Une monotonie céleste

C'est la première fois que j'écris un texte aussi grand, même si j'en attend pas grand chose j'espère au moins que ce sera pas trop lourd à lire

Nombre de mots : 9508 d'après https://www.compteurdelettres.com/mots.html

Synopsis : La personne à laquelle on s'intéressera aujourd'hui n'est pas à l'aise dans sa vie. La routine qui lui semble imposée par le Monde lui semble interminable, mais il s'y résigne tout de même, car c'est comme ça que tout tourne. Il va alors découvrir en levant les yeux au ciel que ce dernier a beaucoup à lui apprendre et que c'est peut-être lui qui ne vit pas correctement.

CHAPITRE 1 :

Honnêtement, je m'ennuie. Ça va faire quatre heures que je suis assis, à écouter cet enseignant-chercheur essayer de nous apprendre des choses nouvelles, sans grande conviction. On dirait presque qu'il n'a pas envie d'être là non plus. En réalité, ce n'est pas lui spécifiquement qui m'ennuie mais tous les autres aussi. Certains donnent un peu plus de passion dans leur travail, le problème doit venir de moi alors. À première vue cette licence m'intéressait, mais il y a trop de cours que je trouve inutile, qui ne correspondent pas au cursus et qui nous sont imposés quand même. Je fais avec, ça durera pas l'éternité après tout. Juste une simple inconvenance dans mon parcours. A moins que je ne meure demain, ce ne sera pas grand chose face à toute ma vie.
M'enfin bon quand même, je suis venu pour faire de l'informatique, pas de la physique microscopique. Pour dire vrai, même cette filière, je ne la place pas haut dans mon cœur. On nous apprend les bases mais ce n'est pas ça qui m'intéresse, je préfère les choses plus abstraites que je suis obligé d'apprendre sur internet. Quand on rentre vraiment au fond de la machine en fait. Mais bon c'est pas grave, ça me permettra toujours d'avoir un emploi stable dans le futur j'imagine.
Mais même ce que je travaille en autodidacte, je ne me vois pas en faire mon avenir si j'en avais la possibilité, c'est un domaine intéressant, mais pas assez à priori. Je me rends compte que c'est ce qui m'intéresse le plus au moment présent. Un vrai problème tient. Enfin, est-ce que c'en est vraiment un ? Du moment que je réussis ma vie, c'est ce qui importe n'est-ce pas ? En tout cas c'est ce qu'on nous répète depuis toujours. J'y ai eu droit avec ma famille dans le passé.
-Concentre-toi sur tes cours et tu pourras faire de bonnes études. C'est important ! me répétais ma mère au lycée. Ça n'a pas beaucoup évolué aujourd'hui.
Pour de vrai, personne ne m'a jamais mis de grosse pression sur ce sujet, mais il reste le poids du monde qui nous y incite, parfois même inconsciemment. Alors je nage avec je courant. En y repensant, ça ne m'a jamais gêné. Mais à cet instant précis, si. Sûrement le cours qui me fait cet effet-là. Plutôt que de tergiverser plus, je vais essayer de faire comme le guignol asocial devant et me replonger dans les explications monotones de M.Shrodingueur.

La journée est finie, je commence à rentrer chez moi. Au moins une heure de route en transports en commun bondés, et avec les grèves en ce moment ça risque d'être encore plus lent. Une vraie horreur, mêmes les sardines ont plus de place dans leurs boîtes. En plus il pleut. Non pas que je n'aime pas ce temps, je le trouve même reposant, mais avec toutes les flaques d'eau sur le sol et mes chaussures qui se font vieilles, la fin du chemin à pieds sera désagréable à souhait. Pas grave, je comptais me laver de toute façon.
Une fois de plus, la soirée fut incroyablement pauvre en événement palpitant. Je n'ai pas à me plaindre, c'est juste ce que tout le monde vit tous les jours, aucune raison que j'y échappe. J'ai des partiels bientôt, il faut donc trouver un bout de motivation quelque part pour les révisions. Il faut dire que ma méthode de travail est relativement mauvaise. Impossible de faire la même chose plus de quelques minutes sans me lasser et que je commence à me forcer, très contre-productif. Des fois avec de la chance je dépasse les dizaines de minutes. Choses beaucoup trop rare cependant. À cause de cela, je met trop de temps par rapport à ce qu'il en faudrait normalement pour une tâche donnée. Ça n'a pas toujours été comme ça, plus jeune j'arrivais à faire mes devoirs rapidement histoire de ne plus y penser et d'avoir tout le reste de mon temps libre à faire ce que je voulais. Au fil des années, ce trait à disparu petit à petit pour en arriver à ma situation actuelle, où je fais de la procrastination de manière presque professionnelle. Le pire, c'est que je sais que c'est pas si compliqué que ça, il suffit que je m'y mette. Mais impossible, rien n'y fait. Il faudra attendre à dans quelques instants pour que je tourne la page de ce maudit cours et lise la suite. Pendant ce laps de temps, il ne se passe généralement rien. Comme je sais que je dois absolument le faire, je ressens comme une culpabilité de rien foutre, ce qui m'empêche de me divertir. J'attends presque que quelque chose arrive pour me sauver. Puis je me remet fatalement à bosser, non sans amertume.
Il commence d'ailleurs à se faire tard, tout le monde chez moi doit être déjà couché et je suis le seul encore éveillé, contre mon gré. J'ai un peu continué ces révisions, mais bien sûr pas autant qu'il aurait fallu, une fois n'est pas coutume. Depuis que je suis dans le supérieur, ma moyenne de temps de repos la nuit a assez chuté, je l'estime entre quatre et six heures par jours. Je suis tout le temps éclaté quand je dois me lever, sur mon téléphone j'ai une sonnerie de réveil toutes les dix minutes pendant une heure, voire plus parfois. C'est le temps que je met à me réveiller tellement je suis fatigué. Je ne blâme néanmoins pas la fac, je sais que c'est de ma faute à me coucher trop tard tous les soirs, juste après une session d'écran que je sais trop longue pour être saine. Je me demande comment j'arrive à me convaincre que je pourrais dormir facilement après tout ça.
Avant d'aller me coucher, je décide qu'il faut me reposer l'esprit. Je me rends compte que la pluie a cessée, une séance de "méditation" à la fenêtre avec le monde extérieur encore humide peut être relaxante.
J'ouvre la fenêtre, il y a un peu de vent et l'air est relativement frais. Il fait froid aussi, mais ça reste supportable. Il faut aérer la pièce de toute façon, ça pue le fennec ici. Le vent est en train de bouger les nuages et c'est à ce moment là, dans un coin dégagé du ciel que je la vis. Entourée d'une brume cachant le reste du ciel, la Lune m'éclairait de sa lueur brillante.

CHAPITRE 2 :

Il faisait parfaitement nuit, j'habite pas en ville donc il n'y a pas énormément d'éclairage. On peut parfaitement la voir, je ne m'en étais jamais rendu compte, mais elle est éblouissante. Pour de vrai, on dirait une lampe pointé vers mes yeux. On distingue à peine les détails à sa surface alors que c'est une pleine-lune. Je la fixe encore quelques instants, mais non, rien n'y fait. Je ne m'attendais pas à ce que quelque chose d'autre que le Soleil puisse éclaire la Terre à ce point, je pourrais me diriger dehors sans lampe, c'est fou. Je me rends compte que je ne l'ai jamais observé plus que ça alors qu'elle est en permanence au dessus de ma tête. Ni même le ciel en général en fait. L'astronomie, c'est pas vraiment mon domaine de prédilection, c'est un sujet qui ne m'a pas forcément attiré du plus loin que je m'en souvienne.
Il faut dire que c'est pas attrayant. Tout est trop loin, sans réel impact sur le monde, le notre. Là où il se passe des trucs importants, du concret. Il en demeure bien chiant quand même souvent mais c'est le mieux que je puisse avoir. Alors me soucier des étoiles et autres martiens verts, non merci.
Tout de même, je dois avouer que c'est assez reposant, avec l'air frais ambiant. Ça va faire plusieurs minutes que je regarde les nuages se mouvoir et ça ne m'ennuie pas, je vais rester encore un petit peu.

Cette histoire de lune trop brillante m'intrigue tout de même, c'est tout le temps comme ça et je ne l'ai jamais remarqué ? Ce serait cocasse. J'ai vraiment envie de savoir pour le coup. J'attrape mon téléphone et commence à chercher, tout en étant conscient que cela va réduire mon temps de sommeil cette nuit, mais je m'en fous ce sera pas la première fois que je dors pas assez. Je tombe en premier bien sûr sur sa page Wikipédia et je lis beaucoup de termes que je ne comprends pas. Ils font pas vraiment dans la vulgarisation ceux-là. Au moins il y a des photos plus claires que ce que j'ai pu observer, j'arrive enfin à apprécier les détails. Je me rends compte que la Lune est cartographiée, on a donné des noms à ces cratères. Ça semble logique maintenant, depuis le temps qu'on l'observe. C'est juste que c'est déroutant, je ne m'étais jamais posé la question auparavant. Y'en a qui devaient être déterminés pour passer des heures dans le froid la nuit à essayer de tout répertorier, avec au mieux un vieux télescope. C'est pas moi qui ferait ça. Je regarde rapidement la liste des différentes appellations, et je reste bloqué sur l'une d'entre elles.
"La Mer de la Tranquillité".
J'ai comme un sentiment bizarre.
Ce nom me dit quelque chose. Je l'ai déjà entendu quelque part. Où ça ?
Non ça me semble lointain, QUAND ça plutôt. Je ne me suis jamais intéressé à la Lune, pourquoi je connaîtrais ce nom ?
Je prend un peu de temps pour y réfléchir. Puis plusieurs minutes. Ça m'intrigue.
Et d'un seul coup, je me souviens. C'est un très vieux souvenir, le genre dont on ne se remémore pas tous les jours. Je doute que je savais lire à ce moment-là. J'étais assis sur une chaise, il y avait une autre personne avec moi. Si ma mémoire ne me fait pas défaut, c'était mon grand-père. Il faisait nuit, le ciel était dégagé. Il devait être en train de m'apprendre des trucs sur l'espace, je n'arrive pas à me souvenir de ce qu'il disait exactement, c'est trop lointain pour les détails. Mais je me souviens de la passion qu'il avait à me raconter sa science. Je ne m'en rendait pas compte à l'époque, mais il était vraiment emballé par ce qu'il m'expliquait. C'est à ce moment qu'il a dû me parler de la Lune, et donc de la Mer de la Tranquillité.
Je lis que c'est là que les premiers astronautes sur la Lune ont atterris, ou plutôt alunis, en 1969. Lui a pu voir l'événement en direct, peut-être que son enthousiasme venait de là. J'en sais rien, c'est pas important. Mais qu'est-ce qu'il l'intéressait dans le cosmos, il n'y a rien. Du tout. N'est-ce pas ? Je devrais déjà dormir, mais ça m'intrigue encore plus. De mieux en mieux cette affaire. Je ressors ma tête dehors pour voir, mais le ciel est toujours couvert. Même la Lune a disparu entre temps. Il fait vraiment noir pour le coup. Je suis censé faire quoi maintenant ? J'en ai aucune idée. Si je sais ! Une idée géniale vient de me travers l'esprit.

Je vais aller me coucher.
De toute façon je suis bloqué, je peux rien faire de plus dans ma situation, et il est déjà bien trop tard. Si jamais demain je n'ai pas oublié tout ce qu'il vient de se passer, je continuerais à y réfléchir. Le ciel sera probablement dégagé d'ici-là. Je l'espère tout du moins. Sinon ça veut dire que demain, je pataugerai encore dans la flotte, et ce sera une très longue journée, pour changer. Si je peux, je m'attarderais sur le ciel étoilé pour y voir plus clair. Enfin je sais déjà à quoi ça ressemble, mais comme pour la Lune ce soir, ça pourrait m'apporter de nouvelles informations. J'y crois pas trop, mais bon, sait-on jamais. Comme d'habitude, j'ai du mal à dormir, cette fois avec des questions sans réponses ce qui ne fait qu'empirer la situation, et me réveille difficilement le lendemain. Je suis à peine assez frais pour une nouvelle journée de "dure labeur".

CHAPITRE 3 :

Rien de bien transcendant ne se passe aujourd'hui, j'ai pas oublié mes questions d'hier soir. J'y repense à plusieurs reprises pendant la journée, ça m'occupe et fait passer le temps. Le mauvais temps d'hier a passé et je devrais pouvoir voir quelque chose ce soir. En plus, je finis un peu plus tôt et comme on est en hiver, ça me laissera un peu de marge pour observer au lieu de faire ça trop tard le soir, ou plutôt tôt le matin.
La journée se finit tranquillement et j'effectue l'interminable trajet de retour. Après toute la petite routine du soir, il fait déjà nuit, mais pas encore assez pour voir grand chose. Je fais autre chose le temps que ça arrive. Je laisse couler plusieurs heures avant de me rendre compte que j'avais oublié. Je me demande sérieusement si ça vaut le coup de gâcher cinq minutes de ma journée pour ça, sachant que je serais passé à autre chose très bientôt. Au final, je me laisse quand même tenter, si c'est juste cinq minutes, voire moins, ça peut aller je suis pas à ça près. Je m'en vais ouvrir la fenêtre. Effectivement, il n'y a l'air d'y avoir de nuages dans le ciel, on peut bien tout voir. La Lune d'hier est toujours là, elle ne semble pas avoir beaucoup bougée. Enfin si elle n'est pas à la même place qu'hier soir puisque je regarde plusieurs heures en avance. Il y a aussi forcément des étoiles qui l'entourent, mais le peu de pollution lumineuse présent où je vis suffit à m'empêcher de tout voir. M'enfin ça reste suffisant.
Comme je l'avais imaginé, il n'y a rien d'extraordinaire. Juste des points blancs éparpillés un peu partout. Il y en a qui brillent un petit peu plus que les autres, sans grande différence. D'autres scintillent même. Je m'ennuie rapidement. On dirait juste qu'elles sont posées sur un énorme fond d'écran dans le ciel pour faire joli. Sauf celle-là. Oui, elle, elle brille assez pour avoir l'air de ressortir par rapport au "fond d'écran". C'est pas l'étoile du Berger justement ? Celle qui permettait aux navigateurs de se repérer la nuit dans mes souvenirs. Quand on y pense, elles doivent être vachement loin les étoiles, malgré la distance on les voit quand même. Je sais que le Soleil reste relativement proche de nous, c'est pourquoi c'est notre principale source de lumière.
Mais celle-là j'ai vraiment l'impression qu'elle est proche. Ou alors elle est très grosse. J'aimerais bien savoir.

Et me voilà reparti sur Internet à chercher les réponses à mes questions. Qu'est-ce qui fait qu'elle brille plus que les autres ? De plus, c'est la seule comme ça. Étrange. À vrai dire, dès le début de la recherche, je suis surpris. Je ne tombe pas sur les caractéristiques d'une étoile, mais on me parle de planète. C'est pas une étoile, c'est une planète. Vénus. Une de nos voisines directes. Elle est plus proche du Soleil, ce qui explique sa lueur par rapport aux vraies étoiles. Je crois que je connais même pas la constitution du système solaire. C'est censé être de la culture générale et je suis en retard ? Ou c'est juste moi qui n'y connais rien. Peu importe, avant de refermer cette parenthèse et ne plus y penser, je vais en apprendre rapidement plus, juste histoire d'être à la page et j'arrête.
Il y a donc huit planètes au total, on est sur la troisième et comme je l'ai dit avant, Vénus est la seconde. Les dernières s'étendent jusqu'à plusieurs milliards de kilomètres du Soleil. J'irais pas m'y promener en marchant.
Une anecdote sympa; la dernière, Neptune, est tellement éloignée qu'ils ont calculés son existence avant de pouvoir la voir en vraie. Et c'était au XIXe siècle, sans ordinateur ou satellite. Ils étaient forts en maths eux. Comment c'est possible en fait ? Comment on est supposé pouvoir faire ça ? Même avec des télescopes, comment on peut déduire qu'il y a quelque chose quelque part d'aussi éloigné sans qu'il se manifeste ? Elle se serait manifestée ? Si ce n'était rien de visuel, comment elle a fait ?
Je continue à lire. Intriguant cette affaire. Je découvre que les astronomes ont remarqué des erreurs dans les trajectoires des autres planètes, et ils ont théorisé qu'il devait y en avoir une autre qui les impactait. Ils avaient raison, et c'est en calculant ce que devraient êtres les bonnes trajectoires qu'ils en ont déduit les caractéristiques de Neptune, le fauteur de trouble. Une vraie dinguerie, les mecs savaient ce qu'ils faisaient. Ça me paraît tout de même tiré par les cheveux. Si eux ont réussi sans aucune technologie, est-ce que quelqu'un comme moi réussirait avec les informations que j'ai à disposition ? Parce que clairement, sans gros télescope j'irais pas bien loin. La mécanique céleste je connais un peu grâce à d'anciens cours de physique.
Je réfléchis quelques instants et me dit que ça reste une tâche trop lourde, mais que j'ai vraiment rien d'autre à faire, et dans le pire des cas j'entraînerais mes capacités en mathématiques. Je décide de prendre un carnet et à partir du lendemain, je noterais tout ce que je peux sur les autres planètes.
Aucune idée d'où cette histoire peut m'emmener. Pour une fois, je suis curieux de savoir.

CHAPITRE 4 :

Pendant la journée, quand j'en avais l'occasion au lieu d'écouter je cherchais des outils qui pourraient m'aider. J'ai trouvé une application qui permet d'afficher une carte du ciel selon l'orientation du téléphone. Comme j'ai pas de télescope, ça me sera sûrement utile pour me repérer. Aussi, je serais moins bloqué en cas de mauvais temps. Que du bon en somme. Ces observations m'occupent de plus en plus l'esprit pendant la journée. J'attends le soir pour faire face à ce défi d'envergure que je me suis donné, un peu sur un coup de tête.
Maintenant il fallait décider sur quel objet céleste j'allais m'attarder. Je peux pas tous les faire en même temps. Un à la fois pour être sûr de noter de bonnes informations. La première qui m'arrive à l'esprit est Mars. Un classique, on en parle beaucoup. Tout le monde veut aller dessus ces derniers temps. Elle doit ressembler un peu à la Terre pour que ce soit envisageable.

Il fait bientôt nuit, et je me met en place après avoir rapidement fait les trucs importants, comme mes révisions. Je regarde le ciel noir et lance l'application pour localiser la planète rouge, m'arme d'un stylo et d'internet pour des besoins éventuels. En cherchant le point dans le ciel, je me rends compte que je ne peux pas le voir à partir de la fenêtre. Je décide donc de sortir pour avoir une vue globale sur le ciel. Il fait un peu froid, mais ça reste supportable avec des habits un peu épais. Je la trouve facilement grâce à l'application, mais il faut tout de même plusieurs minutes pour la voir en vrai à l'œil nu. Elle paraît minuscule mais on la remarque grâce à la lueur orangée de sa surface qui permet de la distinguer facilement.
Je me mets donc à écrire les informations que je trouve utile, comme sa masse, qui me seront indispensables pour les calculs. Le plus gros problème reste la trajectoire, ça va être d'une difficulté exemplaire de la tracer. Il va falloir m'y reprendre à plusieurs nuits pour constater une évolution de sa position. Ça me laissera le temps d'apprendre à vraiment lire les cartes du ciel pour me repérer et comprendre comment les astres se déplacent de mon point de vue. Sans ça, mission impossible. Je me remet en place plusieurs jours d'affilé, vers la même heure pour éviter de fausser les observations. À défaut d'un télescope, j'ai déniché des jumelles. Apparemment on peut en utiliser pour examiner les étoiles, mais honnêtement les miennes ne sont pas assez fortes pour ça. Toujours mieux que rien ceci dit.
Si je n'ai pas la capacité de la voir moi-même, je trouve pleins de photos de la surface de Mars. On peut voir que c'est très désertique comme endroit. Beaucoup de roches. Malgré tout, à certains endroits, on se croirait sur Terre, avec des paysages qui n'ont pas l'air si extra-terrestres que ça. On dirait des photos prises dans certains déserts du monde. En fait, les deux planètes semblent assez similaires quand on y pense. La grosse différence, c'est qu'ici tout le monde est tout le temps pressé par le travail, et des trivialités qu'ils considèrent comme importantes. Sur les photos de Mars, on croirait voir le même monde, mais en plus...calme. Normal, y'a personne tu me diras. Mais quand même. C'est la Terre, mais en plus reposée. J'ai l'impression qu'on a jamais le droit d'être reposé ici, il faut tout le temps faire quelque chose, avoir un but professionnel ou d'autres trucs dans le genre. On n'a pas le droit de ne rien vouloir. C'est fâcheux, quand on pense que ça n'a pas tout le temps été comme ça. Pendant la préhistoire, personne n'avait de vie professionnelle et tout le monde s'en foutait. Au final, il s'en sont plutôt bien tirés je dois dire. Après, il faut quand même avancer, et ne rien faire toute la journée n'est pas une solution, d'où la situation actuelle du monde qui reste nécessaire. De quoi je me plains.
...

Je m'imaginait pas être en train de philosopher seul la nuit. J'ai rarement réfléchi à de la philosophie à vrai dire. Un autre domaine qui ne m'a jamais attiré. Au final on peut dire que c'est lui qui est venu à moi. Un vrai comble. Au moins je progresse dans mes prises de note et commence à avoir une base satisfaisante. Je vais pas faire toute sa trajectoire non plus, ça prendrait plus d'un an. Je pense avoir assez de données cependant pour avoir une idée d'à quoi ça devrait ressembler. Je me rends vraiment compte maintenant que c'est un taff de fou ce truc, j'avais raison les mecs à l'époque étaient dingues pour passer leur vie à faire ça. Une volonté de fer.
Il me reste encore des devoirs ce soir. Plus j'avance et moins j'y prête attention, mais c'est pas grave, les cours en ce moment soit c'est inintéressant au possible, soit je maîtrise déjà globalement. Donc pas besoin de m'inquiéter pour ça. Il faut maintenant voir ce que tout ce travail a donné, et après choisir la prochaine planète à observer. Je relis mes notes et essaye d'y joindre mes nouvelles connaissances pour tracer sa trajectoire sur une feuille, avec le Soleil comme point de référence au centre. Je triche un peu et vais voir à quoi ressemble son vrai parcours pour comparer avec le mien. Globalement, ça passe crème. Ça pouvait pas correspondre parfaitement bien sûr, mais j'en suis assez content quand même.
Maintenant, quelle sera la prochaine ?

CHAPITRE 5 :

Mercure bien sûr. C'est la plus proche des restantes, la plus proche du Soleil aussi. Comme avant, j'en sais pas beaucoup dessus. Je commencerais demain soir, je commence à apprécier ces contemplations nocturnes. Les jours qui suivent, même si je ne vois toujours rien sans matériel, les cartes en direct sont suffisantes pour me faire une bonne idée. Mercure avance aussi plus vite, il est donc plus facile de deviner où elle va, ça devrait prendre moins de temps que la dernière fois. La journée, je peaufine mes dernières observations, celles de Mars aussi pour être sûr d'avoir quelque chose de correct. Tout baigne jusque là.
Je comprends de moins en moins ce que racontent les professeurs en cours. L'avance que j'avais avant commence à diminuer, mais comme j'ai des facilités dans certaines matières je peux facilement rattraper un retard éventuel. J'ai quand même une nouvelle occupation plus importantes que de futiles devoirs. J'ai le droit de me reposer aussi un peux. J'avance plus facilement maintenant, j'ai dû acquérir un peu d'expérience à force de répéter les mêmes actions tous les soirs. J'ai d'ailleurs bientôt fini, dans quelques jours ce sera une nouvelle trajectoire qui sera tracée sur le schéma !

Je commence à me faire réprimandé par des gens de mon entourage, ils m'accusent de moins travailler et de perdre mon sérieux. Si c'était juste une fois ça irais, mais non, il faut me le rappeler tous les jours, avec toujours les mêmes phrases sans nouveauté aucune. C'est bon j'ai compris, et c'est pas ça qui va m'arrêter. Pas même les examens qui arrivent, je sais ce que je fais. Pour une fois que je passe mon temps libre à autre chose que bosser pour mes études, j'ai bien le droit à un peu de répit.
Voilà le moment tant attendu, je relis toutes les données récupérées ces derniers jours et je commence à les assembler pour tracer la parabole la plus réaliste possible. J'observe alors ma nouvelle beauté. J'en suis un peu fier, comme la première. Je continue pendant quelques instants. Quelque chose ne va pas. Je ne sais pas quoi, mais ça ne devrait pas ressembler à ça. C'est pas logique. Je relis mes feuilles de calcul mais tout me semble correct. De ce que j'ai appris en physique, elle n'est pas censé tourner de la sorte. J'ai fait des erreurs dans les observations ? Ou alors c'est l'application qui n'est pas assez précise, pas mise à jour. Pourtant j'avais réussi avec Mars. Je retourne le problème dans tous les sens pendant plusieurs heures, je m'acharne dessus mais rien n'y fait. Je n'ai pas réussi. Pourtant ça ne devait pas être la plus compliqué. Peut-être que Mars était un coup de chance. Est-ce que j'ai vraiment "réussi" la première fois ? Avec tout ce qui se passe dans ma vie, je devrais sans doute arrêter. C'est vrai quoi, faut pas que je me laisse trop aller pour pas avoir à repasser une année. Avec tous ces cours inutiles, je sais pas si je tiendrais tout du long.

Je prends un peu de temps pour aller voir à quoi elle ressemble Mercure, j'ai pas pu le faire avant. Ça à l'air triste là-bas. C'est désert, un peu comme Mars, mais ça ne ressemble à rien. C'est gris, c'est complètement vide, c'est... sans intérêt. Comme les étoiles qui ne sont pas dans le système solaire. Aucune utilité de s'en préoccuper. Tout compte fait, cette période de ma vie n'aura pas durée si longtemps que ça. C'était juste histoire de m'échapper pendant quelques semaines, quelques mois. L'astronomie, ça m'intéresse pas assez pour que je puisse y passer autant de temps, à faire un travail trop difficile pour moi. Ceux qui le faisaient à l'époque étaient des professionnels, quand ils devaient faire ce que je fais, ils avaient travaillé la physique plus longtemps que je n'ai encore vécu. En fait c'était peine perdue depuis le départ. Tant pis. Peut-être une prochaine fois, pour un autre sujet.
Quelques jours ont passé, j'ai repris ma routine habituelle et je rerentre facilement dans le moule. J'ai pas trop perdu l'habitude, ça va. Je rattrape facilement le peu de retard que j'avais et arrive la semaine des examens. Je pense les avoir passé sans trop de souci, mais comme j'ai déjà eu de mauvaises surprises, vaut mieux attendre les résultats pour être sûr. Sauf que ces feignasses vont mettre plus d'un mois à tout corriger, on aura le début des résultats quand on sera mort. Ils font tout le temps comme ça, c'est incroyable. Du coup à présent, j'ai de nouveau le temps de m'ennuyer. J'ai bien des jeux, mais j'y accroche de moins en moins. Il me faut quelque chose comme mes recherches d'astronomie. C'était bien, ça m'occupait, mais ça avais pas l'air d'être pour moi. Pour passer le temps, je vais fouiller un peu sur la page Wikipédia de ce que je pense aurait été la prochaine planète : Jupiter. Ça aurait été trop compliqué de toutes façon, à partir de là elles commencent vraiment à être éloignées et lentes. Le temps de malade que ça me prendrait à faire ça. Remarque, j'en ai du temps. Il me manque juste de la motivation, de l'intérêt. J'allais fermer la page pour continuer à me morfondre quand je vis les caractéristiques de la géante... gazeuse. La géante gazeuse ? D'accord elle est grande, mais qu'est-ce que ça veut dire, « gazeuse » ? Une planète c'est forcément fait de roches, non ?

CHAPITRE 6 :

Je vais voir ce qu'il en est pour les planètes que j'ai déjà étudié, mais non elles ne sont pas gazeuses. Donc c'est pas un terme un peu technique commun à toutes. Qu'est-ce que ça veut dire ? Je continue à fouiller la page. Déjà, j'apprends que ce n'est pas pour rien qu'on l'appelle « géante » : elle est massive, beaucoup plus que les autres. C'est, pour ainsi dire, LA plus grosse des huit. Chapeau, nous on paraît petit devant elle. Dire que la Terre est déjà tellement grande, il faudrait un temps fou pour la traverser. Alors Jupiter...
Alors elle serait donc composée de gaz. Uniquement de gaz. On peut pas marcher dessus. Et ils essaient de me faire avaler que ça compte comme une planète ça ? Il faut croire. Bon si ils le disent, c'est que ça doit être vrai. De tout ce que j'ai vu jusqu'à présent, c'est bien ça le plus déroutant. Elle est totalement différente des autres en fait. À part leur statut, elles ne semblent rien partager. Comme des cousins germains par mariage. D'accord c'est la même famille, mais au bout d'un moment ça reste des étrangers.

Et alors, ça ressemble à quoi une planète « gazeuse » ? C'est vraiment différent des autres visuellement ? C'est parti, il faut que j'aille voir. De ce que je vois, ça n'a pas l'air si éloigné que ça. Juste comme ça, on dirait pas que c'est juste des gaz. Il y a même des comparatifs avec la belle bleue, côtes à côtes. On voit bien l'écart de taille entre les deux. Impressionnant.
Sûrement ma plus grosse surprise, je n'imaginais pas que les planètes pouvaient être si différentes que ça, y'a pas une base solide sur laquelle elles reposent toutes. L'univers me semble d'un seul coup... très varié. J'en avais aucune idée. C'est tout de suite plus intéressant. J'ai une soudaine envie de reprendre mon carnet et de recommencer à noter des trucs. Prendre des informations. Étrange. Je pensais que c'était fini. Mais non. J'ai repris mon envie de découvrir ce qui se cache là-haut. Qui sait ce qu'il peut y avoir de plus ? Je dois savoir.
Attends voir, si c'est autant varié naturellement, il serait pas possible que ça le soit aussi ici ? Enfin je veux dire, ça fait depuis un temps incommensurable que rien ne m'intrigue, ne me captive. Je pense avoir fait le tour, mais maintenant je me demande : est-ce que j'ai vraiment cherché ? Si ça se trouve, je pourrais avoir des tonnes de trucs intéressants à faire à l'heure actuelle. Je sais juste pas qu'elles existent, ou je ne me rends pas compte que je trouve ça intéressant. Comme l'astronomie. Au final, voilà où j'en suis. Dans tous les cas, pour le moment j'ai pas le temps. Si je veux finir ce que j'ai commencé, ça va me bouffer tout mon temps libre. Et c'est pas grave. Tant mieux même je dirais.

J'attends de nouveau la nuit. Une fois ma bonne veille configuration en place, je me met à chercher. Elle est là. Au fil des jours, ma peur se confirme : elle est trop lente. Je ne peux rien faire avec ça. Heureusement que la technologie est là pour m'assister. Il existe des logiciels d'observation assez réalistes qui permettent d'avancer le temps. Comme ils permettent de voir le ciel du point de vue de la Terre, c'est tout simplement parfait. Je vais pouvoir continuer les observations à l'aide de ça. Effectivement, ça aide beaucoup. Je peux aussi récolter des infos plus précises que jamais en peu de temps. C'est tout ce dont j'avais besoin depuis le début. La journée en cours, je planche sur les calculs qui sont toujours autant compliqués. Je me donne plus de temps pour les faire afin d'être bien sûr de le faire correctement. Je me sens plus déterminé que jamais.
Seulement, je ressens comme un problème. Je regarde de moins en moins le ciel. C'était l'une des parties les plus intéressantes de l'aventure si je puis dire. Mais à cause de la distance des planètes à partir de là, qui ne font que s'éloigner de plus en plus, je ne peux strictement rien voir. Il me faut du matériel. Un télescope. Mais je ne m'y connais pas du tout. Tant pis, je vais sacrifier un peu de mon temps pour apprendre comme ça fonctionne. J'ai toujours été perfectionniste quand je devais acheter quelque chose, surtout si ça coûte cher. Je veux être sûr que j'ai le meilleur produit possible pour mon budget. J'espère juste que ça coûte pas trop cher pour en avoir un assez bien pour ce que je vais en faire.

CHAPITRE 7 :

Si ça coûte cher. Très. Pour voir avec un minimum de détail les planètes lointaines, c'est plusieurs centaines d'euros. Aïe. Bon je suis boursier donc j'ai une petite rentrée d'argent tous les mois que j'utilise pas forcément. Dans tous les cas ça reste un investissement. Il faut que j'y réfléchisse. Et aussi que je trouve lequel prendre, ce sera nécessaire pour décider. Me voilà donc à regarder des tutoriels sur comment fonctionne un télescope, les différents types qui existent. Il y en a de tous les genres, on est vite perdu. Surtout vu le nombre de ressources disponibles. Je sais pas où donner de la tête. Au lieu de tout ingérer en peu de temps, je me dit qu'il faut mieux temporiser un peu pour être de bien tout assimiler. J'en apprends par conséquent un peu tous les jours, sans forcer. Y'a que comme ça que ça marche bien. J'espère qu'en fin de compte ça en vaudra le temps investi. Et l'argent aussi. Surtout l'argent. Je suis pas riche comme Crésus non plus.
Le principe de base est assimilé, la physique derrière est assez simple et intuitive donc ça m'a pas pris trop de temps. Les types de télescopes indiquent ce qu'on peut observer avec. Certains sont « optimisés » pour l'observation des planètes. Parfait, c'est ce dont j'ai besoin.
Selon certains avis, il peut être préférable d'en acheter un directement dans un magasin spécialisé. C'est pas une mauvais idée, en faire livrer un sera plus chiant qu'autre chose, sans compter le risque qu'il s'endommage pendant le trajet. Je remarque qu'il y a une boutique relativement proche de chez moi, je vais m'y rendre. Elle est assez proche pour y aller à pieds. En plus, les vendeurs pourront probablement m'aiguiller. Ce sera plus rapide avec l'avis de professionnels.

Ayant décidé que oui, j'en veux bien un, je m'y rends donc le week-end suivant. Ça me donne assez de temps pour peaufiner mes connaissances. Je commençais à avoir une idée un peu plus précise de ce que je devais acheter. Une fois arrivé, j'explique ma situation au vendeur qui semble bien vouloir m'aider. Sympa. Il me fait le tour des télescopes concordants à mes contraintes qu'ils ont en stock. Y'avait pas foule, donc le gérant avait du temps à m'accorder. Après tout de même plusieurs dizaines de minutes de discussion, je pense avoir fait un choix définitif. Le prix pique un peu, mais je me dis que ça les vaudra, que je regretterai pas. J'hésite encore plusieurs instants.
Et ça y est, le pas est sauté. Il m'explique rapidement comment le monter, me recommande de la documentation qu'il trouve qualitative. Le remerciant pour son aide, je sors du bâtiment avec mon nouvel outil de travail en quelque sorte. Dieu que c'est lourd. La majeure partie du poids doit provenir des miroirs réfracteurs à l'intérieur. Ça m'a l'air trop fragile pour supporter un choc trop important. Je me souviendrai de ne pas le faire tomber alors, quoi qu'il en coûte.

La nuit commence à tomber, je prépare l'installation. Au final ce n'est pas forcément si compliqué que ça, c'est juste tendu de manipuler des objets à la fois lourds et extrêmement fragiles. Des mouvements doux et précis, voilà ce qu'il faut. Rien d'abrupt. Sinon autant aller vivre dans une cave en Sibérie, parce que j'en achèterais pas deux des comme ça.
Je crois que c'est fini. Oui, tout est assemblé et la nuit est bien noire. Aucun nuage en vue. Pour m'habituer à le manipuler, je le pointe d'abord sur les objets plus simples à observer. D'abord la Lune. Je connais déjà bien sa surface grâce aux photos, mais la voir en vrai c'est différent. On sent la lumière qui s'en échappe. On ressent sa présence ; ce n'est pas une vulgaire photo, c'est la réalité. Tout juste sous mes yeux, devant moi. Un grand spectacle, dans le genre que je ne vois que trop rarement. J'en reste hypnotisé pendant un temps que je n'ose quantifier. Je sais pas en fait, mon attention n'était pas là à compter. Au diable ce qui pouvait se passer autour de moi, je n'étais pas disponible.
Après avoir repris mes esprits, et très fier de ce que je viens de faire, il est temps de viser Mars. Le niveau est un peu plus élevé mais c'est nécessaire si je veux espérer voir les géantes gazeuses. Là, ça me prend plus de temps que pour la Lune. Qui l'eût cru, il y a seulement plusieurs dizaines de millions de kilomètres de différence. Presque négligeable. Comme on peut tout de même la voir à l'œil nu, la trouver dans la lunette du télescope ne requiert pas une expertise inatteignable. En effet, j'y arrive sans difficulté aucune. La planète Rouge, je la vois moins grosse bien sûr, mais l'image est parfaitement nette. Une fois encore, ça vaut bien toutes les photos que j'ai pu voir jusqu'alors. L'effet de surprise de la première fois est un peu moins présent, dû à la qualité moins bonne de l'observation mais mon envie de voir les autres reste et ne meure pas. Jupiter, t'as quelques minutes pour prendre ta plus belle pose, j'arrive.
L'image est toujours plus petite, mais Je la vois quand même. C'est impressionnant. Il faut le vivre pour le croire, se dire que ce astre, situé à plus d'un milliard de kilomètre d'ici, j'ai la possibilité de le regarder directement comme si il était à côté de moi. Quand on regarde les objets lointains, ce n'est plus pour admirer leur beauté, mais pour les voir littéralement. Les photos de satellites seront toujours plus belles, détaillées bien sûr, mais regarder directement dans une lunette astronomique, il y a un sentiment bien différent qui émerge. Ce n'est plus juste une très belle photo, c'est... concret. Cette planète, tout le monde sait qu'elle existe, mais ce n'est qu'en la voyant réellement qu'on s'en rend compte.
Autant dire que ce soir, je n'ai pas avancé mes recherches, mon carnet est mis de côté. Je prends juste le temps de me poser et d'apprécier l'univers, pour une fois.

CHAPITRE 8 :

Ça prend vraiment aux tripes. Cette impression que jamais on ne s'en lassera. C'est pas un ordinateur qui m'aurait fait ressentir ça. Et je ne les ai pas encore toutes vues. Il faut que je continue, cela fait plusieurs mois que je suis là-dessus, si je veux y arriver un jour il arrêter de tergiverser pour rester dans le bain. Si je mets trop de temps, je risque de ne bientôt plus reconnaître mes calculs. Comme il y en a beaucoup, une telle situation serait vraiment fâcheuse. Alors au boulot moi !
Tous les jours , j'attend le soir avec impatience. J'ai ouvert un deuxième carnet, le premier était rempli de toutes mes notes. Même si c'est le bordel à l'intérieur, j'arrive quand même à m'y retrouver. Je sais à quelle page se trouve quel résultat. Enfin j'espère que je les connais tous, sinon il va compliqué de s'y repérer. J'aurais dû écrire autre part le numéro des pages plus importantes. Ça ne fait rien, je n'ai pas eu de problème jusque là, je peux faire confiance à ma mémoire.

Au tour de Saturne maintenant. L'une des plus connues grâce aux anneaux qui l'entourent. Un anneau pour les dominer tous, comme on dit. Il est bien mystérieux cet anneau d'ailleurs. Encore quelque chose de nouveau, aucune des planètes déjà observées n'en avaient. Encore un mystère pour le détective en herbe que je suis. Plutôt que de tricher, cette fois je vais essayer de trouver la solution moi-même tiens. Je m'arme de mon télescope toujours aussi lourd. Je nécessite moins de temps à le mettre en place désormais. J'ai pris l'habitude. J'utilise cette bonne vieille application pour localiser grossièrement la deuxième géante gazeuse. Oui, elle aussi. En fait à partir d'ici, elles le sont toutes. Plus ou moins je crois. On évite les mauvaises surprises à l'avenir. Je trouve aussi ses coordonnées sur Internet pour réussir à pointer dessus. Sinon, c'est pas vraiment possible de le faire à la louche. J'ai écrit les coordonnées de toutes les autres à une certaine heure pour pas avoir à chercher à chaque fois. Qui sait, un jour je les retiendrais sans doute par cœur.
Encore une fois, il est de plus en plus compliqué de tomber dessus. Les distances deviennent trop importantes. J'y arrive quand même, il me faut juste plus de temps. C'est pas bien grave. Voyons voir à quoi elle ressemble en vrai.

À pas grand chose. Je la vois assez difficilement. L'image est de moins en moins nette. Je peux quand même distinguer les anneaux, mais il n'y a presque aucun détail. Je la reconnais et c'est tout. Une belle performance déjà pour ce télescope je trouve, ceux au dessus devenaient vraiment trop cher. Le meilleur moyen de bien voir les planètes plus éloignées doit être de trouver des clubs avec des mecs qui en ont un plus gros. Ou essayer de s'infiltrer dans un centre de recherche et emprunter les engins énormes aussi épais que le bâtiment. J'ai pas vraiment le temps pour ça, alors on va s'en contenter, c'est plus qu'acceptable dans ma situation.
Si je veux savoir comment sont faits les anneaux, je vais devoir prendre des vrais photos. Impossible sans meilleur qualité. J'en trouve sans aucune difficulté, il y en a par dizaines. Quand on regarde de plus près, les anneaux ont l'air très fins. Ordonnés aussi. Ouais, ils sont bien alignés tous ensemble, sur le même plan. Comme si ils avaient été posés là. Même si ils ont à peu près la même couleur que Saturne, je doute qu'ils soient faits de gaz aussi. Le gaz ça se disperse, ils auraient pas pu rester comme ça pendant aussi longtemps. Je pense sérieusement que ça doit être fait de roche comme une planète normale. Des gros blocs de roche qui se seraient formés autour. Ça me semble potable comme hypothèse.

Encore une fois, je me fait contredire par internet. Ils sont bien faits de roche, mais de pleins de roches. Pas un seul bloc. Des milliers de petites météorites qui suivent le même chemin. Et tout ça tient ensemble ? Ça me paraît compliqué. Vu le chaos que c'est, c'est impossible que ça ne parte pas en couilles à un moment. Pourtant, ça reste tranquille. Quand on regarde de l'extérieur et qu'on ne distingue pas tous les minuscules morceaux qui composent le tout, il y a une harmonie parfaite. Tout va très bien. Il suffit juste de prendre du recul et de voir l'ensemble sous un autre angle. D'un seul coup, tout va mieux. Malgré l'intérieur absolument archaïque, ça tient bon sur le long terme. Je devrais essayer de faire ça plus souvent. Ça pourrait me sortir de certaines situations encombrantes. Je finis de prendre mes notes habituelles et commence à tout ranger. Je ne m’attellerais à la partie difficile demain dans la journée, comme d'habitude.

CHAPITRE 9 :

J'approche du but. Plus qu'une planète et je les aurais toute étudié. J'aurais assez d'informations pour tenter de déterminer la position de Neptune. Je m'attends à ne pas forcément y arriver, mais au moins d'avoir un résultat le plus proche possible de la réalité. Uranus sera la petite dernière. Toujours plus difficile à voir, je vais devoir encore utiliser l'avance rapide sur mon ordinateur. Ce soir j'essaierai tout de même de la voir au télescope, sans en avoir grand espoir. Dommage mais c'est pas le plus important. J'aurais tout le temps de me rincer les yeux quand j'aurai fini.
Je me mets en place, je pointe vers les coordonnées correspondantes. Mais je ne vois presque rien. Je regarde des tutoriels sur internet, des conseils, mais ça n'arrange pas les choses. Je pense tout de même la distinguer, je vois effectivement un petit point bleu mais rien de transcendant. Satanée distance. Il faut que je mettes au travail ceci dit.

Comme d'habitude, je prend mon temps pour pouvoir être le plus précis possible. Après tout, je peux me le permettre. Faudrait pas que tout soit raté parce que j'ai voulu aller trop vite. Au moment où ils ont fait ça la première fois, ils avaient pas le choix de toute façon, obligé de la regarder tourner lentement pour savoir où elle va. Fallait prendre son mal en patience, ça leur laissait le temps de réfléchir. Je vais faire pareil, ne surtout pas me précipiter.
Encore une fois, cette planète à une apparence bien distincte des autres. Elle me paraît bien... fade. On ne voit qu'une seule couleur à sa surface, et elle est bien lisse. Enfin « surface », façon de dire, elle n'en a pas vraiment. On dirait qu'elle est recouverte par un épais manteau en fait. Comme si elle cachait quelque chose. Pour le coup, elle ressort vraiment des autres. Elle n'en est pas moins belle pour autant. Ça fait même tout son charme. Une petite dose de mystère en plus. J'ai juste envie d'aller voir ce quoi elle est composée pour avoir de telles couleur, qu'est-ce qui se cache en dessous. Mais d'un autre côté, je me dis que je préférerais ne rien savoir. Ça gâcherais ses secrets. Si Uranus reste cachée, c'est qu'elle doit avoir ses raisons. Alors il vaudrait mieux la laisser telle quelle.

À vrai dire, j'hésite encore un peu, mais non, c'est mieux comme ça. Ça ne me servira à rien de tout savoir. Je pourrais perdre tout l'émerveillement du début, et ce serait pire que tout. Ouais, elle est bien là où elle est.
Les jours suivants, je passe des heures sur le logiciel à observer tous ses déplacements sur des périodes de plusieurs mois. Ça avance doucement mais sûrement. Chaque jours, je sens que je me rapproche du but, de plus en plus. Le fait de pouvoir voir mon progrès m'encourage, et je ne perd pas espoir.
Je pense avoir atteint un résultat assez satisfaisant, mais dans le doute je continue. Il faut que je sois le plus précis possible. Pendant ce temps, je m'amuse avec le télescope en regardant ce qui est dans son champ des possibles, là aussi j'essaye d'être précis avec le moins d'aide possible. On dirait pas, mais je deviens un vrai pro. Tout ça en autodidacte. J'ai de quoi être fier. D'ailleurs, le deuxième carnet est presque fini. Pour rendre le tout un peu propre, je compte le terminer avec Uranus et finir toute cette entreprise avec un troisième. Comme ça tout est bien séparé et je saurai quand m’arrêter pour ces dernières observations. La limite est fixée, je n'ai plus qu'à m'y rendre doucement. Encore quelques pages et ce qui est sans doute la partie la plus compliquée commencera. C'est un peu angoissant quand j'y pense, mais avec tout ce que j'ai réussi à apprendre, je suis sûr de ne pas me rater totalement. Les derniers jours passent, j'affine mes connaissances. Je n'ai pas envie de revenir en arrière, de recommencer à zéro ou d'avoir fait ça pour rien. Alors c'est parti.

CHAPITRE 10 :

J'ouvre ce qui normalement est le troisième et dernier carnet. J'y note les informations globales de base, puis les résultats de mes précédents calculs. Le doute subsiste néanmoins, je suis obligé de vérifier certaines choses sur internet, juste pour aiguiser ce que je sais déjà. Je revérifie toutes les caractéristiques que je ne suis pas en mesure de découvrir par moi-même, je révise les formules. Je vais y passer sans doute plusieurs semaines à essayer pleins d'approches différentes, il faut absolument que tout soit correct au début. Sinon, ce ne serait qu'une perte de temps.
J'apprends une chose intéressante d'ailleurs. Je sais pourquoi je n'avais pas réussi à comprendre Mercure. Je n'aurais jamais pu en réalité. Elle est trop proche du Soleil, la gravité est devenue plus forte que pour les autres planètes à cet endroit, ce qui fait que la physique classique ne s'applique plus pour son cas. Pendant longtemps, les astronomes étaient dans ma situation, il aura fallu attendre Einstein et sa théorie de la Relativité pour comprendre ce qui se passait. Il y a quelques mois, je n'aurais jamais pu réussir. Même aujourd'hui, les équations de la Relativité générale, c'est clairement au dessus de mon niveau. Pour plus tard alors. Ça m'importe peu, je n'en ai pas besoin pour ma tâche présente.

Bordel que c'est compliqué. Bon je m'y attendais, mais quand même. Déjà, je dois remarquer l'anomalie pour déterminer le reste. Le bon signe, c'est que j'en trouve bien une. La base sur laquelle je part doit donc être bonne. Ouf, c'est déjà un point positif. J'ai tout de suite moins de temps pour utiliser le télescope par contre. J'ai rencontré le même problème auparavant, je ne dois pas me reposer sinon je perds mes moyens et ce sera trop galère de tout réapprendre. Je suis obligé de comprendre ce que j'ai écrit avant, sinon le temps que je perds est clairement non-négligeable. Le jour et la nuit, j'en fais un peu plus. C'est aussi le moment le plus difficile, je vois peu de progrès par rapport à quand je notais les trajectoires. Il faut bien s'accrocher et rester solide. Plus j'avance et moins j'ai envie d'arrêter maintenant, même si j'ai parfois l'impression de ne pas faire ce qu'il faut, d'aller dans la mauvaise direction. Pourtant c'est exactement ce qu'il faut faire, foncer sans forcément savoir si ça finira par être utile ou non. Dans le pire des cas, j'aurais juste perdu du temps, dans le meilleur j'avancerais grandement. Du temps, j'en ai pas mal en réserve, donc c'est open-bar pour moi.

Ça va faire un certains temps que je suis dessus, et je pense arriver vers la fin. Ouais, j'y suis presque, c'est même sûr. J'arrive pas à croire ce que je suis en train de faire. Est-ce que ça a déjà amusé quelqu'un dans le monde faire ça ? De redécouvrir ce qui a déjà été découvert ? En tout cas je connais aucun gaillard pour qui c'est le cas. Faut dire que ça n'a aucun intérêt, je sais déjà que Neptune est là, c'est comme de l'effort jeté par la fenêtre. C'est ce qu'on pourrait dire à première vue, mais je pense que ce n'est pas vrai. Je suis pas scientifique, alors j'ai bien le droit de faire ce genre de trivialité pour m'amuser. Tout le monde passe par là, c'est juste un exercice, un défi pour chambouler mon quotidien. Et ça m'a fait un grand bien ce bol d'air frais. Aucun regret. Je me demande juste ce que je vais trouver à faire après. L'univers est grand, alors il doit y avoir une infinité d'occupations à trouver. Je ne me fais pas de souci pour ça.

Il est 18h34, et j'ai fini. Je crois tout du moins. Aurais-je fait une erreur quelque part ? Si oui, alors tout le reste est faux. Vu la tâche Herculéenne que c'est, il va ma falloir du courage pour recommencer. Je le ferais si besoin, c'est sûr. Ce n'est pas plus qu'un simple contretemps. Pas grand chose donc. Je finis de tout noter, et le moment fatidique arrive. Je vais vérifier si j'ai réussi ou non. La tension monte, ce sont des heures de travail qui font sans doute partir à la poubelle.
La trajectoire est tracée, ses caractéristiques mathématiques notées précisément. Mon logiciel, qui m'a été d'une aide précieuse, tranchera. Lui il sait déjà la vérité, et il ne va pas mentir pour me faire plaisir. Une sorte de juge impartial. J'ai presque pas envie de le faire, et en même temps je n'en peux plus d'attendre.

Je me lance. Tout est allumé, je compare mon carnet et ce qui est affiché à l'écran.

Je me penche en arrière sur le dossier de ma chaise, penseur. Il ne me reste qu'une seule chose à faire ce soir. Je sors dehors et déploie le télescope, comme je sais si bien le faire maintenant. Je regarde les étoiles tourner pendant des heures, en repensant à ma situation de départ et au chemin que j'ai parcouru.

Je suis fier de ce que j'ai accompli.

Pense à aérer un peu plus tes paragraphes pour que ton lecteur gagne en confort de lecture.

J'y ai eu droit avec ma famille dans le passé.
-Concentre-toi sur tes cours et tu pourras faire de bonnes études. C'est important !

Ici on a du mal à voir la démarcation texte/dialogue.
Saute une ligne, met des guillemets, voir de l italique. Au premier coup d œil on doit voir la différence.

Les phrases sont trop "familières" à mon goût au niveau de l écriture. Si pour les dialogues il n y a pas de problème à utiliser du familier, c est un peu plus difficile à utiliser pour des descriptions. On attends souvent un niveau de langage un courant voir soutenu. Des termes comme "rien à foutre, éclaté, ça pue le fennec" etc... Font un peu tâche, en particulier si à côté tu utilises d autres mots comme "tergiverser, procrastination, transcandant"
Si c est assume alors des le début on devrait savoir pourquoi ce choix est fait (journal intime par exemple).

La langue écrite est différente de l oral et ça se ressent à travers un tas de petites expressions. On ne peut pas s exprimer à l écrit comme on s exprimé à l oral. Sauf dans les dialogues.

Une vraie horreur, mêmes les sardines ont plus de place dans leurs boîtes. En plus il pleut.

Attention à la transition trop brutal entre le métro et l extérieur. Une petite phrase pour expliquer que le personnage est sortie du métro par exemple. Sinon on peut croire qu il pleut dans le métro. Pense à écrire comme se déroulerait un film, avec des connecteurs entres chaques scènes.

Il faisait parfaitement nuit, j'habite pas en ville donc il n'y a pas énormément d'éclairage.

Attention à l utilisation des temps. Écrit soit au présent, soit au passé, mais ne combine pas les deux.

si je veux y arriver un jour il arrêter de tergiverser pour rester dans le bain.

J ai pas compris la phrase :/

mais il reste le poids du monde qui nous y incite, parfois même inconsciemment. Alors je nage avec je courant. En y repensant, ça ne m'a jamais gêné. Mais à cet instant précis, si. Sûrement le cours qui me fait cet effet-là. Plutôt que de tergiverser plus, je vais essayer de faire comme le guignol asocial devant et me replonger dans les explications monotones de M.Shrodingueur.

Ça n'a pas toujours été comme ça, plus jeune j'arrivais à faire mes devoirs rapidement histoire de ne plus y penser et d'avoir tout le reste de mon temps libre à faire ce que je voulais. Au fil des années, ce trait à disparu petit à petit pour en arriver à ma situation actuelle, où je fais de la procrastination de manière presque professionnelle.

je n'ai pas la capacité de la voir moi-même, je trouve pleins de photos de la surface de Mars. On peut voir que c'est très désertique comme endroit. Beaucoup de roches. Malgré tout, à certains endroits, on se croirait sur Terre, avec des paysages qui n'ont pas l'air si extra-terrestres que ça. On dirait des photos prises dans certains déserts du monde. En fait, les deux planètes semblent assez similaires quand on y pense. La grosse différence, c'est qu'ici tout le monde est tout le temps pressé par le travail, et des trivialités qu'ils considèrent comme importantes. Sur les photos de Mars, on croirait voir le même monde, mais en plus...calme. Normal, y'a personne tu me diras. Mais quand même. C'est la Terre, mais en plus reposée. J'ai l'impression qu'on a jamais le droit d'être reposé ici, il faut tout le temps faire quelque chose, avoir un but professionnel ou d'autres trucs dans le genre. On n'a pas le droit de ne rien vouloir. C'est fâcheux, quand on pense que ça n'a pas tout le temps été comme ça. Pendant la préhistoire, personne n'avait de vie professionnelle et tout le monde s'en foutait. Au final, il s'en sont plutôt bien tirés je dois dire. Après, il faut quand même avancer, et ne rien faire toute la journée n'est pas une solution, d'où la situation actuelle du monde qui reste nécessaire. De quoi je me plains.

Encore une fois, cette planète à une apparence bien distincte des autres. Elle me paraît bien... fade. On ne voit qu'une seule couleur à sa surface, et elle est bien lisse. Enfin « surface », façon de dire, elle n'en a pas vraiment. On dirait qu'elle est recouverte par un épais manteau en fait. Comme si elle cachait quelque chose. Pour le coup, elle ressort vraiment des autres. Elle n'en est pas moins belle pour autant. Ça fait même tout son charme. Une petite dose de mystère en plus. J'ai juste envie d'aller voir ce quoi elle est composée pour avoir de telles couleur, qu'est-ce qui se cache en dessous. Mais d'un autre côté, je me dis que je préférerais ne rien savoir. Ça gâcherais ses secrets. Si Uranus reste cachée, c'est qu'elle doit avoir ses raisons. Alors il vaudrait mieux la laisser telle quelle.

La on touche à quelque chose, on voit une ébauche stylistique, encore mal maitrisé mais il faut un début à tout. Les idées sont bonnes mais mal formules. C'était très bien pensé de comparer les planètes à des éléments de sa vie dans lequel le lecteur peut se reconnaître. À mon sens c est la le cœur de l écriture, c est à travers des passages comme ça que l'auteur transmet ses idées au lecteur.
Tu devrais creuser un peu plus tout ça, réfléchir à ce que tu veux transmettre comme émotion au lecteur, comment tu pourrais le formuler...
A force d'écrire ça viendra, on voit que les idées sont là.

Au niveau de l'histoire ça se passe. Ça se lit mais ça manque peut être un peu de rebondissement/twist pour garder le lecteur captivé.
Tu aurais pu par exemple décrire un peu plus les problèmes de conciliation de sa nouvelle passion avec son travail à l'école. Pourquoi pas une scène ou il fait découvrir à quelqu'un d'autre sa passion... Un problème de temps qui voile le ciel, un évènement marquant en astronomie (l'une rouge, étoiles filantes...)
Ca manque un peu de peps. Une technique pour garder un lecteur captive est de finir chaque chapitre sur une ouverture, sur un nouveau problème innatendu, pour donner envie au lecteur de lire la suite et voir comment va se résoudre le problème. Il faut créer un peu de suspens.
Bon après c est un peu plus compliqué à faire sur du 10.000 mots mais ça devrait quand même être considéré.

En tout cas une grosse félicitations d avoir finit la nouvelle, je crois qu on est que 5 sur 50 inscrit et rien que ça ça montre ta détermination. Bravo à toi et ne lâche pas.

C'était très bien pensé de comparer les planètes à des éléments de sa vie dans lequel le lecteur peut se reconnaître. À mon sens c est la le cœur de l écriture, c est à travers des passages comme ça que l'auteur transmet ses idées au lecteur.

C'était effectivement l'idée principale, ça constitue plus ou moins le chemin du perso principal.
Pour la mise en page c'était un peu plus espacé que ça quand je l'ai écrit, c'est le site qui a tout dérangé lors de la publication (il acceptait pas les tabulations par exemple en début de paragraphe, je sais pas pourquoi )
je remarque qu'il reste encore des fautes ou des phrases qui n'ont pas de sens, je me suis relu trop rapidement à cause de la deadline. La prochaine fois je m'y collerai plus tôt

C'est sympa d'avoir donné ton retour, de base je suis pas un grand littéraire mais il faut bien que je m'entraîne un jour. Un concours vraiment cool, j'espère qu'il y en aura d'autres dans le futur

Chapitre 1
la soirée fut incroyablement pauvre en événement palpitant. Il n’y a pas que la soirée, le chapitre aussi. C’est d’un ennui terrible. Alors oui le but est de décrire la vie morne et triste de ce personnage, mais là, désolé mais c’est d’un chiant. C’est comme s’il y a avait un ton monocorde qui enchaîne les phrases l’une après l’autre sans un seul trémolo dans la voix. C’est linéaire, plat, y’a pas de rythme. Je ne suis pas convaincu par cet usage de la première personne, tu ne fais que décrire ses pensées, et pas ce qu’il fait. Les seules actions sont je commence à rentrer chez moi.et la fin quand il ouvre la fenêtre. Je me suis senti comme prisonnier de son flot de pensées, sans moyen d’y échapper.

Chapitre 2
J’ai eu un espoir quand tu as commencé en décrivant la lune, mais l’on retombe rapidement dans ce maelstrom de pensées. Penser, ça va très vite, ça va dans tous les sens, ça se souvient, ça imagine le futur, ça se mélange et ça passe du coq à l’âne. Et je retrouve la même chose dans ce chapitre, ça va dans toutes les directions. Et en plus le langage est très familier et répétitif.

Chapitre 3
Déjà 2894 mots, et le seul truc qui s’est passé, c’est que le narrateur se découvre subitement une passion pour l’espace et fait des recherches Wikipedia. On a droit au passage « Tu te coucheras moins con ce soir », c’est intéressant mais ça n’apporte rien à ton texte. Et on est toujours coincé dans sa tête…

Chapitre 4
Ah le petit passage qui mentionne la société actuelle et passée aurait pu être intéressant, mais il est déjà achevé alors qu’il vint de débuter.
Je n’ai pas trop compris ce qu’il cherchait à faire en relevant les positions de Mars. Il n’y a pas d’apport de connaissance, et il ne peut pas y avoir de découverte, donc il joue à quoi en fait, c’est pas clair…

J’ai bien peur de m’arrêter là. L’idée qu’une passion nouvelle nous sorte de notre routine ennuyante est bonne, mais le choix du point de vue narratif couplé à la narration en elle-même rend le texte inintéressant. Tu disais en deuxième ligne de ton topic : j'espère au moins que ce sera pas trop lourd à lire . Malheureusement, ça l’est désolé.

Mandoulis ultra sévère!

En effet en me relisant je vois que j'ai pas été très tendre désolé le but c'est de pointer ce qui ne va pas pour t'améliorer hein, le prend pas mal l'op

Le 02 avril 2020 à 07:15:12 Mandoulis a écrit :
En effet en me relisant je vois que j'ai pas été très tendre désolé le but c'est de pointer ce qui ne va pas pour t'améliorer hein, le prend pas mal l'op

Non, je m'en rends bien compte de toute façon

Bravo à toi Spidey !

Ce fut sans doute pour ma part la nouvelle de ce concours la plus difficile à lire.
Peut-être aussi la plus profonde, comme c'est sans aucun doute la plus introspective.
Le style n'a rien de tape-à-l'oeil, mais il n'est pas fade. Il est sobre serein, c'est la prose de quelqu'un qui semble assez pragmatique dans ses pensées, au contraire peut-être du narrateur qui tente de quitter cet endroit ennuyeux qu'est la Terre pour le territoire infini de l'espace.

Pendant un temps je me suis demandé ou était le thème imposé, le travail.

Mais finalement je l'ai trouvé. C'est le travail sur soi.

Le défaut de ce texte, tu en es conscient, c'est l'absence clair d'événement. Cela fausse un peu le propos de ton texte car toutes ses recherches sont vaines, en fait c'est juste un mec qui prend sur son temps libre pour parfaire sa culture générale. Mais c'est bien, continue, je me demande ce que tu peux donner sur une nouvelle littéraire ou sur un roman.

Verdict ce soir à 18h30. Tu peux mettre ton topic en résolu.