Bonjour,

Pouvez-vous me dire si vous approuvez :
« Nietzsche ne critique pas l’interprétation chrétienne pour elle-même, mais pour autant qu’elle se donne comme absolue ; ainsi, on ne conteste pas tant les valeurs que l’absolu des valeurs. D’autre part, la charge porte contre l’idéal ascétique, c’est-à-dire contre la tentation de l’absolu, qui gît en toute pensée, fût-elle religieuse, scientifique ou philosophique » Cf. http://devienscequetues.blogspot.fr/2008/03/chapitre-sixime-lidal-asctique.html

Je cherchais précisément quel philosophe avait écrit sur « La tentation de l’absolu » , une bonne expression me semble-t-il de l’origine de « la violence monothéiste », les religions abrahamiques ayant à mon avis succombé plus que d’autres à cette tentation de l’absolu, comme l’illustre de façon emblématique le dialogue entre le sénateur Symmaque (son fameux non uno itinere) et St Ambroise.

Auriez-vous l’amabilité de m’éclairer sur deux points :
- pouvez-vous me donner quelques références où Nietzsche développe cette idée ?
- entre Symmaque et Nietzsche, connaissez vous d’autres auteurs qui se soient battus explicitement contre cette « tentation de l’absolu » (les Lumières semblent avoir plus combattu la superstition que la tentation de l’absolu) ?

Merci d’avance

Lacan a beaucoup mis en garde contre la tentation de l'absolu, névrotique presque par définition. L'équilibre humain, selon lui, réside au contraire dans le manque qui crée le désir, notre moteur en somme.

Il n'y a pas une tentation de l'absolu, mais un appel auquel il faut répondre le mieux possible

Un être de désir fonctionne comme un tonneau des Danaïdes, et effectivement Duplessis je pense qu'on peut parler d'équilibre entre les forces de la vie et les forces de la mort, entre nos désirs et leurs déceptions ou réalisations, qui dans les deux cas engendrent le plus souvent de nouveaux désirs. Mais c'est là une vie de souffrance et d'insatisfaction où nulle paix ne peut se glisser.

Il faut apprendre à aimer le vide au lieu de vouloir le combler à tout prix. Le monde émet une étrange, triste et belle mélodie, qu'on peut entendre dès qu'on fait taire nos désirs désordonnés ; et le moment où Sisyphe cesse d'espérer que la pierre ne retombe pas, elle ne retombe plus. C'est Zeus qui me l'a confessé ; je ne sais pas si Sisyphe le sait.

Je suis encore en débat avec moi-même pour déterminer s'il s'agit de se débarrasser du désir (être pur silence comme Bouddha) ou juste de le réordonner. La première option, cela dit, est impossible.

Et pour répondre à l'auteur :

- entre Symmaque et Nietzsche, connaissez vous d’autres auteurs qui se soient battus explicitement contre cette « tentation de l’absolu » (les Lumières semblent avoir plus combattu la superstition que la tentation de l’absolu) ?

Balzac, La Recherche de l'absolu.

Tout est dit.

la violence monothéiste

C'est de l'histoire et pas de la philosophie, mais je suppose que tu as lu la violence monothéiste de Jean Soler ?

Balzac, La Recherche de l'absolu.

Les questions de l'auteur m'intéressent également, mais j'aimerais une référence moins romanesque et de plus argumentative, j'aime être sûr que j'ai compris tout ce que son auteur a voulu mettre dans un livre et le roman ne s'y prête pas.

Up de même, cher ami, le sujet m'intéresse aussi