Quelqu'un pourrait me l'expliquer clairement ?
J'ai fais des recherches sur internet et j'en conclus que le postmodernisme veut déconstruire tout ce que la civilisation à crée. Que notre vison du monde est relative, tout dépend d'une époque, une culture, une zone géographique. J'ai aussi vu que les postmoderniste se donnait une allure faussement intellectuel en utilisant alétoirement dans leurs textes des notions scientifiques ( physique, topologie, algèbre, etc... ) mélangées à un charabia philosophique. Est-ce une philosophie ? Ou un reflet du monde moderne hypercritique, qui ne propose rien et entend à tout déconstruire ( culture, art, identité ) ?
Je ne pense pas avoir bien compris ce concept, c'est pour ça que je demande une réponse claire d'un connaisseur.
En gros c'est critiquer sans proposer. Les postmodernistes sont des vieux qui veulent faire revenir l'esprit de l'époque sans donner laquelle.
Le postmodernisme ne critique pas, ou bien seulement dans le sens kantien du terme. Il y a plus de postmodernistes joyeux ("vive la fin de l'Histoire, vive les petits récits, vive l'indépendance des arts et des sciences") que de postmodernistes amers et nostalgiques. C'est justement la différence entre modernistes et postmodernistes : les premiers étaient contestataires et révolutionnaires tandis que les seconds se contentent de déconstruire le réel pour mieux l'apprécier dans tous les sens du terme. Philosophiquement ça s'accompagne effectivemment d'un très fort relativisme culturel voire de la déconstruction du concept même de vérité -- ce qui acte la mort de la philosophie. Lacan, Derrida ou Foucault ne sont plus tellement des philosophes mais sans doute avant tout des psychanalystes, des linguistes et des historiens. De petits narrateurs plutôt que de grands philosophes -- mais je doute qu'ils aient jamais eu la prétention de l'être.
L'auteur, tu devrais lire Lyotard sur la condition postmoderne.
Le 08 décembre 2016 à 14:27:26 shayde09 a écrit :
voire de la déconstruction du concept même de vérité -- ce qui acte la mort de la philosophie.
Non. La philo est l'art de poser des questions, elle s'en contrefout léger (complètement) du concept de vérité. En revanche, la religion (qui prétend être l'art d'y répondre) a prit un bon coup dans les rotules.
Une fois le concept de vérité disparu, rien n'empêche de prendre un sujet et de l'analyser sous tous les angles, de prendre tantôt une position tantôt l'autre et de produire des textes qui, s'ils ne prétendent pas à la Vérité, seront au moins élégants.
Le 09 décembre 2016 à 01:28:21 Yeo-Yin a écrit :
Le 08 décembre 2016 à 14:27:26 shayde09 a écrit :
voire de la déconstruction du concept même de vérité -- ce qui acte la mort de la philosophie.
Non. La philo est l'art de poser des questions, elle s'en contrefout léger (complètement) du concept de vérité. En revanche, la religion (qui prétend être l'art d'y répondre) a prit un bon coup dans les rotules.
Une fois le concept de vérité disparu, rien n'empêche de prendre un sujet et de l'analyser sous tous les angles, de prendre tantôt une position tantôt l'autre et de produire des textes qui, s'ils ne prétendent pas à la Vérité, seront au moins élégants.
Le concept de vérité est le centre même de la philo, son point de départ et son moteur.
L'élégance (et l'art) c'est ce qu'elle a combattu violemment à plusieurs reprises à travers les siècles.
Je veux bien qu'on puisse repenser la philo ou questionner son rapport ambigu à l'art, je veux bien qu'on puisse essayer de voir au-delà de la vérité, mais de là à dire catégoriquement que la philo n'a rien à voir avec ce qu'elle a toujours été c'est un peu extrême.
Le 09 décembre 2016 à 03:57:37 Klux a écrit :
Le 09 décembre 2016 à 01:28:21 Yeo-Yin a écrit :
Le 08 décembre 2016 à 14:27:26 shayde09 a écrit :
voire de la déconstruction du concept même de vérité -- ce qui acte la mort de la philosophie.
Non. La philo est l'art de poser des questions, elle s'en contrefout léger (complètement) du concept de vérité. En revanche, la religion (qui prétend être l'art d'y répondre) a prit un bon coup dans les rotules.
Une fois le concept de vérité disparu, rien n'empêche de prendre un sujet et de l'analyser sous tous les angles, de prendre tantôt une position tantôt l'autre et de produire des textes qui, s'ils ne prétendent pas à la Vérité, seront au moins élégants.
Le concept de vérité est le centre même de la philo, son point de départ et son moteur.
L'élégance (et l'art) c'est ce qu'elle a combattu violemment à plusieurs reprises à travers les siècles.Je veux bien qu'on puisse repenser la philo ou questionner son rapport ambigu à l'art, je veux bien qu'on puisse essayer de voir au-delà de la vérité, mais de là à dire catégoriquement que la philo n'a rien à voir avec ce qu'elle a toujours été c'est un peu extrême.
Tu as surinterprété mon utilisation du mot "art". Il faut le lire "le domaine qui", "ce qui".
La philo c'est "poser des questions".
La religion c'est "répondre aux questions".
Et c'est ce qui fait que ces deux domaines n'ont absolument rien à voir, sont aux antipodes l'un de l'autre.
De plus, le mot "art" lui-même peut avoir plusieurs définitions, et la définition que je lui donne englobe tout à fait la philosophie.
Et tu sembles aussi oublier pas mal de courant qui considère la philosophie comme un art de vivre. L'hédonisme est un art de vivre ET un courant philosophique. Tu me sembles bien catégorique pour le coup.
Pour te faire peut-être un faux procès (tu me diras) j'ai l'impression que tu limites la philosophie au triturement de cerveau, à créer des concepts, à manipuler des idées pour le plaisir de les voir s'emboiter etc. Bref, à la définition platonicienne/hégélienne de la philosophie. Et que tu oublies tout le courant de la philosophie pour lequel on ne dit pas la philosophie mais on l'est.(l'"art de vivre").