Je me pose beaucoup de question sur la normalité en ce moment.

La normalité, premièrement, est subjective. Ma normalité n'est pas votre normalité.
A partir de cela, je pourrais poursuivre le but d'être "normale", de m'en tenir aux normes : je serais alors "normale" selon ma propre notion de normalité. Mais si c'est le cas pour moi, je ne serais finalement pas "normale" aux yeux de tous.
Dans ce cas, pourquoi rechercher la normalité, puisque je ne pourrais jamais l'atteindre aux yeux des autres, puisque je ne partage pas leur vision de cette notion ?

Bien sur, je suis ce raisonnement, qui me perturbe et me perd, dans certaines limites.
Je ne vais pas devenir neo punk gothique juste parce que j'ai décidé de ne pas rentrer dans les normes.
D'ailleurs mon but n'est pas de rejeter les normes : mon but, c'est de savoir s'il est utile de poursuivre des objectifs fixés par notre société dans le but d'être des individus considérés comme normaux.
Exemple simple : je ne mange pas beaucoup, mais je suis en très bonne santé. On me dit que ce n'est pas normal, et moi, j'ai globalement l'impression d'être "normale". Devrais-je manger plus pour être plus "normale" ou ne devrais-je rien changer ?

Je dirais qu'il est important d'aller le plus souvent dans le sens de ce qui te permettra de plus te développer, pas de tendre vers la normalité; les deux peuvent évidemment se rejoindre. A mon avis, il faut prendre en compte la normalité seulement quand ce que tu envisages de faire va avoir potentiellement une influence négative sur les autres. Quand tu considères si ce que tu vas faire est normal ou pas, considère aussi ce que tu trouves juste ou pas dans ton action, parce que la normalité et la moralité ne sont pas toujours similaires.

Si on te dit que ce que tu fais n'est pas normal, c'est le plus souvent une invitation à reconsidérer tes actes.
Si tu manges pas beaucoup, et que ca n'a pas de mauvaise influence sur ta santé, y a aucune raison d'en changer, vu que, a priori, tu n'es pas en train de détruire la vie de quelqu'un d'autre, mais peut-être que quelqu'un essaie d'attirer ton attention là-dessus parce que cette personne est inquiète.

Je ne sais pas si on peut parler de normalité subjective. Si on se prend comme seul référentiel, il n'y a pas vraiment de norme vu qu'on est sur des choix, une direction individuelle.

Après il existe des normes sociales qui ont vocation à s'appliquer à tous. Les rites, la communication, la morale, les traditions, le genre, tous sont des codes qui s'appliquent à la société dans son ensemble ou dans certains groupes.
Évidemment, il ne faut pas suivre la norme pour la suivre. Si tu te sens mieux à agir différemment, à prendre à contre-pied certaines choses, alors pourquoi ne pas le faire si ça n'entrave pas les libertés d'autrui.

Après d'une manière plus globale, il est utile de poursuivre l'application d'une certaine dose de normativité, car c'est le ciment de la cohésion sociale dans nos sociétés. Sans aucune norme, impossible de communiquer et de se comprendre par exemple. Mais ce travail, la société le fait déjà pour nous: dès notre naissance on nous apprend une langue, on reproduit le comportement de nos parents, on nous pétri de normes, de rites.
Une fois plus âgé et conscient de ces choses là, il ne faut pas se donner de limite dans la remise en cause de ces normes qui peuvent souvent manquer de fondement et entraver certaines libertés individuelles.