Est-ce que le finalisme d'Aristote (illustré par la citation du titre) est le même que le finalisme que l'on retrouve dans la Bible ? Ou alors, est-ce qu'une subtilité m'échappe ?

Car si j'ai bien compris, pour Aristote, chaque élément de la nature possède une fin, un but, qui lui est propre et l'homme est l'être au sommet de la hiérarchie animale.

Il y a au moins une différence selon moi:
Chez Aristote la nature est sa propre fin (et l'homme est toujours considéré comme partie intégrante de celle-ci). Il faut la penser toujours la fois comme la nature produite (nature naturée), et nature productrice (donc naturante - la nature s'auto-produit et sa fin ne lui est pas extétieure).
Alors que dans la Bible on a une transcendance radicale avec Dieu (transcendance radicale qui ne peut pas être assumé par le premier moteur chez . La nature n'y est pas du tout sa propre fin. Elle est pensée sur le mode de la production, de la poesis : un artiste qui produit une oeuvre extérieure (Dieu qui produit la nature). Alors que chez Aristote la particularité de la nature, par rapport à l'art, c'est qu'elle se s'autoproduit de façon spontanée.

Personnellement, lorsque je regarde l'univers dans son ensemble, j'y vois une diversité grandissante qui reste équilibrée, constante. Je me base beaucoup sur ce phénomène qu'on étudie en astrophysique, je parle de la densité critique. Les modèles cosmologiques prédisent que la densité de l'Univers doit être égale à la densité critique. La densité critique serai donc par définition la densité de matière pour laquelle l'expansion de l'Univers est annulée par la gravitation. Alors je me demande si cette forme de stabilité ne pourrai pas s'appliquer sur tous les systèmes présents dans le monde. Pourquoi vouloir rentrer nécessairement dans le finalisme ?

La nature est auto-produite par son ignorance intrinsèque. Elle ne fait rien, ni créée ni créatrice ni volontaire, soumise aux conditions de son ignorance propre. La place de l'homme en son sein peut donc être considérée de ce point de vue comme unique, et chanceuse si on ne croit pas que l'auto-organisation de la nature (du ou des univers) ait pour but ultime la production des humains. Chanceuse parce que lui seul semble pouvoir déjouer cette ignorance.