Je me pose cette question par rapport à l'impression suivante :
Avant, on expliquait énormément l'inexplicable ou ce qui nous dépassait par le déterminant "Dieu". SI on sait pas, c'est que Dieu le veut, ou c'est son dessein, bref. De nos jours, j'ai l'impression que les scientifiques se servent pas mal de cet argument pour expliquer certains phénomènes métaphysiques ou physiques inexplicables. "C'est du au hasard".
Que pensez-vous donc de ce translatio paradigma, de Dieu au hasard ?
De la pure hypocrisie de mon point de vue.
Certes tout rapporter à Dieu comme unique réponse est simpliste , comme il serait simpliste de répondre en rapportant à toutes autres formes de causes premières.
C'est comme répondre systématiquement sur l'origine et le fonctionnement de toute chose dans l'univers par un simple " C'est le Big Bang qui a conduit à ça basta "
Mais c'est assez naturel de tout vouloir rapporter à une cause première car toutes les questions existentielles finissent par y mener
Pour moi le hasard n'existe que pour exprimer l'incapacité humaine de comprendre tout ce qui nous entoure. La science est censée combattre cette croyance au hasard en identifiant des causes aux phénomènes incompris prétendus " imprévisibles " .
Bref parler de " hasard " pour moi n'a rien de scientifique , juste une sorte d’aveu inconscient ou euphémique de faiblesse.
Je me suis peut-être mal exprimé sur un point, mais je n'ai pas prétendu que la seule fonction de Dieu était de répondre aux questions sans réponses. Je parle justement de cette fonction de Dieu (car, indépendamment des autres, elle existe), si elle n'aurait pas été reprise par le hasard.
Pour ta dernière phrase, le hasard est justement défendu par de nombreux scientifiques, notamment sur certains phénomènes quantiques, ou de façon plus globale sur l'apparition de la vie sur Terre, qui serait purement et simplement un enchevêtrement de hasards permissifs.
Un peu comme sur la vidéo du religieux qui met des légos dans un sac, le secoue, et en ressort un hélicoptère en légo très bien fait.
En effet tu te trompes Olowen, le hasard est une notion largement reconnue par la communauté scientifique internationale.
En revanche, ta critique de cet immobilisme intellectuel que représente le hasard dans le raisonnement des gens ("c'est pas de ma faute, c'est le hasard" etc.) est légitime mais pas dans le milieu scientifique.
Le hasard n'est que rarement utilisé comme réponse à un problème donné contrairement à ce que soutient Roy96. Le hasard ne peut remplacer Dieu puisqu'il ne peut répondre à la question la plus illustre (à laquelle tu as fait référence via le big bang): pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien ?
Je crois que vous parlez tous deux d'une autre définition du hasard , non celle pour parler des phénomènes qui échappent à la compréhension humaine mais celle qui parle des phénomènes qui échappent à la volonté humaine.
Demain il va pleuvoir ou il va faire beau mais en aucun cas ma volonté influencera le temps de demain , donc c'est le " hasard qui décidera.
Ou alors lorsque vous rencontrez dans la rue un ami à vous et que vous vous dites " Ah ! quel heureux hasard ! " alors que vous savez pertinemment que vous avez tout deux une raison de se retrouver dans cette rue à ce moment précis ce qui a amené inévitablement à votre rencontre pourtant naturellement vous mettrez ça sur le dos du " hasard " car cette rencontre n'était pas le fruit direct de votre volonté.
Le hasard par définition est imprévisible , on a longtemps pensé que la météo dépendait d'une grande part de hasard pourtant on est devenu au fur du temps de plus en plus apte à anticiper et prévenir précisément ses petits caprices et ce sur des durées de plus en plus longues car la science de par son approche déterministe ne peut se reposer sur le hasard mais sur l'identification des causes et facteurs multiples qui entrent en jeu au travers d'un phénomène.
Cela montre à mes yeux que le hasard est un concept subjectif vouée a s'estompé avec le temps , il restera certes bon nombres de petits trucs qui resteront à jamais " imprévisibles " à nos yeux mais ce ne sera non pas parce qu'on se sera heurté à un authentique hasard mais parce que nous aurons atteint les limites de notre compréhension.