représentons nous la montée d’une génération qui ait cette intrépidité du regard, cette manière héroïque d’affronter l’horrible, imaginons le pas téméraire de ces tueurs de dragons, l’audace fière avec laquelle ils tournent le dos à toutes les doctrines débilitantes de l’optimisme afin de « vivre résolument » d’une vie pleine et entière : ne serait-il pas nécessaire que l’homme tragique d’une telle civilisation, après s’être éduqué au sérieux et à la peur, désirât comme l’Hélène qui lui est due un art nouveau, l’art de la consolation métaphysique, la tragédie, et s’écriât avec Faust : Faudrait-il donc que mon désir fut impuissant A ramener au jour cette figure insigne ? »
Ne serait-il pas nécessaire ?... Non, trois fois non, jeunes romantiques ! Cela n’avait rien de nécessaire ! Mais selon toute vraisemblance, cela finira ainsi, vous finirez ainsi – c'est-à-dire « consolés », comme il est écrit, et malgré toute votre éducation au sérieux et à la peur, « métaphysiquement consolés » ; bref, comme finissent tous les romantiques, chrétiennement… Non ! Vous devriez d’abord apprendre la consolation de l’ici-bas, – Vous devriez apprendre à rire, mes jeunes amis, si toutefois vous tenez absolument à rester pessimistes. Ainsi, peut-être qu’un jour, en riant, vous enverrez au diable toute cette consolation métaphysique – à commencer par la métaphysique elle-même ! »

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