Bonjour, je suis très attiré par les spiritualités et je m'intéresse beaucoup aux religions. Mais je me méfie de l'idée de "pureté". Je trouve que cette idée peut conduire à une obsession et à de la violence car on dit souvent que l'on purifie "par le feu".

Cela induit une idée de "contamination" possible donc cela peut conduire à haïr ceux qui sont vus comme "impurs". Par exemple, Ben Laden en voulait aux USA notamment car ils avaient foulé du pied l'Arabie, la terre sainte, eux, des mécréants...

Je me méfie de ceux qui se prétendent "purs" et de ceux qui disent rechercher la pureté. Quelque part aussi, cela cherche à nier la complexité inhérente à l'humain.

Qu'en pensez-vous ?

de vos partages.

Salut;

bon, juste pour parler Islam, nul n'est pur hormis Allah.
Et nul ne peut atteindre Sa Pureté, surtout pas un être humain ou quoi que ce soit.
D'ailleurs, notre formule est: Subbhana waTa 'Ala: Pureté au Très Haut.
Mais la recherche de la purété passe par un état d'esprit sain, des ablutions fréquentes qui en découlent, de l'alimentation aussi et des fréquentations que nous avons.

Sinon, ça va Dup?

Un feu de camp / de joie éclaire, réchauffe et protège des bêtes sauvages ; pourtant il n'est pas pur. Tout est bon pour l'alimenter.

Un lac pur, sans végétation, sans crasse, un lac tout bleu tout propre, c'est déjà une image de la mort. Stériliser, c'est tuer. Tout ce qui vit salit. La pureté s'oppose à la vie.

Parfois, on en a besoin, pour être propre, pour voir mieux, pour viser mieux. Mais ce rapprochement avec la mort suffit à montrer les dangers, notamment politiques, d'une idéologie fondée sur la recherche de la pureté. Les nazis voyaient les juifs comme des bactéries à nettoyer...

Bien entendu, le concept de pureté est à définir avec la plus extrême précaution. Le mieux pour le bien de tous étant peut-être de ne pas le définir de manière affirmative et définitive.
Ce monde, et nous dedans, apparait comme impur car chaotique, instable, et mortel. Qui alors peut se prétendre pur, sauf à considérer cette affirmation comme une vue fausse. Cela dépend de notre point de vue, alors qui ne vaut que pour ce qu'il est -un point de vue-, et quelle que soit sa propre obédience. Imposer son point de vue, voila le problème. Avancer en disant "cela est la vérité et toute autre vérité est fausse", est-ce dire la vérité ?
Certains bouddhistes du Grand Véhicule considèrent qu'il n'y a pas de différence entre le samsara et le nirvana.
C'est à dire entre le cycle des existences (et de la non-existence) et la libération de celui-ci, entre ce monde et l'autre et, plus précisément dans leur sémantique, entre cette rive "dangereuse et effrayante" et l'autre rive. J'aime cette vision calme et assez rassurante, sans dire que ceci la vérité et que toute autre vérité est fausse.
Le Bouddha lui-même considère son enseignement comme "un radeau" pour passer d'une rive à l'autre :
"II serait bon que je dépose ce radeau à terre (sur la rive) ou que je le laisse à flot et que je m'en aille où il me plaira." Donc d'abandonner y compris les vues pures, le Dammah, c'est à dire la Loi, son propre enseignement !
"l'enseignement est semblable à un radeau, (vous devrez) abandonner même les bonnes choses (dhamma), et combien plus encore les mauvaises (adhamma) ".