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Sujet : La Rose et le Nénuphar, première nouvelle

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Yog-Shoggoth Yog-Shoggoth
MP
Niveau 19
07 janvier 2019 à 14:55:17

La scène se déroulait dans les marches orientales. Quatre gardes prenaient une petite pause dans une salle inoccupée. Dans le langage ordinaire, on dirait qu’ils s’emmerdaient ferme. L’ambiance n’était pas très bonne dans la salle. Même s’ils étaient officiellement durant leur temps de pause, ils étaient tous tendus, vigilants, comme s’ils s’attendaient à une catastrophe imminente.
Finalement, l’un d’eux, petit et accolé au mur, tenta de détendre l’atmosphère :
« Vous pensez faire quoi avec le pognon qu’on va gagner ? » Il se racla la gorge. « Après la guerre, j’entends ».
Les autres le regardèrent dubitatifs et blasés.
« Moi » continua-t-il « Je pense que je vais retourner à la taverne familiale, vous savez, ma famille tient une petite taverne à Grïnmarshe, avec l’argent, on pourra se payer des ouvriers pour se construire un nouvel étage. Les affaires marchaient bien quand je suis parti.
— Tu devrais plutôt reconvertir ta putain d’auberge en bordel. » Dis un des gardes, gros et massif, se tenant sur une chaise dans le mauvais sens et buvant une bière trop vielle. « Avec ça tu gagneras bien ta croûte ! » Il éclata de rire, gloussant, seul, devant le regard circonspect de ses compagnons.
« Encore faut-il que nous sortions vivants de ce conflit » rajouta le plus vieux des gardes, un borgne se tenant sur une chaise, le rire l’avait sorti de sa morne torpeur. « Vous savez, ça fait plus de 20ans que j’écume dans le milieu. Des jeunes comme vous, j’en ai vu des tonnes se faire buter, j’ai perdu le compte depuis bien longtemps. Je mets mon œil gauche à crever que la moitié d’entre nous ne sortira pas vivant de ce conflit. » Il inspira. « Surtout que bon, les rumeurs vont de bon train que comme quoi, le marquis ennemi aurait réussi à embaucher la Rose en personne. »
Un grognement se fit entendre, s’était le quatrièmement garde, un individu squelettique et grisâtre qui jusqu’à là s’était contenté de faire les cent pas.
« Vieux », dit le gros, « Tu sais bien que ça porte malheur de parler de cette putain de guerrière, on raconte qu’il suffit de prononcé son nom pour qu’elle vienne te chercher »
Le vieux en question soupira « Tu crois vraiment à ces bêtises ? Mon œil me dit que tu as surtout trop bu.
— Après, rajouta le petit garde, il n’a pas tort sur « porte-malheur », vous avez déjà entendu ce qu’on raconte sur elle ?
— Sûr, répondit le vieux, cette femme est une vraie démone sur le champ de bataille. Tu veux savoir ? À l’époque de la guerre des deux princes, j’étais dans le camp de l’usurpateur…
— Tu l’as rencontré ?
— Non. Concéda-t-il. Mais, lorsque je me promenais dans le camp, il m’arrivait d’aller parler aux blessés. Si un jour tu es embauché dans une compagnie de mercenaires, tu verras, les blessés sont plus bavards, voir plus positifs que les valides. Ça te remonte le moral. Bref. Donc un jour je me promenais dans le camp, et j’ai croisé un vieux compagnon de route. Tu aurais vu le type, un colosse gigantesque. Un ancien ouvrier d’Al’Qir, un vrai ogre. Bref. Et donc quand je l’ai vu, il lui manquait sa jambe gauche, tout entière, genre comme s’il ne l’avait jamais eu. Je lui demande comment il a eu ça, et il me répond. » Le vieux fit une petite pause. « La Rose m’a piquée. Et comment elle lui avait piqué ! Vous voyez, le membre avait été tranché avec une précision sans nom. » Il sortit son couteau et effleura sa propre cuisse avec la partie non tranchante, comme pour montrer l’endroit où la jambe avait été tranchée. « Du travail d’orfèvre, la jambe avait été coupée par la lame, il ne restait même plus un moignon, c’est un miracle qu’il soit sorti vivant ». Il reprit son souffle. « Bref. Et maintenant, elle sert le marquis d’en face, nous sommes dans la merde jusqu’au cou.
— Tu es bien pessimiste » le taciturne qui faisait les cent pas était enfin sorti de son silence. « Certes, c’est une guerrière de légende. Mais il y a peu de chance qu’elle s’en prenne à nous personnellement. Il faudrait déjà que l’armée d’en face se décide à bouger. Ça fait plusieurs semaines qu’ils nous font un siège et ils ne semblent pas décidés à partir de sitôt. Le pire qui puisse nous arriver, serait de mourir de faim. Nos réserves s’amenuisent petit à petit. Personnellement, s’ils décident de nous attaquer, je me propose volontaire pour le rôle prestigieux de déserteur. De plus… » Il sourit. « …il s’avère que j’ai localisé les appartements de la favorite de notre marquis, elle n’est pas gardée, j’ai fait une petite visite agonnito, il y a de superbes bagues dans une des armoires. Si nous devons fuir, à défaut d’une paye, on aura suffisamment de pognons pour le financer, le nouvel étage de ton auberge. » Son sourire s’accentua « On aurait même assez pour ouvrir un bordel. » Le gros commença à ricaner. « Et pour recruter la Rose enfin qu’elle soulage nos clients! » Cette fois, le gros éclata d’un rire sonore qui se répercuta parmi les murs décrépits de la forteresse.
« N’empêche » dit le gros, reprenant une gorgée de bière. « Ça ne serait pas une si mauvaise idée que ça. Il paraît que cette Rose est bien bonne. » Il rota.
— J’en ai aussi entendu parler. Rajouta celui qui faisait les cent pas. Les poètes racontent que sa peau est blanche comme une porcelaine et sa face égale à celle d’un ange.
— Que ses yeux brillent de passion et que ses lèvres sont aussi rouges que les pétales d’une rose. Continua le petit.
— Et que ses nichons sont si gros qu’ils font évanouirent les saints et que son cul est si ample que les armes, qui le percutent, rebondissent ! » Finis le gros en rigolant.
Le borgne se massa la tête « Dire que cette beauté est une féroce guerrière et une noble.
— Elle est noble ? demanda le petit garde.
— Ouaip. Répondit le borgne. Il paraît qu’elle se serait rapprochée du roi durant la guerre des deux princes alors que celui-ci n’était qu’un des deux prétendants au trône. Il paraît qu’il l’a anoblie.
— Il dit vrai. Reprit le gros. Les rumeurs circulent qu’elle aurait usé de ses atouts pour gagner cette position. Si vous voyez ce que je veux dire. Il rebut une gorgée. On raconte qu’elle aurait même… »
BANG ! Les gardes entendirent un bruit, et mirent brusquement fin en leur conversation. Un nouveau BANG ! se fit entendre. Il venait d’un des murs de la forteresse, celui qui donnait accès à l’extérieur. Au troisième, les gardes eurent la conviction qu’il avait légèrement bougée. Ils commencèrent à prendre leurs armes.
Le petit dit « Je pense qu’on devrait avertirent les… » Il ne finit jamais sa phrase. Le mur explosa soudainement. Le bruit fut cette fois-là si puissant qu’il sonna les gardes. Le gros, dont la chaise était accolée au mur vers l’extérieur, fut envoyé manger le parquet.
Les gardes aperçurent une ombre massive traverser le rideau de poussière qu’avait causé l’explosion. La figure  gigantesque, mesurant probablement plus de 1m90, était recouverte d’une armure dont les plates étaient argentées, mais dont la plupart étaient tachés par une substance noire et rouge : du sang séché. Sur son heaume, on pouvait distinguer une rose finement sculptée.
Seul le borgne n’était pas sonné par les évènements, il se saisit de son épée de toujours et bondit vers la guerrière. Il ne vit même pas l’épée qui lui trancha la tête, son corps s’écroula dans un geyser de sang et la tête s’envola, une expression de surprise figée éternellement.
Le garde squelettique avait profité de l’attaque du vieux pour lui-même attaquer avec sa lance à la gauche de la Rose. Cette dernière n’accorda même pas un regard. Son bras noueux se saisit de la lance et la stoppa dans son élan, puis elle la brisa, se saisit du bout pointu de la lance, et transperça le garde avec.
Le petit garde était affalé dans son coin, terrorisé, il baragouinait la miséricorde. La guerrière n’eut que faire de ses demandes et, sans pitié, elle lui enfonça son épée dans la tête avec violence, coupant cette dernière en deux parties quasiment symétriques.
Le silence revient, le combat n’avait duré que quelques secondes et déjà la Rose se dirigeait vers la porte. C’est alors qu’une lance se dirigeant vers sa tête. Le gros avait fini par se remettre de l’explosion, et alors qu’il était encore à terre, il lança sa lance, beuglant :
« Sallooooope !!! »
La lance fit touche, mais le coup fut si faible qu’il ne traversa pas le heaume, il ne fit que l’enlever, révélant le visage de son porteur. La Rose fit face au garde à terre. Et ce dernier put contempler son visage dans le soleil crépusculaire. C’était un visage carré, aux traits durs et aux nombreuses cicatrices, un visage marqué, modelé, forgé par la guerre. Avec une peau rugueuse, des lèvres fines, un nez aquilin, de courts cheveux bruns qui viraient au gris et des yeux noirs froids, mais dans lesquels on lisait un léger dédain. La guerrière ne prit même pas la peine de lever son arme : elle souleva son pied, et écrasa la tête du gros, celle-ci éclata sous la pression, déversant la cervelle sur le sol.
Elle remit son heaume et sculpta les horizons, pas la moindre trace de vie, elle fit un signe, un petit homme courbé, aux amples vêtements et au chapeau rappelant un nénuphar, rentra dans la forteresse, un bâton à la main pour l’aidé à marcher.
Les deux compagnons sortirent de la salle, laissant les quatre cadavres derrière eux. Nul doute que le bruit allait attirer une flopée d’adversaires.

Yog-Shoggoth Yog-Shoggoth
MP
Niveau 19
07 janvier 2019 à 14:56:04

Les deux compagnons marchaient côte à côte. La forteresse était un édifice bien sombre, dont les rares torches laissaient entrevoir les murs décrépits et les ombres des rats s’enfuyant à la vue des hommes. Soudain, l’unique couloir qui suivait se scinda en 3 chemins différents. La Rose demanda.
« Tu sais quel chemin mène au sorcier ? »
Son compagnon leva la main, comme pour sentir quelques vents invisibles, puis son index indiqua le couloir gauche, ils s’y engouffrèrent. Ils entendirent beaucoup de bruits de pas, mais ils ne trouvèrent que deux gardes. La forteresse devait être un vrai labyrinthe, même pour les gardes. On racontait qu’il s’agissait d’une ancienne forteresse datant de l’époque barbare où les marches orientales étaient alors autant de principautés et de cités indépendantes qui ne connaissait nullement le culte de la Lumière-une-et-divisible. Les deux gardes furent surpris par l’apparition qui venait de surgir dans le périmètre de la lumière de leur torche. Avant qu’ils ne puissent réfléchir, la Rose avait embroché un des gardes, elle prit le cou de l’autre, le souleva malgré ses protestations, puis lui brisa le cou. Jusqu’à là, rien de bien compliqué, la plupart des gardes n’avaient qu’une expérience guerrière au mieux rudimentaire, au pire inexistant. La plupart étaient des fils de paysans aisés ou de petits commerçants qui rêvaient pouvoir accéder à un statut supérieur. À mesure que la Rose suivait les conseils de son ami, elle s’aperçut qu’ils descendaient, les ténèbres se faisaient de plus en plus présentes, les torches de plus en plus rares, les murs de plus en plus primitifs et les rats de plus en plus nombreux, comme s’ils remontaient le cours même du temps. Finalement, ils débouchèrent à une salle faiblement éclairée. À peine arrivèrent-ils à l’intérieur qu’un lourd bruit se fit entendre derrière. En se retournant, ils s’aperçurent qu’un rocher était tombé, ils ne pouvaient plus accéder à la porte. Des bruits de pas se firent entendre dans leurs dos. Sans plus attendre, ils se retournèrent et s’aperçurent que la lumière provenait d’une torche qui se rapprochait révélant son porteur et sa vingtaine de compagnons. Il s’agissait d’une vingtaine de gardes, de toute évidence, ils avaient prévu leur coup à l’avance. L’un d’eux, un peu mieux armé que les autres et possédant une cape pourpre s’avança légèrement avec un petit sourire. Ça devait être le capitaine.
« Bon. Dit-il. Je n’ai aucune idée de comment vous avez réussi à pénétrer cette vielle forteresse. J’ai en revanche une petite idée de votre chance de nous vaincre, laissez-moi vous dire qu’elles sont faibles. Sans vouloir vous offenser, dame Rose, même le plus puissant des guerriers ne peut rien faire contre 20 combattants. Je n’ai pas spécialement envie de vous tuer, vous rapporterez une belle rançon en tant qu’otage. Je vous donne donc une chance de vous rendre : si vous et votre compagnon, vous mettez à genoux, l’arme à terre, nous pourrions éviter un bain de sang inutile. »
Les deux compagnons se regardèrent longuement, puis au soulagement des gardes, ils mirent genoux à terre et déposèrent leurs armes. Les gardes se rapprochèrent, leur capitaine en tête.
Subitement, le compagnon de la Rose s’écroula, il tremblait de tous ses membres et sa respiration devenait difficile.
« Vite ! ordonna Rose. Ce vieux Nénu suffoque ! Allez chercher les herbes médicinales dans son manteau, vite ! »
Perturbé, le capitaine obéit et se mit à genoux à côté du vieil homme, celui-ci marmonnait quelques paroles incompréhensibles.
« Où se trouvent vos herbes, dites-le-moi ! » Cria-t-il.
Toujours en marmonnant, la main tremblante du vieil homme prit celle musclée et velue du capitaine et l’amena à l’intérieur de son manteau.
« Alors où se trouvent-elles ? » Demanda le capitaine.
Pour toute réponse, la main libre de Nénu se jeta prestement vers le cou du capitaine tel un serpent attaquant sa proie. L’homme gargouilla quelques mots avant de s’effondrer. Un petit couteau était logé dans sa nuque. Un des gardes jappa d’horreur. L’homme au chapeau de nénuphar, ne tremblant soudainement plus, jeta un regard vers le porteur de torche, un sourire narquois aux lèvres. Avec un geste expert, il lança trois choses brillantes dans sa direction. Les deux premiers couteaux se logèrent dans ses orbites quand le dernier s’inséra dans sa gorge. Il tomba, sa torche avec, qui sur le coup s’éteignit. La salle fut plongée dans l’obscurité. Les gardes commencèrent à frissonner. Un d’eux poussa un gémissement de douleur, puis le bruit d’un corps qui tombe se fit entendre. Un garde dit paniqué.
« Alfred ? C’était toi ? Que t’arrive-t-il ?! »
Pour toute réponse, il subit le même sort que son ami. La suite fut chaotique. Certains gardes tentèrent de s’enfuir. Mais quelques-uns de leurs compagnons crurent qu’il s’agissait de l’assassin et ils transpercèrent les fuyards avec leurs lances. Une cacophonie démente envahit la salle, certains crièrent des ordres, d’autres appelant leurs compagnons à les suivre. Tout cela masqua les pas discrets du vieillard qui, sans être gêné du moins au monde par l’obscurité, commença à tuer un par un les gardes encore vivants, leur donnant chacun un bref coup de couteau mortel dans le cœur ou la nuque. Quelques minutes plus tard, le silence régnait de nouveau.
« Tu sais que je préfère que tu m’appelles par mon vrai nom ? C’était la voix du vieil homme.
— Bien sûr, Liang, mais Nénu est un surnom qui te convient très bien.
— Tu as de la chance que je t’apprécie, sinon tu aurais rejoint la pile de cadavres. » Les deux compagnons éclatèrent de rire sous l’effet d’une blague qu’ils étaient les seuls à trouver drôle.
Le dénommé Liang reprit son bâton et donna quelques coups au sol tout en incantant des mots inhumains, soudainement , son bâton devint lumineux, il projeta une faible lumière bleue.
Sur le sol simple de la salle gisait une vingtaine de cadavres aux visages pétrifiés par la terreur. Sauf ceux qui avaient été transpercés par leurs camarades, les gardes n’avaient aucune blessure grave, juste la fine plaie d’un coup de couteau. Liang en profita pour ramasser le couteau logé dans la nuque du capitaine et les trois qui défigurait le porteur de torche.
« Nous ne sommes plus très loin du sorcier. Dit-il. Je sens une forte sorcellerie dans ces lieux. Je parierais mon chapeau qu’il doit y avoir un puits de magie dans les parages ».
Rose se remit debout, l’épée à la main. Et les deux compagnons suivirent le seul chemin qui descendait de plus en plus profondément. À un moment de leur descente, les pierres de la forteresse furent remplacées par la pierre brute d’une caverne. Les rats étaient très nombreux dans cette caverne, et il était difficile de ne pas marcher sur leurs poils blancs. La grotte semblait avoir la forme d’une spirale qui descendait de plus en plus profondément. Soudain, les parois de la caverne s’agrandirent, ils entraient dans une cavité où se trouvait un petit bassin. Le bassin contenait un liquide visqueux et noir qui semblait bouillir constamment. Il émanait de ce bassin une épouvantable odeur de cadavre en décomposition. À l’intérieur on apercevait le haut du corps d’un homme aux longs cheveux noirs : le sorcier. Il ouvrit les yeux, des yeux blancs sans pupilles ni iris.
« J’avais détecté votre présence. Commença-t-il nonchalamment. Ainsi la rumeur de mes petits amis était vraie. Le marquis Don Asuno a embauché une guerrière de légende et un sorcier du Pays de la soie. Il sourit. À vrai dire, je commençai à m’ennuyer ici. Je pense que j’aurais de toute façon désactivé le champ de force qui protège la forteresse, j’imaginai que les combats auraient été distrayants. Mais pas qu’un tel amusement viendrait directement à moi. Ses yeux blancs se plissèrent avec malice. Vous savez, vous n’êtes pas les premiers à venir ici. Depuis des centaines d’années, les hommes sont venus dans cette caverne. Soit pour me donner des sacrifices en échange de mes services. Ce que j’accepte toujours. Soit pour me tuer. Ce qu’ils ont tous échoué. Mais vous me faites ressentir, vous deux, un frisson que je n’avais pas senti depuis longtemps. Vous semblez puissants, ça ne sera que plus jouissif de vous voir mourir sous le coup de mes petits amis ».
Une des mains griffues du sorcier sortit du bassin, et pointa les deux compères du doigt.
Soudainement, une nuée de rats blancs surgirent du bassin, et chargèrent vers Rose. Celle-ci se défendit, écrasa d’innombrables rats sous ses puissants pieds. Mais rien n’y fit, les rats commencèrent à grimper sur son corps, cherchant un endroit où ils pourraient pénétrer l’armure.
« Nénu ! beugla-t-elle. Bouge-toi le cul vieux paresseux !
— Si c’est demandé si gentiment… » Répondit-il.
Le vieux paresseux sortit une étrange flûte d’une de ses longues manches. La flûte semblait étrangement banale. Il mit l’embout sur sa bouche et commença à jouer. Le son était horrible, vraiment horrible. Le genre de son que doit faire une centaine d’éléphants agonisants. Sous l’effet de ce bruit, les rats stoppèrent leurs attaques et s’enfuirent rapidement.
« Un habile stratagème. Dis le sorcier, avec l’air raffiné et pompeux d’un critique d’art connaissant bien son sujet. Sans utiliser de magie en plus ! Vous me semblez intéressant, monsieur Nénu. Que diriez-vous d’un petit corps à corps entre sorciers ? Qui sait ? Peut-être parviendriez-vous à me battre ?
— Vous avez de toute façon signé votre acte de décès en m’appelant Nénu. » Répondit le vieil homme avec un sourire carnassier.
Le sorcier aux cheveux noirs se mit debout, le haut de son corps était celui d’un homme livide. Mais le bas était composé de trois gigantesques tentacules qui lui servaient à marcher. Ces tentacules étaient faits de millier d’os humains. Ceux des centaines de sacrifices que de nombreux chefs ambitieux avaient donnés au sorcier en échange de son assistance. Il devait faire près de quatre mètres debout. Il sortit du bassin noir et commença à se rapprocher de Liang.
L’homme au chapeau en forme de nénuphar lança prestement son bâton en direction de la poitrine du sorcier. Durant son trajet aérien, le bâton se transforma en un trident dont chaque pique avait la forme d’un espadon. Le sorcier leva sa main, le trident s’arrêta à mi-chemin puis tomba par terre.
« Bien essayer, vieil homme. »
Liang chercha alors quelque chose dans son manteau, mais avant qu’il puisse s’en servir, un des tentacules du sorcier frappa Liang en pleine poitrine, le projetant sur une des parois de la caverne. Du sang commença à sortir de la bouche de Nénu.
Le sorcier lui jeta un regard narquois.
« C’est tout ? Je vous aurais cru plus puissant. Si c’est tout ce… »
Soudain, il sentit une brusque douleur. Ça provenait d’un de ses tentacules. Pendant qu’il était concentré sur le vieil homme. Rose s’était rapprochée de lui et commençait à attaquer un de ses tentacules avec son épée. Des éclats d’os encombrèrent bientôt le sol à côté d’elle. Le sorcier grimaça. Il donna une frappe avec un de ses tentacules. Mais Rose vit le geste et évita l’attaque prestement. Profitant de l’occasion pour frapper le tentacule qui venait d’attaquer. Le sorcier grimaça de douleur.
« Tu penses pouvoir me battre, petite garce ?! Avec ton ridicule cure-dent ? » Hurla-t-il furieux.
Alors qu’il était occupé à assener un nouveau coup à Rose, le sorcier sentit quelque chose d’étrange dans un des tentacules. Il regarda derrière lui, sous son chapeau, le vieillard souriait, il avait jeté une graine entre les os d’un des tentacules. La graine poussa rapidement, et se transforma en une sorte lierre qui s’insinua à l’intérieur même du tentacule squelettique, paralysant celui-ci sur place.
Au même moment, Rose enfonça son épée dans un autre tentacule, puis fit un mouvement rotatif avec, découpant cette dernière qui effondra en un tas d’os. Le sorcier perdit brusquement un équilibre qu’il ne regagna qu’au prix de maints efforts. Il fixa la guerrière avec haine. Cette dernière se dirigea vers le tentacule bloqué par le lierre magique.

Yog-Shoggoth Yog-Shoggoth
MP
Niveau 19
07 janvier 2019 à 14:56:26

« Sale garce ! » Cria le sorcier. Il cracha sur elle une sorte de liquide noir, Rose parvient à éviter la majorité, mais sentit une partie du liquide sur son épaule droite. L’acide qu’était le liquide noir rongea son armure et commença à attaquer sa chaire. Rose se mordit la langue pour ne pas hurler de douleur. Et alors que sa vision se faisait floue, elle fit le même geste au tentacule emprisonné par le lierre qu’elle avait fait avec l’autre tentacule. Celui-ci se brisa aussi. Le sorcier tomba sur le sol. Il bougeait l’unique tentacule qui lui restait de manière démente. Espérant toucher son agresseur. Soudain, il vit que la guerrière était à côté de lui, elle mit un genou à terre. Le sorcier la regarda avec peur. Rose regarda posément le sorcier, observant ses traits transformés par la terreur. Elle n’était pas sadique, mais l’expression qu’avaient les gens avant de mourir l’avait toujours fascinée. Puis, elle leva son épée avec les deux mains et plongea l’arme dans le cœur du sorcier. Celui-ci poussa un cri inhumain qui se répercuta longuement dans la caverne. Son tentacule se raidit quelques instants avant de tomber bruyamment à terre sous la forme d’une pile d’os humains. Rose examina le corps du sorcier mort, elle se demanda comment un tel homme avait pu avoir accès à tellement de pouvoir. Était-ce le fameux puits de magie qui lui avait procuré une telle force ? Elle ne le serait probablement jamais. Elle se redressa et alla voir son compagnon blessé. Elle sortit du manteau de Liang des bandages et des plantes médicinales. Sous ses conseils, elle lui donna les herbes appropriées et appliqua un bandage sur ses blessures.
« Un sacré emmerdeur en tout cas ! ronchonna-t-il.
— T’aurait évité de te caser une côte si tu avais résisté à ses provocations. Dis Rose avec un léger dédain.
— Cet enfoiré m’avait appelé Nénu ! Tu te rends compte de ce qu’il a fait ?
— Bien sûr, Nénu. Elle souriait.
— Tu as vraiment, beaucoup, beaucoup, beaucoup de chance que je t’apprécie. » Répondit le vieil homme. Sa face se décrispa et il commença à se détendre.
« Un sacré emmerdeur, mais en vrai, il mérite plus de pitié qu’autre chose. Il se releva et montra de son index le bassin. Tu sais que c’est, ça ? » Liang aimait beaucoup étaler son savoir devant Rose. Particulièrement dans les situations les moins appropriées, ça le détendait.
« Le fameux puits de magie dont tu parlais tout à l’heure ? répondit Rose, en bonne auditrice.
— Tout à fait. Pour une guerrière, tu sais écouter ! Je me suis toujours interrogé sur l’origine des puits de magie. Son regard se porta sur ledit puits. Ils me rappellent les poches magiques qu’on trouve dans certains marécages. Pourtant, ils ont une forme trop régulière pour être un phénomène naturel. La nature ne crée pas des formes aussi rectangulaires. Ces puits ne peuvent être que des constructions artificielles. Ses yeux se plissèrent. Mais qui a bien pu construire de telle chose ? Où plutôt quoi ? Je doute que leurs créateurs soient humains. J’ai visité la bibliothèque du bout du monde, celle qui se trouve à la jonction entre les réalités. Et pourtant, entre les pages de savoirs millénaires que contiennent ses livres, je n’ai trouvé que des informations éparses et contradictoires au sujet des puits de magie. Il se releva. J’aimerais bien savoir comment cette chose parvient à garder sa sorcellerie liquide. Cette forme de magie pure s’évapore rapidement. Pourtant le puits semble plein. » Il se rapprocha du bassin, hypnotisé par les ébullitions du noir liquide. Il se demanda s’il y avait des runes inscrites au fond du bassin qui générait de la sorcellerie pure. Un tel sortilège serait révolutionnaire ! Il faudrait juste plonger à l’intérieur du bassin pour voir si cette spéculation était fondée. Une main se posa sur son épaule. Il se retourna avec surprise. C’était Rose.
« On devrait plutôt partir, tu ne penses pas ? lui dit-elle. Les gardes ne devraient pas tarder à venir nous rendre visite, et nous devons prévenir Don Asuno si on veut toucher notre prime ».
Le vieil homme sourit.
« Tu as raison. De toute façon, ce n’est sûrement pas bon de rester trop longtemps dans cet endroit corrompu. »
Et les deux compagnons quittèrent la caverne et son bassin. Le retour s’avéra plus rapide que l’aller. Ils ne croisèrent aucun garde, en revanche, ils rencontrèrent les nombreux rats qu’ils avaient déjà vus. Mais ils ne bougeaient plus, de fait, ils étaient tous morts. Si nos deux compères s’étaient un peu attardés, ils auraient remarqué le niveau de décomposition avancée de la plupart des rongeurs. Bientôt, les parois rugueuses de la grotte firent place aux murs artificiels de la forteresse.
Il y avait un raffut éclatant dans celle-ci. Des voix se faisaient entendre. Des domestiques de toutes sortes, valet pomponné comme cuisinier couvert de sang, couraient dans tous les sens. Même les quelques gardes qu’ils croisèrent les ignorèrent, trop occupées à se diriger vers un seul endroit. Nos compagnons découvrirent bientôt que la destination du personnel de la forteresse était la même que la leur. Dans salle décrépite où un trou géant défiguré un des murs, une foule nombreuse et inquiète s’était rassemblé. Discrètement, sans échanger de mots, les deux compères changèrent de plan et se dirigèrent vers le côté opposé. Sur leur route, un serviteur, une petite femme maigre aux cheveux de feu, reconnu Rose. Mais celle-ci la tue avant qu’elle puisse prononcer le moindre signal d’alarme. Les deux compères débouchèrent sur une salle qui empestait le potiron grillé, c’était une cuisine. Nénu prit sa canne, et commença à tâter quelques briques, jusqu’à ce qu’il trouve une qui lui convienne. Alors, il commença à donner de petits coups sur le mur. Ceux-ci auraient été peu impressionnants si un puissant BLAM ! n’accompagnait pas chaque tentative. Finalement, le mur céda, deux brèches dans la forteresse qui faciliterait grandement sa prise. Les deux amis se regardèrent, un sourire satisfait se lisait sur leurs visages. Quand soudain, la guerrière remarqua qu’une petite foule était apparue derrière eux, pendant que le vieil homme était en train de faire son rituel. Parmi cette foule, des gardes, qui, l’étonnement passé, commençait à se diriger vers eux, l’acier à la main. Rose donna une petite tape dans le dos du vieil homme et tous s’enfuirent comme un seul homme.

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